Abidjan – Le président de LIDER, le Prof. Mamadou Koulibaly, a soulevé l’enthousiasme des 12.000 personnes présentes au meeting du Front du refus qui s’est tenu à la place CP1 de Yopougon le 22 octobre 2016, avec un réquisitoire sans pitié contre le projet de nouvelle constitution de Ouattara, dont il a exigé le retrait pur et simple. Retour sur un moment de communion exceptionnel.
Le leader charismatique de l’opposition ivoirienne a électrisé la foule qui a scandé à l’unisson, tout au long de son allocution, les premiers qu’il a énoncés, poing levé, sur le podium : «Le pouvoir au peuple». Rappelant que l’élaboration d’une nouvelle constitution est une prérogative du peuple, l’ancien président de l’Assemblée nationale (2001-2011) a asséné : «Dans la constitution actuelle, qui n’est pas encore abrogée, il n’y a aucune disposition, aucun élément qui autorise un président de la République en exercice à octroyer une nouvelle constitution à la Côte d’Ivoire».
Après avoir démontré la nocivité du projet qu’il a qualifié d’«empoisonné», notamment au regard de son contenu confligène et budgétivore, le président de LIDER a balayé du revers de la main la possibilité de voter non au référendum : «Notre problème n’est pas de dire non. Ce texte doit être retiré. Ouattara triche dans les procédures, il triche dans les méthodes, il triche dans le fond, il triche dans les décomptes, il triche dans les résultats, il triche avec la constitution, il triche avec la commission électorale. En 2010, on a dit ici ‘le type là, il triche’. Les gens ont dit ‘allons voter’. En 2015, on a dit ‘il triche’. On dit ‘allons voter’. Mais c’est son ami Ali Bongo au Gabon là-bas qui vient de dire : ‘Dans le bureau de Ouattara à Abidjan il y a des gens qui trichent et qui aident à la tricherie ici’. S’il peut faire ça au Gabon, ce n’est à Tieningboué, à Marcory, à Treichville, à Daloa qu’il ne peut pas le faire. Si vous vous trompez en disant : ‘Bon, on a qu’à aller et puis dans les urnes on va voter’, tous les non que vous avez voté vont se transformer en oui.»
Sous les vivats du public, il a appelé les populations à la désobéissance civile systématique au cas où Alassane Dramane Ouattara ne retirerait pas son projet de nouvelle constitution : «Une autorité politique qui impose ses desideratas en dehors de la loi n’a aucun droit d’imposer à qui que ce soit, pour quoi que ce soit des interdictions au nom de la loi, puisqu’elle-même ne respecte aucune loi. Au nom de quoi va-t-elle imposer à tous le respect de la loi ? Pour moi, un gouvernement qui ne respecte pas la loi, qui ne respecte pas la constitution, ne mérite aucun respect du peuple, parce que c’est le peuple qui a le pouvoir. C’est au peuple de choisir. C’est à nous de choisir. […] Les dictatures n’ont de limites qu’un peuple qui se lève et qui dit : c’est à nous le pouvoir ! Le pouvoir au peuple ! Le pouvoir au peuple ! Répétez ça aux oreilles de Ouattara ! »
Citant les exemples d’Hitler et de Staline pour rappeler que les dictatures s’installent rarement par la violence, Mamadou Koulibaly a demandé aux populations de ne pas avoir peur: «Sortons partout pour dire que si l’Etat ne nous respecte pas, nous n’avons pas de respect pour l’Etat. Si l’Etat ne respecte pas la loi, nous n’avons pas à respecter la loi. Si l’Etat joue au voleur, nous allons jouer au policier», a-t-il poursuivi, annonçant des mots d’ordre du Front du refus et de la Coalition du non pour lundi.
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