Là où l’homme dit « cessons », la femme dit « encore » !.
L’orgasme féminin est un mécanisme psychologique particulier à l’intérieur duquel la femme décide d’accepter son ressenti et ses montées de plaisir. A l’inverse, il est plus facile de comprendre les mécanismes de l’orgasme masculin car il se voit tout simplement.
L’éjaculation en est la marque, le signal et le symptôme. Pour la femme, la jouissance ne s’accompagne pas de manifestations physiques, extérieures directement visibles. Elle ne jouit pas seulement avec ses centres génitaux. L’ orgasme est déclenché autant par l’excitation clitoridienne que vaginale, anale, labiale, mammaire ou mentale.
Plusieurs lieux du corps sont des « gâchettes » possibles ! Et qui plus est, la femme est multi orgasmique. Trois orgasmes successifs sont normaux, fréquents et possibles. Il peut en exister plus en fonction du climat général de l’acte sexuel et de l’engagement physique et psychique du moment ! Cela peut être violent, rapide, long, étonnant, banal, cosmique, sublime, libérateur…
La recherche de l’état orgasmique, chez la femme, commence après le premier orgasme. Cela est dur à accepter pour beaucoup d’hommes qui pensent avoir terminer une relation sexuelle après leur premier et seul orgasme. Le premier orgasme féminin est tout juste l’entrée dans la lisière, c’est ensuite que commence l’aventure.
Le corps est ouvert, il est prêt à augmenter encore et encore sa vibration pour se hisser sur les hauteurs du plaisir. Elles glissent dans cet univers délicieux ou tout vibre de façon supérieure. Au moment de l’orgasme: c’est le regard qui parle; le corps tout entier replié et déplié qui cherche à faire comprendre à travers des mimiques souvent suggestives comment cela est! Mais, il faut bien le dire beaucoup n’atteignent jamais ce septième ciel.
La jouissance féminine est donc “un autre monde”. Une initiation! C’est la métaphore du pays inconnu du « féminin jouissant ». Chaque femme avance vers ce pays d’elle-même, nommant ce qui l’attise et l’augmente à chauqe souffle, chaque râle, chaque cri.
Par Alain Héril, psychothérapeute, sexothérapeute, auteur de « Le journal d’un sexologue » aux éditions Le Courrier du Livre