« Ce n’est pas que ce pays ne nous appartient plus. Ce pays ne nous appartient pas. A force d’intrigues et de vanités symbolisées par l’adoration de faux dieux appelés « Leaders de l’Opposition » qu’ils brûlent dès le lendemain immédiat du culte, les togolais ont laissé cet enclos colonial dans les mains de la clique la plus criminelle, la plus incompétente et la plus antipatriotique des élites coloniales locales. A force de jouer aux malins, de se glisser des peaux de banane sous les pieds les uns aux autres, de mettre à l’écart les plus lucides jalousés ou moqués, les togolais sont totalement perdus. Ils se sont liquéfiés et sont bus par n’importe quel sans dents actuellement.
Le Togo qui devrait naître est mort le 13 janvier 1963 sous le regard totalement hagard des togolais qui, depuis lors, ne savent pas comment un peuple s’organise pour reconquérir son espace géographique perdu pour ensuite entamer sa reconstruction. Seule la célébration, dans un désordre incroyable, des m’as-tu-vu et des grandes gueules intéressent les togolais. Ceux qui avancent des pistes de solutions sérieuses et qui ne font pas du bruit pour du bruit sont totalement ignorés et moqués même en disant « si les vrais opposants eux-mêmes n’ont pu rien faire et ont fini par nous trahir toutes et tous, qu’est-ce que vous autres vous pouvez faire? » et de conclure: « seul Dieu peut nous sauver ». Il n’y a d’idées plus fausses que celles-là car lorsque quelque chose ne marche pas il faut le refonder, avec pas seulement de nouvelles personnes mais avec de nouvelles idées. Des patriotes capables de poser le principe que seule l’action humaine conduite dans la discipline et le sérieux sur la base d’un plan stratégique lui-même élaboré à partir de la compréhension réelle du problème sort les peuples de la servitude et du colonialisme.
Tant que les togolais continueront à bavarder dans le vide et surtout tant qu’ils continueront à se lamenter en jetant l’anathème sur tout le monde sauf à relever leur propre incapacité à travailler avec acharnement pour un Tsunami populaire qui balaiera toute la machine, nous disons bien toute la machine coloniale, aussi bien au pouvoir que dans sa fameuse opposition, ce pays leur échappera encore et toujours. Il n’y aura aucun miracle car au pays des humains, le miracle n’existe pas. Seule la lutte organisée libère. »
Komla Kpogli, S.G du Moltra