Les fous de Dieu, version Nègres !

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Plus récemment, c’est à Douala qu’une affaire impliquant un pasteur d’une église de réveil a défrayé la chronique. Le mercredi 3 septembre 2014, Jeannette, 24 ans, accouche d’un petit garçon. Selon certaines informations, la jeune femme n’est pas mariée et a peur du regard de la communauté de l’église de réveil dont elle est membre.

Sous prétexte de croyance, certains pasteurs font ou suggèrent des pratiques inqualifiables à leurs fidèles.
Mai 2014. La poliomyélite menace la région de l’Ouest. Le premier cas de poliomyélite sauvage y a été signalé, plus précisément dans le département du Noun, à Malantouen.

La campagne bat alors son plein auprès des écoles, des ménages, des lieux de culte, etc. Une équipe de vaccination contre cette maladie frappe à la porte d’une église dans un quartier de Bafoussam. Elle est accompagnée d’une équipe de tournage de la Crtv, qui ne s’attend certainement pas à filmer une scène surréaliste : le pasteur refuse que les enfants de son église, présents lors du passage de cette équipe, soient vaccinés.

Très vite, le ton monte. Ils en viennent presqu’aux mains. Les fidèles de cette église s’opposent catégoriquement à l’action de l’équipe de campagne, au prétexte que Dieu veille sur ces enfants et que rien ne peut leur arriver. La police n’y peut rien. Malgré un coup de force, les enfants, âgés entre cinq et 10 ans environ refusent d’ouvrir leur bouche afin que le vaccin leur soit administré. Il faudra l’intervention du sous-préfet de Bafoussam 1er pour parvenir à contraindre le pasteur et ses ouailles à faire vacciner les enfants de cette église, sous la menace de poursuites judiciaires.

Honoré Feukouo, le reporter du Jour à Bafoussam a rencontré ce pasteur quelques jours après cet incident. Celui-ci a révélé les véritables raisons de cette opposition. «Il m’a fait comprendre qu’un de ses fidèles lui a dit que ce vaccin contient une substance servant à réduire la fertilité des enfants plus tard », rapporte Honoré Feukouo.

Tentative de résurrection

Ces images diffusées au journal des faits divers de la Crtv sont illustratives de l’emprise que certains hommes dits de Dieu ont sur leurs fidèles. Plus récemment, c’est à Douala qu’une affaire impliquant un pasteur d’une église de réveil a défrayé la chronique. Le mercredi 3 septembre 2014, Jeannette, 24 ans, accouche d’un petit garçon. Selon certaines informations, la jeune femme n’est pas mariée et a peur du regard de la communauté de l’église de réveil dont elle est membre. Durant sa grossesse, elle fait alors savoir, au pasteur notamment, qu’elle est victime des couches de nuit.

Celui-ci déduit qu’un mauvais esprit est l’auteur de l’ « enfant sorcier » qui grandit dans son ventre. Deux jours après la naissance du bébé, celui-ci est enterré vivant, sur l’instigation du pasteur, accompagné de la mère du bébé et de quelques fidèles. Des informations discordantes laissent sous-entendre que le pasteur serait, en fait, le père du bébé enterré.

D’après le compte-rendu du Jour, c’est une fidèle ayant remarqué la ressemblance entre le nouveauné et le pasteur qui a porté plainte au commissariat du 17ème arrondissement de Douala. Le pasteur, la mère du bébé et quatre autres ouailles ont été arrêtés le lundi 9 septembre 2014. Au nom de la foi, certains vont jusqu’à l’escroquerie des fidèles. Début 2014, Verlaine Lemvegue, pasteur de la Mission de la révélation du Christ comparaît en justice pour une affaire d’escroquerie. Stéphanie, l’une de ses fidèles, se plaint.

Le pasteur avait promis de l’aider à obtenir un visa pour la France. Elle s’est endettée et a versé un million de francs Cfa au pasteur, pour un voyage qui n’a jamais eu lieu. Détenu à la prison centrale de Kondengui, le pasteur a obtenu une liberté provisoire en mai 2014. Mais, plus grave a été la découverte macabre faite le jeudi 26 septembre 2013 à Douala. Clément Ndalet a conservé dans son lit les restes de son épouse décédée pendant six mois. La gendarmerie a été alertée par la soeur de la défunte qui n’avait pas de ses nouvelles depuis deux mois.

Clément Ndalet avait déclaré que son épouse était partie en voyage sans préciser la destination. C’est à la suite de cela que les gendarmes ont entrepris de fouiller la maison. Une maison sans électricité qui ne recevait pas de visiteurs. Selon le voisinage, cette famille vivait presqu’en autarcie. Et, après plusieurs jours de classe, les enfants n’avaient toujours pas repris le chemin de l’école. Clément Ndalet a été sauvé des griffes de la population qui ne demandait qu’à en finir avec ce « démon ». Celui-ci s’est montré plutôt confiant : « Je n’ai pas gardé le corps volontairement. C’est le Seigneur qui m’a conduit avant et après son décès. Nous avons continué à vivre ici.

C’était extrêmement difficile au début avec les mouches, mais le Seigneur était avec nous. Il m’a dit que c’est une épreuve. Il m’a donné la force de tenir». Clément Ndalet gardait le corps deson épouse auprès de lui parce que convaincu qu’elle reviendrait de l’au-delà. Clément Ndalet, adepte d’une église de réveil, en avait fondé une lui-même. C’est au nom de la foi qu’il est resté convaincu pendant six mois que ses prières parviendraient à faire revenir son épouse.

Irène Fernande Ekouta 

Le Jour

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