Les couleuvres de Ouattara

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Il nous a promis l’émergence. A l’horizon 2020. Soit, d’ici sept ans. Belle promesse ! En effet. Qui ne voudrait pas voir son pays « émerger » ? Mais une question demeure. Lancinante. Brûlante, même. Sommes-nous réellement sur le chemin de l’émergence ? Telle est la question. Elle n’est pas fortuite. Bien au contraire. Un regard sur ce qu’est devenu ce pays, la Côte d’Ivoire, sous la gestion de celui qui a tenu, coûte que coûte, à en tenir les rênes, et l’on est édifié. Il y a vraiment lieu de s’inquiéter. Le constat est amer : Alassane Ouattara a jeté des couleuvres aux ivoiriens. Alors que ces derniers s’attendaient à voir tomber les « pluies de milliards » promis. Les voilà contraints à les avaler. En d’autres termes, les voilà réduits à subir ses affronts, sans pouvoir protester.

Hier encore, ils étaient des milliers à avoir été replongés dans le traumatisme de la guerre. Les tirs nourris en provenance de la caserne de la BAE (brigade anti-émeute) de Yopougon Gesco, ont contraint les populations avoisinantes à se barricader chez elles, sinon, à prendre leurs jambes à leur cou, loin de la zone d’échanges de tirs. Selon les témoignages, il s’agissait de deux factions rivales d’ex-combattants qui se tiraient dessus. En pleine journée. Plusieurs heures durant. Dans un pays, dont le chef prétend qu’il sera émergent, d’ici 2020.

Ce que certains pourraient considérer comme un banal incident, n’est malheureusement qu’une infime partie de la gangrène qui ronge ce beau pays. Alassane Ouattara a fait appel à des milliers d’individus pour les besoins de sa cause. Des prisons ont été cassées. Des prisonniers se sont évadés. Ils ont été intégrés aux forces d’Alassane Ouattara. Des bandits de grands chemin, des voyous de tout acabit et même des chasseurs traditionnels, ont été appelés, à la rescousse d’Alassane Ouattara ; pour l’« aider » à s’emparer du « fauteuil ». Ces hommes ont été armés. Jusqu’aux dents. Alors que la majorité d’entre eux, ignorent jusqu’à la règle la plus élémentaire de discipline, les règles fondamentales de la guerre et souvent même, un traitre mot de la langue de Molière, pour ne pas dire une seule lettre de la charte des Droits de l’Homme. Ils ne sont véritablement entrés en scène que lorsque la Force française Licorne eut accomplit le sale boulot. Leurs seuls actes de « bravoure » ne se comptent ainsi, que parmi les pauvres populations civiles, sans armes, auxquelles ils s’en prennent chaque jour, sans vergogne. Aujourd’hui, les chiffres officiels parlent de 64.777 d’entre eux,  qui attendent d’être désarmés, démobilisés et réinsérés. Mais nul n’ignore que des milliers d’autres ont été, sur le coup, abandonnés, livrés à eux-mêmes. Ils n’obéissent à aucune hiérarchie. Ils sont donc hors de tout contrôle. Aujourd’hui, ils écument villes, villages, campements et hameaux de la Côte d’Ivoire, à la recherche de leur pitance quotidienne. Non sans y semer mort et désolation. Et cela, sans jamais être inquiétés. La question est donc : existe-t-il des autorités dans ce pays ? Si elles existent, elles ne le sont que de nom. C’est bien le constat. Car chaque jour qui passe, charrie sont flot de sang, et de larmes, impunément versés par les tirailleurs de Ouattara, sans que ce dernier daigne lever le moindre petit doigt. Le fléau des ex-combattants hors de contrôle, reste entier, alors que monsieur Ouattara s’échine à nous chanter l’émergence à l’horizon 2020.

A-t-on jamais vu un pays prétendre à l’émergence et verser, dans le même temps, dans l’impunité la plus béate ; s’agripper à une justice sélective comme bouée de sauvetage et trainer comme un boulet au pied, des idéologies claniques et tribales, telles que le « rattrapage ethnique » d’Alassane Ouattara ? Seul un auteur de science-fiction, pourrait réaliser une telle prouesse. Hélas, Alassane Ouattara n’est pas un auteur. Et la Côte d’Ivoire, encore moins une œuvre de science-fiction. La Côte d’Ivoire est un pays qui existe. Bel et bien. Avec ses habitants. La Côte d’Ivoire, sous Ouattara, est malheureusement devenue un pays où les habitants vivent chaque jour, sous le poids de l’insécurité, de la misère, du racket, du chômage…, sous la menace permanente de la mort, sans pouvoir émettre la moindre protestation au risque de subir le courroux des sbires du pouvoir.

Voilà l’œuvre d’Alassane Ouattara, à la tête de ce pays, la Côte d’Ivoire. Elle se résume en quelques mots: faire avaler ses couleuvres aux ivoiriens.

Marc Micael La Riposte

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