Le champion toutes catégories dans ce concours du meilleur lèche-cul est sans conteste Amadou Diop, chef de la mission d’observation du Groupe des pays ACP. Il déclare dès le lendemain du scrutin ce qui suit :
« Dans le cadre de cette Mission d’observation, nous sommes satisfaits, je dirais même très satisfait…. S’agissant des opérations de dépouillement et de la soirée électorale, tout s’est déroulé dans le calme, sans tension, comme dans n’importe quelle démocratie occidentale…Avec la réussite de ces élections législatives, le Togo est désormais dans le cadre d’une démocratie majeure. »
Pour Léopold Ouédraogo le chef de la mission d’observation de la Cédéao, « Le scrutin du 25 juillet s’est déroulé dans les conditions acceptables de liberté et de transparence ».
Au même moment une autre mission d’observation conjointe de la ‘Gorée Institute – Plateforme Synergie Citoyenne pour des Elections Démocratiques – Fondation Hanns Seidel’ notait dans son rapport :
• un déséquilibre dans la couverture par les médias publics des acteurs potentiellement en lice dans le cadre du processus électoral
• L’insuffisance de documents électoraux dans certains bureaux de vote (bulletins de vote, lampes, cachets, affiches de la liste des candidats, listes d’émargement, enveloppes, PV de dépouillement)
• Des personnes omises sur les listes
Du coup, au Cercle de Réflexion et d’Initiatives pour un Togo Démocratique on se demande qui croire et qui ne pas croire.
Comment peut-on juger transparentes et équitables, des élections où des gens manquent sur les listes ?
Comment peut-on juger crédibles des élections où des individus sans foi ni loi transportant des urnes bourrées de bulletins de vote frauduleux sont interpelés ca et la par la foule (voir déclaration du CST)? Nos observateurs se sont-ils donné la peine de contrôler la véracité de ces informations donné par l’un des acteurs importants de ces élections avant de sortir leurs déclarations ?
Comment peut-on juger fiables des résultats communiqués par des média avant même d’avoir été certifiés par les CELI ? D’où viennent alors ces résultats ?
Les félicitations adressées par certain au gouvernement UNIR sont si appuyées qu’on est amené à se demander si nos observateurs ne pensent pas à leur compte bancaire en parlant des législatives Togolaises ! Comment expliquer sinon qu’avant même la publication des résultats, ces observateurs puissent affirmer que les élections ont été libres et transparentes ? Les résultats ne font-ils donc pas parti du processus électoral ? Et quid des recours et autres contestations prévus par le code électoral ? Ces dispositions du code comptent-elles pour des prunes ?
Cela fait plus de deux décennies que les Togolais se battent pour l’instauration de la démocratie dans leur pays. Ce peuple connait mieux que quiconque les astuces et subterfuges dont usent ses autorités pour biaiser les résultats des élections aussi bien législatives que présidentielles. Il n’a besoin de personne pour lui dire si les élections ont été transparentes ou non. Quand après plus de trois ans d’intenses manifestations pendant lesquelles ni le Groupe ACP, ni la CEDEAO, ni l’UA et encore moins l’UE n’ont adressé le moindre geste de solidarité ou le plus petit signal de soutien au peuple Togolais, les pontes de ces institutions viennent avec morgue faire des déclarations de complaisance pour le régime de Faure, on a envie de leur dire d’aller gentiment se faire f**tre !
Il y a eu des fraudes massives au cours de ces élections et les Togolais n’ont besoin de personne pour le savoir. N’en déplaise à nos chers observateurs le peuple Togolais poursuivra sa lutte sur le chemin qu’il s’est tracé. Les seules déclarations qui comptent sont celles des véritables leaders de l’opposition qui ne manqueront certainement pas d’instruire les populations désireuses de prendre entièrement leur destin en main, sur le nouveau tournant que doit prendre la lutte. Alors, satisfecit de la communauté internationale ou pas, le peuple attend sereinement le prochain mot d’ordre du CST !!!
Que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la liberté,
Vainquons ou mourons, mais dans la dignité.
Gaëtan Gbati ZOUMARO
Coordinateur du Cri-TD
gzoumaro@hotmail.com
Rotterdam (Pays-Bas)