Le Togo est-il obligé d’attendre Ahoomey-Zunu ?

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Si le président et son entourage aiment le Togo, ils peuvent penser au remplacement du premier ministre Ahoomey-Zunu alité depuis bientôt un mois pour cause de « péritonite aiguë ». Pour le reste, on ne dirige pas un pays avec les sentiments. Le sang des collaborateurs et proches de l’homme va faire un tour à la lecture de ces lignes. Mais pour le bien du pays et du PM actuel, il faut un nouvel homme beaucoup plus apte pour réveiller l’action gouvernementale qui dort jusque-là. Même si Ahoomey Zunu rentrait aujourd’hui au pays, son état de santé ne pourrait lui permettre de bien jouer son rôle à la tête de l’exécutif. Selon les spécialistes, la convalescence suite à une péritonite simple nécessite au minimum trois mois. Or, le premier ministre togolais souffre de « péritonite aiguë », ce qui exige normalement une convalescence de six mois. Tout compte fait, le gouvernement sera ainsi sans tête jusqu’en avril 2014. Cette situation est-elle supportable pour un pays comme le Togo où les compétences en la matière, les premiers ministrables ne manquent pas ?

Nous n’avons rien contre l’homme Ahoomey-Zunu mais la gestion des affaires publiques de nos jours est une question de temps. Il y a des dossiers importants qui ne doivent pas attendre et pour ceux appelés à  attendre, l’attente ne saurait durer aussi longtemps. Et puis, en l’absence du chef du gouvernement, beaucoup de choses peuvent se passer à la primature et dans les ministères même quand on sait que le président est en poste. Ce qui nous conduit à préciser à ceux qui écrivent en s’appuyant sur les cas de l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, malade entre-temps et ayant séjourné des mois en France pour des soins, du Mauritanien Aziz, que ces personnalités sont des élues. Entre un élu du peuple et un nommé, c’est le jour et la nuit. Rien à voir avec le cas Zunu. Pourquoi comparer ces cas à celui d’un premier ministre nommé et assis sur une chaise éjectable à tout moment ? Au demeurant, un vrai patriote sait défendre les intérêts du pays avant ceux d’un homme.

D’ailleurs, les Constitutions des pays respectifs desdites personnalités ont prévu des dispositions en cas de maladie, d’invalidité et de décès. Nulle part dans la Constitution togolaise, il n’est mentionné de dispositions concernant la maladie ou l’absence du territoire du premier ministre. L’article 78 est précis en ce qui concerne le cas du Président en ces termes : « Le Premier Ministre est le chef du gouvernement…Il assure l’intérim du chef de l’Etat en cas d’empêchement pour cause de maladie ou d’absence du territoire national. » Le législateur étant malin a voulu laisser la latitude au président de pourvoir ou non au remplacement du premier ministre en cas d’empêchement pour cause de maladie. Vu que les intérêts du pays passent avant ceux d’un homme fût-il chef du gouvernement, il appartient à qui de droit de prendre la juste décision.Le Togo doit-il attendre jusqu’à ce le premier ministre Ahoomey-Zunu se rétablisse complètement ?

Taffa Biassi Lynx.info

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