Même s’ils ne donnent pas de date pour cet autre assaut qu’ils préparent dans le maquis, ces Wê, réunis au sein du Mouvement Ivoirien des Wê pour le Retour à l’Ouest (MIWRO), assurent que la prochaine attaque sera plus violente.
Dans une déclaration signée de leur » général » Guei Flavien, Commandant en chef du MIWRO, dont copie nous est parvenue hier mardi 19 mars, ils déclarent ceci : « Nous nous apprêtons à revenir, mais plus violemment et encore plus efficacement et dans un rayon plus large, car notre appel à rallier notre action a eu un large écho. Beaucoup de nos frères Wê et Dan nous ont rejoint dans le maquis et d’autres soutiens de taille s’annoncent encore ». A la communauté internationale et aux autorités ivoiriennes, « seules vos réactions justes, urgentes et sincèrement apaisantes envers nos parents de tout l’ouest pourront nous calmer, faute de quoi, dans les moments et jours qui suivent, nous vous annonçons une forte et puissante odeur de soufre et cela aura cours dans tout le grand ouest.
Ne vous méprenez surtout pas sur nos capacités et sur notre détermination à remplir notre mission, surtout pas. Vous êtes avertis », ont-ils martelé. Cette autre attaque que veulent lancer le » général » Guei Flavien et ses » lieutenants », serait mue, selon leur déclaration, par des représailles que feraient subir des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et des dozos, à leurs parents de l’Ouest. Lesquelles représailles, indiquent-ils, les avaient conduits à réagir dans la nuit du 12 au 13 mars pour interpeller les autorités. « Ivoiriennes, Ivoiriens, amis de la Côte d’Ivoire, communauté internationale, le 13 mars 2013, nous avions produit une déclaration pour vous informer des raisons pour lesquelles nous avions pris les armes contre les frci-dozo et miliciens maliens et burkinabè puissamment armés dans un pays et sur un sol qui ne leur appartiennent pas. Nous avions dit nos objectifs, nous avions fait cas de nos attentes et de nos exigences », lit-on dans la déclaration.
Ils préciseront par ailleurs avoir réagi « avec violence » pour montrer à leurs adversaires « que la pratique de la violence n’était pas un secret qu’ils détenaient seuls, et que l’absence de réaction des nôtres depuis les atrocités subies n’était pas due à la peur, encore moins à l’incapacité, mais seulement au souci de faire table rase des douleurs et vivre dans la quiétude, en laissant aux autorités compétentes et à la justice le soin de faire leur travail, nous avons volontairement quitté le théâtre des opérations, car notre objectif était dans un premier temps d’interpeller, non sans montrer notre capacité à nous faire justice au cas où », écrit Guei Flavien. Qui s’offusque que leur message n’ait suscité aucune réaction positive de la part des autorités ivoiriennes et de la communauté internationale. « Mais ne sont-ce pas ces causes qui nous ont contraints à réagir pour interpeller ? Et les mêmes causes produisant les mêmes effets (…), eh bien, ce peuple a décidé de sécher ses larmes lui-même, de bander ses muscles et de reconquérir sa terre, ses maisons et ses biens et de sécuriser ses parents, le régime se montrant encore complice et même instigateur desdites atrocités », menacent-ils. M. Guéi et ses hommes laissent toutefois une porte ouverte à la négociation ; d’où leur seconde déclaration qui, selon eux, a « pour objectif d’interpeller le régime actuel et surtout la communauté internationale, mais cela pour une dernière fois. Car comment comprendre qu’au lieu de prêter l’oreille et de faire droit à la discussion, ce régime se jette dans des représailles honteuses sur des populations désarmées qui ne savent même pas d’où viennent les guerriers invisibles et qui sont-ils ? ». Ils dénoncent la « lâcheté » des « grands combattants » qui prennent « leurs jambes à leur cou quand nous les invitons à une explication civilisée entre gens de métiers » pour ensuite « s’en prendre à des vieillards, des femmes et des enfants ».
Les membres de ce commando mystérieux de l’Ouest, informent également dans leur déclaration que des Frci, dozos et Burkinabè revenus de leur fuite empêcheraient les populations de Zilébly et de Tinhou qui s’étaient réfugiées à Bloléquin de retourner dans leurs villages et leurs campements. Toute chose qu’ils disent ne pas accepter, et qui pourrait les amener à lancer l’offensive à nouveau. Autant le dire tout net, l’Ouest n’en a pas fini avec la violence.
Hamadou ZIAO