Admirez tous nos belles couleurs !
Elles témoignent de nos grandes valeurs.
Manifs, séminaires et congrès,
Sans couleurs, on n’y est pas prêts.
Elles permettent de ne pas confondre
Qui est pour nous et qui est contre.
Couleur par-ci, couleur par-là,
Elles sont la preuve du vrai débat.
Les belles couleurs de nos habits !
Pas de couleurs, pas de partis.
La couleur nous différencie
Et elle fonde notre démocratie.
Sans la couleur qui nous est chère
Nul ne sera député, maire.
Couleur du tee-shirt et du pagne,
C’est avec elle qu’on vote, qu’on gagne,
Qu’on se rassemble, qu’on marche, qu’on danse,
Qu’on fait tout avec élégance.
Pour apparaître sur la photo,
Il faut arborer le tricot,
Le pagne, l’écharpe ou la chemise,
Dans un déploiement à votre guise !
Pantalon, jupe et camisole,
Tous unis dans la farandole,
Main dans la main comme frères et sœurs,
Nous célébrerons nos couleurs.
Foulards soyeux couvrant vos têtes,
Et vos chaussures et vos chaussettes,
Tout votre habillement complet,
Jusqu’à la montre-bracelet,
Tout en couleurs, Messieurs, Mesdames !
Pour être militants, militantes
Il faut nos couleurs éclatantes.
Les couleurs sont nos programmes,
Notre vision et notre étendard,
Brandissez-les de part en part.
Faites peindre aussi vos véhicules
Dans la couleur qui est la nôtre,
Et surtout pas dans une autre.
Qui dit que vous êtes ridicules ?
Et qui dit que c’est folklorique ?
C’est ce que veut la République,
En tout cas notre système
Pour qui le déteste ou qui l’aime.
Et on s’y conforme en couleurs.
A quoi bon regarder ailleurs ?
Qui parle d’unir l’opposition
Et de réclamer le changement ?
Hé ! Ne l’écoutez pas, il ment.
La couleur, c’est la solution !
Il n’y aura pas une seule réforme,
Si on n’est pas en uniforme
Du vert, du jaune, du mauve, du rouge !
Ne voyez-vous pas que cela bouge ?
Arborez à votre choix le rose.
J’admets qu’on se métamorphose
Passant vite du jaune à l’orange.
Qui veut revenir au bleu-blanc,
Ou tout simplement faire semblant,
Qu’il chante, pas forcément qu’il change.
Il en a le droit pour mieux vivre.
Qu’il revienne et se sente libre.
D’être comme il est dans la famille.
Qu’il virevolte, sautille, pétille.
De la viande pour tous au festin !
Qu’on vienne le soir, comme le matin,
Du moment que ça tourbillonne
Ça éblouit le spectateur,
A l’intérieur, à l’extérieur,
La couleur est certainement bonne.
Quoi ? ce parti cache les meurtres, le sang ?
Mais non, son intention est pure.
Seulement avant d’être innocent
Il a bien fallu qu’il assure
La paix à la colombe chérie.
C’est l’inévitable tragédie
Ça va, ça vient, tourne et revient!
Ce ne sont pas des meurtres pour rien.
Comédie macabre, dites-vous ?
C’est que vous n’avez pas nos goûts
Vous ignorez notre politique.
En marche, en avant la musique !
Tiens ! N’oubliez pas les jours de fête
De bien ajuster la casquette.
C’est très nécessaire, c’est vital !
Et vive ! Et vive le carnaval !
Par Sénouvo Agbota ZINSOU
{fcomment}