
Ce n’est pas tout. Ce canard, définitivement astreint aux éloges de son mentor, Alassane Ouattara, enchaine : « La confiance des bailleurs de fond en un travailleur ».
La Côte d’Ivoire connaitrait ces derniers temps, aux dires des « experts » en économie, une «embellie économique » certaine, sous l’impulsion de monsieur Ouattara. C’est donc fort de cela que les communicants de son régime, ne se privent de la moindre occasion pour mettre en avant les « exploits » de leur chef Ouattara en matière d’économie. L’humeur enjouée du clan Ouattara, à travers ces titres évoqués tantôt, sont révélateurs d’un tel état d’esprit. Soit.
Mais, qu’en est-il en réalité de ce que ces gens ont tendance à relater comme des « prouesses économiques » de leur mentor ?
Rappelons-nous et ne perdons jamais de vue que la guerre survenue en Côte d’Ivoire et son corolaire de victimes, ses conséquences désastreuses sur la cohésion sociale ivoirienne…, tire aussi son origine dans la convoitise manifeste des prédateurs insatiables qui n’ont d’yeux que pour les immenses richesses naturelles de ce pays. Toujours prêts à piétiner, sinon à nier les droits les plus élémentaires des peuples spoliés qu’ils contribuent sournoisement à supplicier au profit de leurs intérêts mesquins et cupides.
Qui sont ces bailleurs de fonds, qui sont ces investisseurs, qui sont-ils, ces personnes qui n’hésitent pas à pactiser avec ces « leaders » africains « internationalement reconnus » par eux, pourvus que ce dernier leur donne les gages de sa soumission à leurs appétits voraces ?
Qui sont-ils ces gens qui jubilent lorsque les ivoiriens agonisent sous le poids intenable de la cherté de la vie, lorsque les travailleurs qui n’en peuvent plus, n’ont d’autres recours que de « timides » grèves sous fond de revendications salariales, car apeurés par un régime dont le caractère dictatorial n’est plus à démontrer ? Que valent-ils ces milliards (de dettes signées) pour les populations « génocidées » de l’ouest dévasté, expropriées…, humiliées dans leur chair et dans leur âme ?
Que vaut une Côte d’Ivoire où des milliers de fils et de filles sont encore en exils, pourchassés par un régime qui a juré de leur faire la peau ? Que valent « quatre mille milliards obtenus en France » devant ces innombrables droits de l’Homme quotidiennement bafoués par les tortionnaires de la ouattarandie ?
L’ivoirien voudrait bien savoir. Il voudrait bien qu’on lui réponde sur ces questions, quand on lui dit que son pays – si paradoxal que cela puisse paraitre – connait « une embellie économique » du « travailleur », Alassane Ouattara.
L’ivoirien en qui les douleurs physiques et morales nées de la crise post-électorale, sont encore vives et palpables, l’ivoirien qui entend tous ces éloges sur la croissance économique de son pays.
L’Ivoirien lit tous ces chiffres de milliards qui sonnent plus comme des slogans de publicités que de bonnes nouvelles pour lui. Il écoute ces discours sur la croissance économique (à deux chiffres, n’est-ce pas monsieur Duncan ?) auxquels il ne comprend d’ailleurs rien. Il s’interroge en revanche sur son sort, il observe autour de lui et…, en définitive, reste dubitatif sur les capacités de celui qui prétend œuvrer pour son bien-être. Il émet des doutes légitimes sur les capacités de cet homme, Alassane Ouattara.
Au-delà donc de nos choix idéologiques, de nos prises position passionnées et du suivisme effréné des chants de nos différentes chapelles politiques, force est d’accepter que la Côte d’Ivoire est « sous pression », comme s’en inquiète l’ONG internationale « Crisis Group ». La réconciliation étant, dans ce pays balafré par la guerre, au point mort », morte avant même d’être née. Du coup, les efforts en vue d’atteindre une croissance économique réussie, sont annihilés pas les tensions sociales et reste encore révoltant le sentiment d’une justice à double vitesse.
Magnifier « la croissance économique » au détriment de la cohésion sociale, c’est cela, semble-t-il, la démarche adoptée par monsieur Ouattara. Ce schéma est-il le bon ? Est-il le mieux adapté à la situation que traverse la Côte d’Ivoire ?
En tout état de cause, le constat sur le terrain est amer. Le pays, malgré les « milliards » annoncés, sombre dans un état moribond, au bord du précipice.
A qui la faute ? De nous tous, diront certains. Soit, mais encore plus de celui qui tient aujourd’hui les rênes du pouvoir. La faute revient encore plus à celui qui a privilégié la guerre au recomptage des voix. A celui qui, nonobstant les souffrances quotidiennes du peuple ivoirien – souffrances dont il est le principal instigateur – claironne sur tous les toits qu’il « ne dort pas comme Gbagbo ». Or Gbagbo, malgré son « sommeil », se tenait – au moins – aux côtés du peuple ivoirien.
Monsieur Ahoussou Jeannot, ex-premier ministre « remercié », ne peut que s’adresser à un tel personnage, lorsqu’il affirme: « Les Ivoiriens doivent comprendre que la politique ne se fait pas avec les armes, mais avec les arguments. On ne fait pas la politique pour qu’on ait peur. Le leader de la politique doit savoir se faire aimer et désirer. Un leader dont on a peur n’est pas un leader, c’est un dictateur. Houphouët-Boigny, les Ivoiriens l’ont adoré, ils l’ont applaudi. Ceux qui pensent que c’est en faisant peur aux Ivoiriens avec les armes qu’ils deviendront des leaders, je dirai que c’est en vain. Ils ne seront jamais de bons politiciens. »
On comprend à présent, le choix de Ouattara : se flatter- lui et ses soutiens – d’avoir réussi une certaine « embellie économique » au détriment des souffrances d’un peuple supplicié et tenu en respect la force des armes et de la violence et non par celle des arguments.
Marc Micael. La Riposte