N’en déplaise à ceux qui considèrent l’apartheid israélien comme « la seule démocratie du Moyen-Orient, aux Français qui se sont retrouvés, du jour au lendemain, avec un président hologramme sorti de nulle part, aux Américains qui pensent destituer leur président sitôt élu, et à tous nos médias qui ne mesurent la démocratie qu’à l’aune de leurs critères exclusivement occidentaux, plus de 41 millions d’Iraniens se sont déplacés pour élire leur président et, surtout, pour prolonger leur système. La journée a à peine suffit pour faire voter tout le monde. Il a fallu jouer les prolongations pour permettre à ceux qui faisaient encore la queue à la dernière minute de voter.
Que penseront nos chers amis du Golfe d’une telle participation ? C’était le bon moment pour Donald Trump pour venir leur pomper leurs derniers sous en échange d’une hypothétique protection contre d’hypothétiques ennemis. L’Arabie Saoudite, qui était déjà sous tutelle israélo-américaine, voit cette tutelle renforcée, avec cette fois un vrai ennemi à ses portes, les combattants du Yémen, qui sont en mesure d’inquiéter sérieusement l’armée d’apparat saoudienne. C’est à se demander si l’engagement saoudien au Yémen n’était pas destiné à mettre le royaume en situation de dépendance de l’aide israélo-étatsunienne.
Cependant, malgré toutes les promesses de protection que fera Trump, les monarchies du Golfe auront du mal à empêcher la contamination venant d’Iran de se répandre dans l’Est de la péninsule à forte présence chiite. S’il devait y avoir un printemps arabe, un vrai, sans guillemets, ce sera en Arabie Saoudite. Gageons qu’un silence tombal couvrira les répressions qui s’en suivront, comme ce fut le cas au Bahreïn. Ce sera aussi l’occasion de mesurer l’attachement de nos dirigeants à certaines valeurs telles que le droit de l’homme.
Avic – Réseau International
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