La disparition des mystères africains

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  Après l’Asie, l’Afrique serait le continent où l’Homme pose le plus d’actes mystérieux. Si en Asie, la mythologie est plus accessible par des initiations, en Afrique elle est plutôt en voie de disparition pour plusieurs raisons. L’absence d’une relève responsable et crédible est la cause véritable de cette situation. Avant de développer cette cause, que pouvons-nous retenir par mystère africain ? Ici, il s’agit de tout pouvoir incompréhensible (secret) pouvant entrainer un résultat escompté. Par exemple, lorsqu’une personne détentrice d’un pouvoir parvient à provoquer une pluie en un endroit donné, où à une date précise, son action relève du mystère.

Ou bien, lorsqu’une pratique permet de prévoir la suite d’un fait, ou aboutit à un objectif précis, sans une démonstration scientifique, on parlera également de mystères. Et le dictionnaire définit le mystère comme étant quelque chose d’incompréhensible, de cacher, secret. Partant de cette définition, on retiendra que ce qui est tenu pour secret quant au pouvoir africain, n’est plus transmis à la nouvelle génération. Les vieux qui possèdent toujours ce savoir ancestral, ne le confient plus aux jeunes. Car la jeunesse n’inspire pas confiance selon eux. Pire, lorsqu’un jeune obtient un secret, il ne l’utilise pas à bon inscient. Toute chose qui rend méfiants les gardiens de la tradition vis-à-vis de la jeunesse.

A cette méfiance, s’ajoute l’indiscipline des jeunes. Ils sont rares les jeunes qui savent qu’un vieillard est un « trésor » qu’il faut « exploiter » avec patience et tout le respect possible. Amadou Hampaté Bâ comparaît un vieillard africain à une bibliothèque. « En Afrique, lorsqu’un vieillard meurt, c’est toute une bibliothèque qui brûle », a-t-il dit. Pour éviter que l’incendie n’emporte la bibliothèque et son contenu, la seule solution pour sauvegarder ce pouvoir combien indispensable pour nous, serait la considération de nos vieilles personnes. Car ici, l’incendie (la mort) dont il est question est inévitable. La disparition des mystères en Afrique est une réalité qui s’impose partout à nous.

Les problèmes sociaux qui se traitaient grâce à ces pouvoirs mystiques, sont aujourd’hui des casse-têtes pour des communautés. Tout simplement, parce qu’il n’y a pas eu une transmission des savoirs ancestraux. L’homme ne peut plus « rentrer » dans sa chambre et ressortir sauver une situation devant ses enfants et son épouse comme ce fut le cas avec nos grands parents. En Afrique traditionnelle, un père de famille digne de ce nom était une source de quiétude pour tous les membres de la famille. Maintenant qu’il n’y a plus de différence entre le père, son épouse et ses enfants, nous sommes donc embarqués dans un navire sans gouvernail. Pour la Vision du mercredi prochain, nous parlerons des conséquences (méfaits) des mesquineries sur la vie d’une famille donnée.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

Sidwaya

 

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