La CDPA-BT : Reprendre la parole

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Le risque de continuer de se taire pour se contenter d’observer est trop grand pour que notre parti se permette de continuer de le prendre. Aussi, a-t-il décidé depuis ce mois d’avril de reprendre la parole, pour donner ses points de vue sur l’évolution de la situation et continuer de faire ses propositions.

 

 

La CDPA-BT s’est faite très discrète depuis le 4 avril 2012, date de la création du Collectif « Sauvons le Togo » ((CST). Elle s’est volontairement effacée de la scène publique jusqu’au 4 avril 2013, date à laquelle les dirigeants du Collectif ont célébré le premier anniversaire de la création de leur organisation.

En prenant cette décision, la CDPA-BT courait le grand risque de donner le sentiment de se mettre à l’écart de l’opposition, de « décrocher » de la lutte pour la démocratie, et même de ne plus exister du tout. Mais elle a pris la décision malgré tout, pour ne pas donner le sentiment de vouloir mettre les bâtons dans les roues, de vouloir empêcher de danser en rond, comme on a l’habitude de le lui reprocher depuis au moins 1998, toutes les fois qu’elle donne son point de vue ou fait ses propositions.

L’article qu’elle avait publié au lendemain de la conférence de presse où l’on avait annoncé la création du CST, et dans lequel elle appelait à plus de prudence et de discernement, avait tellement mis une fraction de l’opinion si mal à l’aise, au point qu’un journaliste avait grossièrement déformé le titre de l’article avec un rare mépris !

Mais le risque de continuer de se taire pour se contenter d’observer est trop grand pour que notre parti se permette de continuer de le prendre. Aussi, a-t-il décidé depuis ce mois d’avril de reprendre la parole, pour donner ses points de vue sur l’évolution de la situation et continuer de faire ses propositions.

La période ouverte par la création du CST est jalonnée de problèmes si graves qu’ils ne peuvent laisser aucun parti de l’opposition démocratique indifférent. Par exemple :

1- L’incendie des marchés de Kara, de Lomé et d’ailleurs, qui ont réduit à néant des familles entières et la manière dont le régime utilise ces crimes économiques pour intimider et briser l’opposition. La CDPA-BT partage la douleur de toutes celles et de tous ceux qui ont perdu tous leurs biens dans ces incendies.

2- L’issue dramatique de la manifestation du 15 avril 2013 à Dapaong, qui montre bien qu’en dépit de la déclaration de Faure Gnassingbe, le régime reste toujours prêt à utiliser la violence brutale pour intimider et décapiter l’opposition. La CDPA-BT exprime son indignation face à ces violences. Elle partage la douleur des parents et des amis d’Anselme Sinandaré Gouyano et de Douti Sinanlengue.

3- Les conditions de la mise en place de la CENI et la désignation unilatérale d’Angèle Aguigah comme présidente de ladite CENI, montrent la volonté du régime de passer en force pour organiser les élections.

4- Le bilan établi par les responsables du CST à la date anniversaire de la création du Collectif, et les leçons que l’opposition démocratique peut en tirer pour avancer.

Il n’y a là que quelques exemples parmi tant d’autres. La CDPA-BT se propose de revenir sur chacun de ces problèmes, et sur bien d’autres encore, pour leurs incidences sur la lutte en cours pour le changement et sur les perspectives possibles d’avenir qu’il convient d’ouvrir.

Bien que ces problèmes soient loin d’être négligeables, ils ne constituent cependant pas l’enjeu essentiel de l’heure. L’enjeu primordial, ce sont les législatives en vue et leurs conditions d’organisation. Tout indique, jusqu’à présent au moins, que ces conditions ne se sont pas améliorées par rapport à celles des élections précédentes.

Qu’il s’agisse des législatives ou des présidentielles, il est maintenant évident pour tous que les élections organisées par le régime dans ces conditions depuis plus de 20 ans n’ont pas permis de résoudre le problème du changement.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les prochaines législatives ne feront pas mieux que les précédentes, si elles se déroulent dans les mêmes conditions et dans les mêmes rapports de forces Opposition/Régime.

La CDPA-BT entend juste attirer l’attention sur ces faits, en attendant de les reprendre par la suite. Car, un grand débat politique de fond au sein de l’opposition togolaise sur le « comment avancer » s’impose plus que jamais.

Lomé, le 20 Avril 2013.

Pour la CDPA-BT

Son Premier Secrétaire

E. GU-KONU

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