Une approche définitionnelle de la « dioulaterie » cet autre concept né, depuis qu’un homme politique a reconnu faire du « rattrapage ethnique » et l’a traduit dans des nominations quasi exclusives dans son clan politique et ethnique, signifie repli identitaire, esprit de tribu assiégée et non ouverture aux autres qui sont stigmatisés.
Pourquoi donc « dioulaterie » et pas un autre terme, simplement parce que ceux qui mettent ces attitudes et comportements répréhensible en œuvre, dans un état pluriethnique se reconnaissent tous dans l’appellation « Dioula » qui en réalité est un fourre-tout, une référence dans laquelle certains voudraient fondre tous les ressortissants du Nord de notre pays.
Il est évident que les autres ivoiriens les perçoivent aussi au travers de ce prisme déformant aujourd’hui comme eux-mêmes percevaient les autres ivoiriens qu’ils qualifiaient d’ «ivoiritaires ».
De la réalité des pratiques
– Au delà des justifications et explications jetées en pâtures aux ivoiriens, l’ivoirité, on ne peut le nier, était l’instrument tout trouvé par le régime d’Henri Konan Bédié pour écarter du fauteuil présidentiel, cet autre candidat Alassane Dramane Ouattara.
– La bataille a été rude mais s’est achevée par la victoire de Bédié et par l’émission de mandat d’arrêt international contre Ouattara pour fraude contre la nationalité et autres peccadilles.
Ces évènements ont sans aucun doute renforcé la thèse de « l’exclusion » des nordistes et alimenté les frustrations dont a fait échos Ouattara, quand il a déclaré qu’on ne voulait pas qu’il soit candidat parce qu’il est musulman et ressortissant du Nord.
Le RDR à l’époque dénonçait pêle-mêle:
– La chasse aux dioulas porteurs de boubou
– Les arrestations et tueries de ses militants « nordistes »
– Les contrôles d’identité au faciès
– L’injustice dont ils disaient souffrir par le fait des «ivoiritaires »
Toutes ces frustrations accumulées auraient poussé à la naissance d’une rébellion armée ayant pour objet de rétablir les nordistes dans leurs droits, quand-bien même le régime Bédié avait été balayé entre-temps par un coup d’état.
On pouvait comprendre que la rébellion armée n’avait plus voulu reculer après la chute de Bédié et qu’elle avait certainement reçu des directives, pour « aller jusqu’au bout »| de sa logique de prise du pouvoir par les armes.
– Depuis la victoire du RDR, après une crise post électorale meurtrière pour tous les camps qui se sont affrontés, il apparait très clairement que les nouveaux tenants du pouvoir ont résolument décidé d’appliquer aux « ivoiritaires » d’hier la réponse du berger.
– Normal pourrait-on nous rétorquer, alors dans ce cas nos contradicteurs ne pourraient nier l’application d’une justice de vainqueurs ni les expéditions punitives ciblées.
– Aujourd’hui les pro Gbagbo dénoncent à leur tour :
– La détention de tous leurs cadres politiques
– Les arrestations arbitraires sous des prétextes loufoques
– Les tueries massives des militants pro-Gbagbo
– Leurs exclusions de toute responsabilité dans la gestion des affaires de l’État
– Les occupations confiscations et pillages de leurs biens
– Les arrestations aux facies et à l’ethnie
En fait le pouvoir RDR fait exactement aux présumés « ivoiritaire » ce qu’il aurait lui-même subi au travers de ses militants et de sa direction.
Mais le RDR s’est attaché les services et la complicité de Burkinabé, Maliens, Guinéens et autres renégats de la sous-région, qui n’ayant aucune attache affective avec les Ivoiriens, font preuve de cruauté. Ce détail que personne ne peut nier nous conforte dans le choix de la DIOULATERIE comme terme pour désigner ceux qui se revendiquent d’une aire culturelle commune et qui mettent leur forces ensemble pour vaincre le BOUSSOUMANI, idem pour ces derniers dont les secours ne pourraient venir que des alliés et de ceux qui leurs sont culturellement proches.
La DIOULATERIE pour nous, est la réplique de l’ivoirité, un concept qui sera combattu et qui comme le dernier cité sera vaincu, car il porte en lui-même les germes de sa propre destruction.
Jean Dezouan dit « Pangloss »