L’affaire Skripal est cuite, le gouvernement de Theresa May aussi

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Le gouvernement du Royaume-Uni va vers sa dissolution. Pas aujourd’hui ni demain remarquez, mais plus tôt que ceux qui aimeraient le mettre en difficulté, surtout à l’ère de la coalition gouvernementale à tout prix.

En réagissant par un pataquès digne de la série télé The View, au présumé empoisonnement de l’ancien agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Yulia, le gouvernement de Theresa May a creusé sa tombe.

Les gouvernements tombent quand leurs peuples perdent confiance en eux. May a saboté tout ce qu’elle a touché à son poste de Premier ministre : des discussions touchant au Brexit et sa relation avec Donald Trump, à son remède (ou absence de remède) contre la montée du terrorisme intérieur, sans oublier sa pathétique campagne l’an dernier, lors des élections anticipées.

Devant une incompétence aussi frappante, il saute aux yeux que tout ceci était programmé dès le début.

Depuis sa première rencontre avec Donald Trump, après l’élection de ce dernier, ils semblaient tous deux s’entendre. Puis May est devenue de plus en plus belliqueuse vis-à-vis de lui et de ses principes. Bien qu’il trouve toujours leur relation spéciale, « la Dame de Gypse », comme j’aime l’appeler, fait erreur sur erreur.

La dernière erreur a été de pousser tout le monde à l’est du Dneiper ukrainien, afin d’accuser personnellement le Président Vladimir Poutine et les Russes du présumé empoisonnement à Salisbury, il y a un mois.

Il en a résulté la plus grande valse d’expulsions diplomatiques du siècle, si ce n’est de tous les temps.

Et maintenant que le script « Les Russes ont fait ça » a été totalement ridiculisé par ses propres experts de Porton Downs, Theresa May se retrouve seule avec son secrétaire aux Affaires étrangères, Boris Johnson, et son secrétaire à la Défense, Gavin Williamson, tous deux aussi incompétents et embarrassants.

Il va y avoir foule pour postuler à leur postes.

Rétameur, Tailleur, Traître, Espion
Dès le début, l’entièreté de la chose avait le goût d’un mauvais polar de Ian Fleming. Aussi ai-je dit dès le début qu’il s’agissait d’une foutue opération sous faux drapeau, dont le but était de ranimer l’ardeur anti-russe pendant que le négociateur de May trahissait le Brexit et préconisait de chasser les entreprises russes qui font du business à Londres.

Je suis navré mais il n’est pas exagéré de penser que tout ce cirque a été monté par le MI-6. En fait, ça fait partie de mes hypothèses de travail depuis un mois maintenant.

Le problème était que, jusqu’à il y a quelques jours, je n’avais trouvé aucune raison au pourquoi.

Mettre de la pression diplomatique sur la Russie au nom des néocons étasuniens de l’État profond, ne semblait guère assez payant. Les entreprises russes n’ont pas non plus été interdites d’accès aux banques européennes, ce qui aurait interrompu les paiements des entrepreneurs et des créanciers associés au gazoduc Nordstream 2.

Tout cela me paraissait être de gentillets objectifs gratifiants, mais pas des objectifs majeurs.

Et ce n’est qu’au moment où les principaux scientifiques de Porton Downs ont abandonné Theresa May, Boris Johnson et Gavin Williamson, que la raison de cette opération s’est entièrement éclaircie. En déclarant qu’ils ne pouvaient confirmer l’origine de l’agent neurotoxique Novichok utilisé dans l’agression contre les Skripal, les fonctionnaires de Porton Downs ont bousillé la crédibilité du gouvernement de la Dame de Gypse.

Ainsi, cette opération a toujours été destinée à discréditer le gouvernement de Theresa May, et susciter un vote de défiance. Ce serait alors la trahison ultime du Brexit, et la place du Royaume-Uni dans l’Union européenne serait maintenue. Tout ce cirque étant promu par les cousus d’or du vieux gratin politique britannique.

En bref, il s’agissait d’un essai de coup d’État.

Et ne pensez pas un instant que c’est peu plausible. En premier lieu, souvenez-vous que ce sont les plus fidèles de Margaret Thatcher qui l’ont trahie pour faire entrer le Royaume-Uni dans l’Union européenne. C’est pour cela qu’ils ont fait tomber la Dame de Fer.

Donc, voici la scène :

Theresa May et Boris Johnson se sont laissés dire par de fidèles conseillers, que ce qui s’était passé là était la preuve irréfutable de la main russe. Faisant confiance à ce scoop, ils en parlent au parlement, à l’ONU, dans des réunions de haut niveau avec des dirigeants étrangers et à la presse.

Ils persuadent leurs alliés de se dresser fortement contre ces funestes Russes, qui deviennent « singulièrement malfaisants » pour tout le monde à partir de ce moment-là.

Trump doit abonder dans le sens de cette couillonnade, bien qu’il soit manifestement sceptique. Sinon la presse étasunienne clamerait haut et fort qu’il trahit son meilleur allié de confiance pour son maître marionnettistes, Poutine.

Pour être honnête, je ne pense pas que ces abrutis, Theresa May et Boris Johnson, étaient au courant du projet. Je pense qu’ils ont été menés par le bout du nez depuis le début, et maintenant ils seront les pigeons de la farce.

Tout comme Theresa May a été bernée l’année dernière, quand elle a demandé des élections anticipées. À la minute où elle a fait la demande, il y a eu des attaques terroristes partout à Londres, et des marches de protestation contre elle pour la sécurité publique. La campagne médiatique a bouffi d’orgueil Jeremy Corbyn, qu’ils détruisent à présent à cause de son inquiétude légitime à propos de ce conte de fées pondu par le MI-6.

L’objectif était d’affaiblir Theresa May et de faire que le Labour reprenne les manettes. Corbyn aurait alors été écarté, et un clone de Tony Blair aurait été installé au poste de Premier ministre pour saborder le Brexit et rétablir l’ordre dans la galaxie. Malheureusement, le Parti unioniste démocrate (DUP) a récolté assez de voix pour faire réélire une Theresa May très affaiblie, et les choses boitillent depuis près d’un an.

Crise dans les empires infinis

Toutefois, le problème avec ceci, c’est que comme tous les plans de ceux qui désespèrent de s’accrocher aux vestiges de la gloire passée (et le Royaume-Uni en est certainement la figure emblématique), ça va engendrer une crise de confiance.

Ne vous méprenez pas, le Brexit n’était pas une erreur.

Les Britanniques le voulaient et ils le veulent encore plus maintenant qu’en 2016. C’est pourquoi, n’osant pas demander un nouveau référendum après tant d’années, ils envisagent un troisième vote parlementaire.

Et cela n’appelle pas la confiance ; par importe quel moyen les marchés préfèrent le statu quo juridique. L’opposition au Brexit vient du pouvoir des richissimes bien établis, pas de quelque adhésion à l’idéologie mondialiste.

Mais, si le Brexit est trahi par cette mascarade en forme de thriller d’espionnage rebattu, cela ne siéra pas du tout au peuple britannique. La demande de l’Écosse d’un deuxième référendum enflera toujours, et la livre sterling tombera à la mesure de la compétitivité des travailleurs britanniques encore piégés dans une Union européenne ne faisant qu’étouffer la vie économique.

La livre sterling commencera à sombrer dans l’inutilité pendant que ça se déroulera. Cela n’arrivera pas du jour au lendemain, mais nous reviendrons sur ces événements et nous verrons que ce sont les moments ayant fait changer de cap à l’histoire.

Entre ces faits et le degré de nocivité du politiquement correct en relation avec l’immigration musulmane, la folie des libéraux de Londres et l’État policier qu’est devenu de facto le Royaume-Uni, et vous avez la recette d’une agitation politique qui ne sera pas géniale.

Le Brexit, qui était censé être la révolution pacifique mettant fin à la marche vers le gouvernement mondial, est sur le point d’être annulé.

Ce sera le moment où le soleil se couchera enfin sur les restes de l’empire britannique.

Gold, Goats ‘n Guns,

Tom Luongo

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