Le président Faure est-il fier d’être Kabyè ? Peut-on cisailler la chaise sur laquelle on est assis ? Ce sont autant de questions que certaines bonnes volontés se posent quand on voit les comportements et les gestes du chef de l’Etat. Un chef de l’Etat vient de quelque part. Chez nous au Togo, le président Faure est un fils de la Kozah. C’est son fief. Il est vrai que le chef de l’Etat s’occupe des affaires de toute la République. Mais quand on est fils d’une localité, on le fait savoir. Chez nous, c’est bien le contraire. A Kara, chef lieu de la Kozah, on voit rarement Faure. Son Camp David, c’est Agou gare chez ses oncles où il passe le week-end accompagné de ses amis. Là n’est pas le problème car ne dit-on pas qu’il est le pont entre le Nord et le Sud ? Là où le bât blesse, c’est lors des nominations à la tête des préfectures. La préfecture de la Kozah a été curieusement oubliée.
Le secrétaire général de la préfecture qui faisait office de préfet à la mort de M. Pépa Yata a été promu préfet de Tchamba, et depuis, la Kozah est restée sans préfet. Kara, chef-lieu de la Région de la Kara vit au ralenti. Des dossiers s’entassent. Ni le ministre de l’Administration Territoriale, ni le Premier ministre, encore moins le chef de l’Etat pour s’en émouvoir. N’y a-t-il personne pour remplacer feu Pépa Yata ? Et pourtant, des gens se bousculent au portillon de la préfecture, même des galonnés. Alors, pourquoi hésite-t-on à servir sa propre ville ? Faut-il rappeler qu’il y a des mois que des groupements de femmes sont financés à coup de millions dans la partie méridionale du pays. Mais dans le Nord où la misère est endémique, on ne fait rien. Or cette partie voue un soutien indéfectible au RPT et au Président Faure. Pourquoi autant de mépris pour ses frères et sœurs ? Regrette-t-on d’être né là bas ? Affaire à suivre.
Kao Victor