Kokou Biossey Tozoun : il s’apprête à astiquer la presse togolaise

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L’information a été annoncée dimanche 29 juillet 2012 dernier sur la Chaîne du Futur (LCF), bien privé de Pascal Bodjona par  Biossey Kokou Tozoun, actuel patron de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Au cours de l’émission « Grand Débat » sur cette chaîne,  le chef de l’équivalent togolais du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) français, a laissé entendre sa volonté d’assainir la presse togolaise. Bonne arrivée à lui !  Enfin une initiative louable mais qui suscite en nous quelques observations.

D’abord, connaissant bien Kokou Tozoun et la fiente dans laquelle il baigne, l’on ne pense surtout pas que cet ancien journaliste de Radio Kara, syndicaliste à ses heures perdues (Il a dirigé entretemps l’Union Générale des Syndicats Libres du Togo UGSL, ndlr), plusieurs fois ministre et  aujourd’hui président de la HAAC va regarder du côté de la presse d’Etat où des choses pas claires se déroulent aussi. Nous en sommes plus que convaincus.  Nous craignons « Faure » que l’assainissement dont parle l’homme de Tohoun ne concerne que la presse privée surtout celle critique à l’égard du pouvoir en place à Lomé.

Au fait, la presse togolaise dans son ensemble a besoin d’un véritable coup de pinceau pour retrouver ses lettres de noblesse. Au Togo, à l’heure où nous écrivons ces lignes, n’importe quel individu sorti de nulle part peut devenir journaliste du jour au lendemain. Une corporation très perméable où l’on y entre comme dans un moulin. Certes, ce n’est pas le diplôme qui fait forcément un journaliste mais il est regrettable qu’un journaliste digne de ce nom ne sache pas lire et écrire. Malheureusement, au Togo, l’on a trop de faux journalistes. D’aucuns ayant constaté que le secteur est perméable, ont vite fait de s’y incruster sans crier gare.

La presse privée togolaise est un monde qui accueille n’importe qui. Des vendeurs de poules et de pièces détachées, menuisiers, mécaniciens, bouchers, maçons s’improvisent journalistes sur les lieux de reportage sans que ni l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) ni le Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP) ni l’Observatoire Togolais des Médias ne s’en offusquent. Parfois en complicité avec certains journalistes indélicats qui ont pris la vilaine habitude de se faire accompagner sur ces lieux de reportage par leurs cousins, copines, amis qui ne sont pas de la presse. A plusieurs reprises, l’on a attiré l’attention des organisations de presse sur les cas de ces faussaires qui écument les rues de Lomé mais rien n’y fit. Pas même un communiqué collectif pour inviter les uns et les autres à la vigilance et à vérifier très bien les identités des uns et des autres sur les lieux de reportage. Le comble,  ce sont ces faussaires qui se prennent plus journalistes que les vrais hommes de médias. Une catégorie de journalistes pas comme les autres qui s’est introduite dans la corporation pour se livrer chaque jour que Dieu fait à une opération de sape et ce, avec la complicité de mains tapies dans l’ombre. Des « journalistes » qui ne le sont que pour créer du bordel dans la corporation et en récolter les fruits. Au Togo, il n’est pas du tout facile de se faire passer par exemple pour un juge, avocat, huissier, banquier, médecin, mais par contre, trop facile de décliner son identité de journaliste. Si c’est à cette catégorie de « faux journalistes » fouteurs de bordel que Tozoun et ses amis veulent s’en prendre, chapeau à eux en attendant qu’ils démarrent réellement leur opération de salubrité de la presse.

Mais pourquoi l’UJIT, le CONAPP, l’OTM et la HAAC ne se décident pas à mettre fin à la grande pagaille au sein de la presse togolaise ?

Mabizo Kiri Lynx.info

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