Le jour où Ingrid Ataféinam Awadé sera, pour un petit moment, en retrait avec activités liées au fisc, le Togo avancerait aussi d’un petit pas avec la fin du gâchis au sommet de l’Etat. Mais à bien voir et lire le Togo, il n’y a rien sans rien. Il n’y aurait pas Faure, on n’aurait pas connu une fille hier dans les rues de Poitiers, de Paris et de Lille à la recherche d’un petit boulot pour sa survie, devenue sous lui aujourd’hui argentière à Lomé entrain de piocher à tout va dans toutes les caisses appartenant à tout un peuple, comme si papa Awadé avait semé des grains qui ne poussent que des billets de banque. Faut-il encore s’étonner quand le patron du Mouvement des Rénovateurs Centristes (MRC), Abass Kaboua se tort les pectoraux et cordes vocales à faire comprendre à tous que des « enfants de paysans » ont fait main basse sur le Togo ? Le mieux qu’on puisse dire, et que tout Togolais qui nous aime ou pas soit d’accord avec, est que sous Faure, aucun pilleur n’a jamais été inquiété. Alors que c’est bien sous sa gouvernance que le pays a connu les pires pillages de son histoire. Pêle-mêle, des plus récents Ingrid Awadé, Ably Marc Bidamon, Sam Bikassam, Ferdinand Tchamsi, Payadowa Boukpessi, aux plus anciens, impossible de les lister tous. Tellement ils sont nombreux… et leurs pillages incalculables. Et combien sont-ils ces garçons tombés de nulle part, tapis dans l’ombre ou bien visibles qui bradent tout sur leur chemin, tel Orphée revenant d’entre les morts à la recherche de son bonheur perdu ? Enfin, passons.
Ici, il faut relever que le procès de Kpatcha aura surtout été utile pour la République au-delà des injustices et du droit inique qui en ont résulté. Eh bien, il ne fallait que ce procès pour comprendre toutes les arcanes, tous les bisbilles et tous les monstres qui font et défont le Togo tel dans un drame shakespearien. Au haut du pavée se trouve incontestablement l’indécrottable Ingrid. La femme aux multiples visages. Tantôt égérie du RPT, tantôt femme de lit du préfet de la république, tantôt inspectrice du fisc, tantôt coincée dans les aéroports parce que transportant des sommes qui frisent le grand vol et le blanchiment d’argent, la grande prédation et tutti quanti. Ingrid à elle seule a tout le Togo sous ses petites jupes. Et pour cause, alors qu’on attendait qu’on nous démonte pièce par pièce la tentative de coup d’Etat, c’est une histoire combien révoltante de 29 milliards (pas loin de 50.000.000 Euros) puisés par la patronne du fisc et confirmés par Gnassingbé Essolizam, l’autre prisonnier qui était venu meubler le décor au procès des fils Gnassingbé. Bien sûr avec les regards de toutes les chancelleries qui trouvent bien normal qu’on protège le pouvoir de Faure.
La campagne à l’américaine observée par les représentants de l’UE menée par le « prince » trouve ici le fondement qui autorise à dire qu’Ingrid avait dépouillé la république pour le compte de son mentor.
Ingrid Awadé : Elle retient son souffle et jubile la première !
Quand Gilbert Bawara, alors ministre de la coopération, se ridiculisait en insultant Jean-Pierre Fabre sur les chaînes étrangères alors que ce dernier venait de se proclamer Président de la République Togolaise, élu dans les urnes par le peuple togolais, beaucoup ne comprenait pas pourquoi un ministre et porte-parole pouvait venir à ne plus se contenir au moment où le peuple avait le plus besoin d’un sens élevé de la patrie de ses serviteurs. Et les agitations démesurées du Losso sur fond de panique s’expliquaient bel et bien. Tenez-vous bien. Le réseau qui a pillé était bien greffé sur Ingrid et chaque ami de Faure savait que si le prince ne passait pas, on serait obligé d’élargir les prisons du Togo parce qu’un grand monde devrait y arriver. C’est le temps où la rédaction du Lynx est curieusement submergée par des coups de fil des Rptistes demandant de les aider à recouper au cas où Faure était appelé à laisser le fauteuil. Du côté d’Ingrid, on fait tête basse. Les logorrhées dépêchées par son frère de Paris vers le Togo pour prêter main forte à la dictature reviennent aussi avec le sentiment que « rien n’est encore gagné ». Mais la géopolitique aura eu une fois encore raison du peuple togolais. Faure reviendra au pouvoir après une pression monstre sur l’opposition. Ingrid jubile et renait de ses cendres.
Ingrid Awade : Il faut vite faire
La dernière image de « fille comblée » que les Togolais ont encore d’elle, est le jour où Abdou Assouma pour la nième fois proclamait Faure président du Togo. Sourires aux lèvres, accolades, bises par ci et par là …. Elle sait que la victoire sur fond de mépris pour les Togolais est aussi signe qu’il n’y aura pas de règlements de compte sur ce gâchis ô combien monstrueux pour une élection présidentielle dans un pays où 80% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 1 dollar par jour. Elle sait aussi que personne ne parlerait plus jamais des milliards brassés et déposés dans les banques. Elle sait que « l’argent appelle l’argent ». En témoignent les nouveaux rôles qu’elle a voulu se donner. Le confrère « La Lettre du Continent » glissait dans ses colonnes qu’elle voulait créer un nouveau parti pour le prince de la république. Menacée par la vieille garde rptiste, elle va mettre son savoir-faire dans le bradage tout azimut dans d’autres domaines de la république.
Après avoir « calé » Kpatcha et partant ses réseaux evec des histoires liés au fisc, elle a eu bien la maligne idée d’implanter son propre réseau. Pour la circonstance, elle s’entoure d’une brochette de personnes, curieusement tous Kabyé. A plusieurs reprises, « La Lettre du Continent » a mentionné dans ses révélations Kpatcha Bassayi, le directeur de l’entreprise de BTP CENTRO, Germain Meba de CIB-INTA, Docteur Michel Kodom propriétaire d’une clinique de la place et responsable de l’ONG AIMES-Afrique. Ingrid a créé une société gérée par sa petite-sœur, Abidé Awadé.
Ce qui fait bien mal est qu’au pays de Faure, les voleuses et les voleurs ne sont pas en prison, bien mieux, il y a une prime du meilleur voleur et de la meilleure voleuse !
Djima Matapari Lynx.info