A l’occasion d’une récente interview accordée à l’émission «Talk to Al Jazeera », Thabo Mbeki a fait un certain nombre de révélations. Il a expliqué que son pays a été l’objet de fortes pressions du Premier ministre Tony Blair qui lui demandait de coopérer dans le cadre d’une invasion militaire du Zimbabwe, dont l’objectif était de renverser Robert Mugabe et de le remplacer par Morgan Tsvangirai.
“Il y a un chef des forces armées britanniques (Lord Charles Guthrie) qui a dit qu’il avait dû résister aux pressions du Premier ministre d’alors du Royaume-Uni Tony Blair qui lui demandait de mettre en place un plan militaire visant à renverser physiquement Robert Mugabe. Nous savons cela parce que nous avons subi les mêmes pressions nous invitant à coopérer dans un tel schéma. C’était un schéma de changement de régime, qui devait éventuellement passer par l’utilisation de la force militaire. Nous avons dit non. (…) Vous venez de Londres et vous dites que vous n’aimez pas Robert Mugabe pour des raisons qui vous sont propres. Les gens à Londres ne l’aiment pas et disent qu’ils vont l’enlever et mettre quelqu’un d’autre à sa place. Mais au nom de quoi cela devient-il une responsabilité britannique de décider qui dirige le Zimbabwe ? (…) Nous avons dit non. Laissons les Zimbabwéens s’asseoir et se mettre d’accord sur ce qui est bon pour leur pays”, a révélé Thabo Mbeki.
Le président de l’Association des vétérans de guerre du Zimbabwe Jabulani Sibanda a commenté les propos de l’ancien président sudafricain. “Ce que dit Thabo Mbeki est vrai. Ce qui arrive en Afrique du Nord [ndlr : Libye]et au Moyen-Orient [ndlr : Syrie], c’est la même stratégie qu’ils voulaient employer en Afrique australe. La seule différence est que cette stratégie qui a marché au nord de l’Equateur, à en juger par l’histoire des coups en Afrique du Nord, n’a pas fonctionné au sud de l’Equateur où ils ont eu des problèmes avec leur stratégie parce que la majorité des partis au pouvoir sont des anciens mouvements de libération et ont déjà résisté à de tels mouvements”, a-t-il affirmé le général à la retraite Mark Nyambuya. Les officiers supérieurs maliens, ivoiriens, camerounais ou centrafricains peuvent-ils se bomber le torse comme Mark Nyambuya ?
Théophile Kouamouo