Alassane Ouattara souffre d’un mal qui le contraint – même pour un court instant – à délaisser le fauteuil présidentiel. Désormais, il est de notoriété, que la santé du chef de l’Etat ivoirien reste précaire. Il est aussi connu de tous qu’il y a, dans son entourage immédiat, des personnes qui se livrent une guerre sans merci, prêtes à bondir sur le fauteuil présidentiel, à la moindre occasion. Voilà le « soleil », que le régime d’Abidjan a voulut cacher aux gens du peuple de Côte d’Ivoire, et partant, au monde entier. Mais en vain.
Certes, ce soleil n’a pas fini de darder ses rayons sur la Côte d’Ivoire. Ce soleil qui, telle la lumière chassant l’obscurité, petit à petit, est en train de prendre le dessus sur la mauvaise foi, l’hypocrisie et les petits calculs mesquins de nos politiciens véreux. Ces derniers se comptent notamment, parmi ceux qui disent nous gouverner. Ce sont eux qui, le jour, crient : « dialogue et réconciliation », et la nuit tombée, incitent à la vengeance et poussent leurs suiveurs à la haine. Face à leurs agissements, l’on est en droit de s’interroger: que veulent-ils réellement ?
Gens du peuple, souvenez-vous de ces propos d’Amadou Soumahoro, secrétaire général par intérim du RDR, parti politique d’Alassane Ouattara: « Alassane Ouattara est au pouvoir pour 50 ans ». Loin d’être une parole en l’air, ces propos à eux seuls traduisent les aspirations profondes et réelles de nos dirigeants actuels: confisquer le pouvoir, à tout prix et par tous les moyens.
Et l’un des moyens dont ils usent pour espérer parvenir à leurs fins, est la violence, sous toutes ses formes. Or, la violence s’oppose à la démocratie, ou disons plus simplement, au jeu démocratique. Elle n’est que source de conflits, de divisions et de haines. La Côte d’Ivoire n’a pas certes besoin de violence. Bien au contraire. Mais ces personnes aux desseins sombres, trouvent pourtant des raisons de justifier leur propension à la violence.
Hier, Affi N’guessan, président du FPI, le principal parti d’opposition, a été empêché de tenir un meeting, à Doropo, dans le nord du pays, par une horde de jeunes surexcités et armés, tous acquis à la cause du régime en place. Aujourd’hui, c’est au tour des jeunes d’Abobo d’interdire le meeting d’Affi N’guessan dans cette commune. Ces jeunes qui ne sont en réalité que des sympathisants du RDR, parti au pouvoir, ont menacé : « Nous allons user de tous les moyens en notre possession pour empêcher le meeting du président du FPI ». Motif : Pascal Affi N’Guessan tiendrait, au cours de ses meetings, des propos qu’ils jugent arrogants. Résultat, le meeting prévu à Abobo, dans le cadre des tournées de mobilisation du FPI, parti de Laurent Gbagbo, dans le district d’Abidjan, a été purement et simplement annulé par ses organisateurs. Certainement, dans le souci d’éviter un autre bain de sang, semblable à celui que nous avons connu à Yopougon, place Ficgayo, où des jeunes se réclamant du RDR ont fait irruption au meeting de rentrée politique du FPI, saccageant tout et faisant au passage, plusieurs blessés.
Au lieu de condamner ce qui s’avère être un dangereux recul démocratique, le régime en place, y a plutôt apporté sa caution, allant jusqu’à faire l’éloge de la barbarie: « Il n’y a qu’une réponse à la défaite, et c’est la victoire. L’annulation du meeting de Pascal Affi N’guessan prévu hier à Abobo, est la victoire des jeunes de ladite commune », pouvait-on lire dans les colonnes du quotidien de propagande du régime en place, au lendemain de l’annulation dudit meeting.
Dans le même élan grégaire, Joël N’guessan, porte-parole du RDR, parti au pouvoir, d’apporter son grain de sel au recul de la démocratie dans notre pays. Dans un texte à propos de victimes de la crise post-électorale, un texte dans lequel, on le voit s’ériger en moralisateur publique, se perdant dans des contorsions toutes autant floues qu’inutiles, prenant pour prétexte le supposé manque repentance du FPI, au lieu de d’exprimer clairement le fond de sa pensée, à savoir, dire au FPI de faire allégeance (le mot est des tenants du régime) au pouvoir d’Alassane Ouattara. Dans ce texte, il prétend savoir quelle sera l’attitude victimes de la crise envers le FPI : « c’est nous (notamment le FPI, ndlr) exposer à une vengeance incontrôlable de ceux qui ont subi dans leur chair et leur âme les conséquences de notre crise ».
Comme on peut le voir, le soleil est en train de briller. Au vu et au su de tous. L’irresponsabilité de ceux qui disent nous gouverner, ne peut plus être dissimulée. La voilà ainsi exposée au grand jour. En effet, ce sont eux les vrais instigateurs de la violence ; ce sont eux qui poussent, en réalité, leurs militants, leurs soi-disant victimes de la crise post-électorale et tous ces jeunes désœuvrés, à la haine et à la vengeance contre d’autres ivoiriens, notamment contre ceux qui ne sont pas du même bord politique qu’eux.
Certes, certains répliqueront qu’en son temps, le FPI en faisait autant. Mais soutenir une telle posture, serait du coup, boucler le cycle de violences. Non. La Côte d’Ivoire n’en n’a pas besoin, les gens du peuple, n’en n’ont pas besoin non plus.
Sauf, ceux qui en tirent un avantage certain, c’est-à-dire, tous ces politiciens corrompus, déguisés en agneaux. En faisant en sorte d’interdire l’accès à certains territoires de la Côte à l’opposition, en livrant l’opposition à la vindicte populaire, à la violence de leurs hommes…, ceux qui soutiennent aujourd’hui cette violence, mettent ainsi en place et délibérément, les ingrédients du scénario qui les a, jadis propulsé au pouvoir.
Les faits sont têtus. Souvenons-nous, de ce que rapportaient les observateurs de la présidentielle de 2010 : « (…) l’atteinte à l’intégrité physique des partisans de Laurent Gbagbo dans le Nord par les Partisans d’Alassane Ouattara et les militaires des Forces Nouvelles, les morts suite aux agressions physiques, les dégradations des matériels électoraux, les bourrages d’urnes, les séquestrations d’observateurs eux-mêmes… ». La suite, nous la connaissons tous: 3000 morts (chiffres officiels). Des centaines de milliers d’ivoiriens en exil. Sans compter les biens détruits.
Aujourd’hui encore, ces personnes ne reculent devant rien. S’étant accaparé du pouvoir, ils entendent – cette fois le confisquer, par tous les moyens. Dès lors, soutenir que le FPI refuserait de se repentir, n’est qu’un moyen, un justificatif insidieux pour parvenir à cette fin. Voilà le soleil qu’ils ne peuvent cacher de leur main, voilà la vérité qu’ils ne pourront empêcher d’être connue.
Marc Micaell La Riposte