Il faut UNIR l’Afrique ou disparaître !

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(22 mai 1963 – 22 mai 2013) 50 ans déjà / Echec de l’Unité Africaine Chère à KWAME Nkrumah et nous n’arrivons toujours pas à suivre la course effrénée de l’Histoire.

D’abord je remercie le Président Alpha Condé d’avoir pensé à ce 50ème anniversaire de l’Unité Africaine. Je sui strès content qu’il ait suivi les traces du Président Sékou Touré, l’un des plus grands Hommes du continent. Lors de ces journées historiques de mai 1963, Nkrumah paraissait bien isolé.

Seuls les Présidents Modibo Keïta(Mali), Julius Nyéréré(Tanzanie, Sékou Touré(Guinée) se battaient à ses côtés pour l’exécutif continental. L’Egyptien Gamal Abdel Nasser, préoccupé par les problèmes du monde arabe, n’étaient pas présents dans la capitale éthiopienne. L’Agérie sortait de la sale guerre coloniale.

 

Parmi ces chefs d’Etat qui constituaient le « groupe de Casablanca », qu’on peut appeler les combattants de la liberté, figuraient aussi l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop et le linguiste Congolais Théophile Obenga. Cheikh Anta Diop a souligné, à Léopold Sédar Senghor, que « au-delà des apparences, les langues et cultures africaines présentent, selon les régions, une profonde unité et, en définitive, de telles multiplicités ne sauraient constituer un obstacle infranchissable sur la voie de l’unité réelle de nos peuples, car nous avons la même culture et la même civilisation ».

Ensuite, « Le ciel est noir », dixit Nkrumah, lors de l’échec de l’organisation de l’unité africaine à Addis-Abeba. C’était l’époque des grands espoirs, l’époque des fausses indépendances, l’époque où le continent africain voulait rejoindre le progrès social pour ses populations meurtries par des siècles d’oppression.

Que reste-t-il de ce rêve?

Aujourd’hui, c’est le temps de la mondialisation, ceux des comptes et des dures vérités. Plus grave encore apparaît l’instabilité politique structurelle des Etats face à l’onde de choc de la mondialisation. Les réponses diffèrent selon les Etats, mais la secousse est la même partout. Nous parlons de démocratie alors qu’économiquement et monétairement, nous sommes toujours dans une vraie colonisation. Que leurs PEUPLES me pardonnent tous les pays dits « francophones » qui utilisent le CFA comme monnaie nationale n’ont jamais été indépendants, ni monétairement, ni économiquement.

C’est du jamais vu dans l’Histoire de l’Humanité un pays indépendant utiliser la monnaie de son ancien colonisateur. Le franc CFA est un génocide économique. Mais pourquoi la démocratie dans cette colonisation économique et monétaire ? Mais c’est quoi la démocratie? C’est la liberté et le développement économique. Oui ces deux choses – Liberté et développement économique – forment ce qu’o, appelle aujourd’hui la démocratie politique.

L’unité ? Hésitons-nous encore?

L’usage du mot « unité » nous fait-il peur ? Nous intimide-t-il ? Et pourtant, ce mot « unité » voile deux choses plus importantes que nous-mêmes.

Ces deux choses s’appellent : la liberté et le développement économique. Appelons à distinguer ces deux choses d’en appeler à elles. La liberté et le développement économique constituent ce qu’on appelle aujourd’hui la démocratie politique. Il faut que nous sachions, nous Africains, que l’unité réelle de nos peuples est plus importante que n’importe quelle démocratie, dont l’un des piliers est la souveraineté d’un peuple. Donc divisés, nos Etats ne seront jamais indépendants. Que la démocratie constitue un défi majeur est une évidence incontestable. Il n’est pas sûr, par contre, que la bonne manière de la faire c’est de rester divisés.

Peut-on parler de démocratie lorsque les partis politiques sont fondés, malheureusement, sur une base ethnique où les Hutus votent pour les Hutus, les Tutsis au Tutsis? Voilà un continent sous-développé par l’Occident. Oui, à l’aube du XXIème siècle, nous vivons dans la pauvreté, l’exploitation, la soumission, la dépendance, et nous parlons toujours de démocratie. Le sous-développement défini par l’ONU est catastrophique. L’Afrique est le continent le moins développé. Et pourtant, l’Afrique est d’une richesse considérable.

La faute à qui ? A nos peuples d’Afrique. Nous manquons certaines valeurs : le courage, la dignité, l’honneur et, surtout, la volonté. A l’aube de ce XXIème siècle, nous parlons de démocratie, et notre Afrique compte la plus grande proportion de « pays les moins avancés », décrivant un état de misère criant. 2/3 des Africains souffrent de malnutrition, la majorité d’entre nous est analphabète et la quasi-totalité n’a pas accès à l’eau potable. Au moment où l’Occident nous parle de démocratie, l’Afrique s’enfonce de plus en plus.

Le développement défini par l’ONU est un indicateur plus riche que le seul PNB et qui prend en compte l’espérance de vie(inférieure à 53 ans en moyenne et le niveau d’éducation faible dans toute l’Afrique. Le constat nous accable. Au moment où on parle de démocratie, l’Africain moyen vit plus mal aujourd’hui qu’en 1960. Sa sécurité alimentaire est plus précaire. Son retard par rapport au reste du monde en matière de niveau de vie n’a cessé de s’accroître et sa sécurité physique, dans un continent où les zones peu sûres s’étendent, s’est complètement dégradée. Et pourtant, l’Afrique recèle incomparablement plus de matières premières que l’Europe ou l’extrême Orient. Elle bénéficie d’une population jeune. Voilà un continent gouverné – économiquement et monétairement – par les puissances occidentales.

Nous les critiquons, bien sûr, nous critiquons aussi nos « dictateurs », en oubliant nos droits et nos devoirs. Oui Africains, nous avons oublié nos droits et nos devoirs sur l’utilité des « droits du citoyen », lorsque le fait impose toujours partout son poids et sa mesure au droit. Le droit est une discipline sociale. Il est indispensable pour assurer le fonctionnement d’un groupement humain

1) Le droit

– Un exemple, « Allons, fais ton devoir, et va voter ». Cette phrase représente à elle seule une très grande histoire. En effet, pour que ce vote devienne un droit, puis un devoir, il faut que l’homme, en tant que tel passe de sa condition de sujet à celle de citoyen. La qualité d’un sujet est d’obeïr, c’est ce que nous sommes aujourd’hui en Afrique : indignité, soumission, exploitation, dépendance. Tandis que celle d’un citoyen est de décider et d’agir. Tout citoyen est un homme libre, et tout homme libre appartient à un peuple souverain. Ce n’est pas le cas de nos Etats divisés. Dans ce type de droit, les gouvernés doivent obéïr à une fonction, mais pas à un individu ou à une puissance néocoloniale quelconque. C’est l’institutionnalisation du pouvoir du peuple sous la forme de lois, de règlements ou de coutumes qui garantissent un citoyen sa légitimité.

2) – Les devoirs

Tout citoyen doit élire et protéger son élu. Il doit dans une certaine mesure fidélité et obéïssance à son pays. Il doit participer de près, ou de loin, à la souveraineté totale de son peuple. Il doit résister et combattre, par tous les moyens, la colonisation ou le néocolonialisme dans toutes ses formes, même si sa vie en dépend. C’est ça qu’on appelle un Etat émané librement du peuple, où un équilibre du législatif et de l’exécutif garantirait le bonheur de tous.

Voilà aussi encore un continent divisé en Etats, ses Etats divisés en villes, ses villes divisées en régions, ses régions divisées en quartiers, ses quartiers divisés en villages, hautement diversifiés au sein d’une même société segmentée.

Un continent africain saturé de chiens de guerre, d’armes, d’agents secrets, de militaires étrangers qui, comme une véritable jungle, font la loi chez nous, en encourageant la barbarie. Notre seule identité politique s’inscrit à notre appartenance ethnique qui n’a aucune valeur, aucun lendemain. Si nous arrivons à passer d’un parti politique à un autre, c’est également à l’intérieur de sa propre ethnie. C’est lamentable. Quant à la vie politique, si elle n’est pas polarisée, est divisée en plusieurs enclaves, dans notre continent, qui éprouvent une certaine haine, une certaine hostilité.

Nous ne maîtrisons point nos propres affaires: l’Occident a délibérément provoqué et encouragé des guerres partout en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire et en Libye où Laurent Gbagbo – élu démocratiquement – est dans les geôles coloniales. Où les assassins ont assassiné l’unioniste Mouammar Kadhafi qui – pour ma petite personne – est le plus grand homme qued l’eAfrique et l’Humanité aient connu.

Bien d’autres conflits africains naissent de ce que l’on pourrait appeler la tyrannie des frontières. Dans sa Charte de mai 1963, l’OUA avait adopté le principe de l’intangibilité des frontières coloniales. Ceci afin d’éviter l’embrasement général d’un continent qui avait été arbitrairement découpé et partagé entre les puissances coloniales lors de la Conférence ou de la « Sauvagerie » de Berlin, entre 1884-1885. Aujourd’hui, les peuples africains se retrouvent pris en otage dans des territoires qui ne correspondent ni aux grandes aires historiques, ni à des zones culturelles, économiques et politiques homogènes. Dès lors, il est facile pour n’importe quels apprentis sorciers de la politique – comme Alassane Ouattara et Soro Guillaume – de se déguiser en chef de guerre pour réclamer une identité quelconque. Il me parait donc urgent d’engager une réflexion à l’échelle continentale sur le moyen de retirer aux frontières actuelles leur « venin », c’est-à-dire simplement d’organiser une véritable intégration politique du continent africain

Où allons-nous? Vers quel avenir?

En vue de toutes ces réalités, je me demande où allons-nous? Vers quel avenir? Tous les africains doivent se mobiliser contre cette injustice, au nom des valeurs qui fondent notre existence. Ces valeurs s’appellent unité, liberté, solidarité et fraternité. Ce sont des valeurs qui doivent être les nôtres, celles qui doivent donner sens à notre vie, celles qui doivent déterminer nos finalités et nos aspirations. Donc la démocratie, pour nous Africains, c’est de vivre, de conjuguer et d’agir ensemble.

Aujourd’hui dans tous nos Etats, la faim existe encore à l’état endémique malgré LES RICHESSES DE l’AFRIQUE. Des populations, entièrement déchirées par des guerres civiles, à cause de leurs richesses sont confrontées à des conditions de vie inacceptable. Donc, nous avons deux choix possibles : 1° choix : Nous restons divisés, c’est la guerre, la misère, l’exploitation éhontée de nos richesses  2° Choix, nous allons vers notre UNION, c’est la liberté, la paix, le développement, la dignité retrouvée, la vraie démocratie

– Premier choix

Nous nous contenterons uniquement de nos indépendances fictives, de nos nationalités fabriquées par le colon, de nos frontières héritées du colonialisme sans jamais avoir une véritable démocratie, un véritable état de droit. Nous nous obstinerons dans nos rivalités séculaires, nos égoïsmes et nos rancunes « historiques de tous ordres ». Nous ne saurons jamais nous hisser à l’heure de l’avenir. Nous resterons sourds et muets aux différents conflits qui se sont produits à l’intérieur de nos Etats et, qui s’y reproduiront dans toute la longueur de leur enceinte. Nous ne saurons jamais mesurer la grandeur des périls encourus et nous épuiserons nos forces à nous entretuer, ou bien à réanimer les méfiances réciproques qui, voulues et obtenues par l’Europe, nous hantent depuis des années.

Si nous restons encore dans cette division étatique, chacun de nos Etats, fabriqué par le colon, sera isolé et se livrera à la solitude. Chacun d’eux, étant travaillé de l’extérieur et, surtout, de l’intérieur par des forces parfois invisibles superbement organisées et solidement efficaces, ne pourra résister sérieusement aux USA, à la Chine, aux Indo-Pakistanais, à l’Europe unie…si nos Etats restent divisés et se montrent incapables de s’unir, ils seront toujours une proie facile et très tentente pour tous ceux qui rêvent et rêveront de s’emparer définitivement de notre continent.

Nos Etats, eux, contribueront par leurs propres divisions et leurs dramatiques incertitudes à renforcer à l’Occident tous ceux qui ne rêvent que d’exploitation, de conquêtes et de puissances néocoloniales. Ils seront l’objet des pires chantages de plus en plus menaçants. Tandis que le spectacle de leur désunion navrera et poussera au découragement, à la fuite des « cerveaux » et à l’inactivité de tous les hommes qui, dans le continent africain, auront pu rêver d’une Afrique libre et indépendante, d’une Afrique de dignité, de fierté et de solidarité. Notre propre faiblesse, notre propre impuissance, notre propre incapacité, notre propre peur, et notre propre désunion donneront partout prime à la barbarie, à l’injustice sociale, à la misère et à la souffrance. Culturellement, socialement, économiquement et indignement, nous resterons toujours à la même place.

Deuxième choix

Nous changeons de cap et nous allons vers l’unité sans aucune hésitation. Nos Etats, fabriqués par ceux qui nous ont colonisés, dépassant enfin les vieilles haines méfiantes, nationalistes qui firent tant de mal à nos peuples, sauront s’imposer progressivement vers une véritable unité des peuples d’Afrique, qui saura affirmer trois choses :

1) Une politique économique commune

2) Une Union Monétaire

3) Une Défense nationale Africaine

…ce jour-là ce sera notre indépendance nationale, à jamais.

C’est l’unique chance pour nos Etats à résister face au néocolonialisme, à l’exploitation de nos matières premières. C’est la seule chance pour nos Etats d’assurer leur sécurité. Seule une Afrique unie peut ménager les chances d’un avenir rassurant. Si nous savons faire preuve et montrons d’une indiscutable volonté d’unir nos peuples, les plus beaux espoirs nous appartiennent et les plus beaux jours sont devant nous.

L’unité de nos Etats est notre seul avenir. Tout ce qui pourrait contribuer à troubler, à empêcher ou à rompre une telle initiative serait néfaste pour nos peuples. L’unité, la seule et unique, est notre seul devoir. Elle est aussi le respect de notre dignité, celui de nos souverainetés et, surtout, la paix en Afrique. Nos peuples, depuis l’esclavage en passant par la colonisation et le néocolonialisme, ont été en deuil pendant presque cinq siècles. Cinq siècles de barbarie, de frénésie militaire et d’ingérence occidentale, la main fait le geste de l’instinct et non celui de la raison. Tant d’années de barbarie, de militaires étrangers, de mercenaires, d’arrestations et de condamnations arbitraires, d’agressions extérieures, de coups d’Etat, de génocides, de mensonges, de silence(boucher les oreilles, fermer les yeux) et d’exécutions extrajudiciaires, la parole bafouille.

Mais à qui demander de la mémoire ?

A un peuple africain décapité de son histoire, à qui on a menti dans les moindres détails de son existence, à qui on a divisé pour mieux régner, voué à ne se souvenir que des misères quotidiennes, de l’injustice sociale(allant à l’encontre des principes fondamentaux de la liberté), de la souffrances aux quelles, est-il condamné à perpétuité ? Mais la mémoire des faits et des gestes sera-t-elle retenue come une circonstance atténuante ? Nous avons LE DROIT et LE DEVOIR de conquérir cette unité qui veut dire liberté et développement économique ( la vraie démocratie) pour avoir de quoi manger, de se vêtir, de loger…dans la dignité et dans une paix durable. En tout cas il est vain de nier cette réalité UNIR l’Afrique ou d’en avoir peur parce qu’elle noud dérange. Toute action ensemble pour nous Africains est un produit de la liberté. Donc notre seule et unique direction, c’est Unir cette Afrique divisée par des barbares venus d’ailleurs. Nous n’avons nulle autre direction que celle de les unir.

Nous devrions être fermes et faire preuve de patience et d’endurance pour obtenir des résultats, encore des résultats, car on ne nous mettra pas cette liberté sur un plateau. Avant d’avoir une chance de pouvoir parier sur une autre direction sûre qui n’existe pas, ou bien avant l’éclaircie qui permettra de mieux distinguer notre chemin, il faut que nous sachions patienter, attendre et aller tout droit vers la direction de l’unité qui signifie LIBERTE et DEVELOPPEMENT. Telle est notre direction en 2013. Elle est telle quelle: nous n’y pourrons rien changer. Que nous en grimacions ou pas, nous avons à la traverser, petit pas après petit pas (et non pas un pas en avant et deux en arrière), ou bien piétiner sur place. Il n’y a pas moins de mérite à savoir s’y adapter que, savoir rencontrer ou affronter les évènements dans leur pleine intensité.

Il faut gagner du temps ? Gagnons du temps, à une seule et unique condition, de ne pas perdre de vue le chemin qui nous mène vers l’unité. Au moment venu, seule cette unité pourra affermir une paix en Afrique. Donc, tout nous invite à aller vers elle. Si nous nous laissons vivre selon l’opportunité au niveau des difficultés et énormes problèmes que traverse notre continent, nos Etats n’échapperont jamais à l’injustice sociale et à la barbarie. si nous ne nous fixons pas une ample stratégie, avec les objectifs les plus dignement et les plus hautement ambitieux, nos Etats, eux, disparaîtront. Si nous nous bloquons entre des superficies, des frontières tracées, au compas et à la règle par le colonisateur, si nous ne savons pas appeler à une entente de nos Etats et à une politique ouverte, nous serons aussi vulnérables que les poissons de la mer. Plus que jamais l’unité doit être dans nos coeurs et dans nos esprits. Raison et avenir appartiennent aux hommes et femmes qui nous gouvernent, ou à ceux qui sont capables d’y contribuer. A ceux qui, contre tous défis, toute pression et calomnies, sauront envisager LA PLUS GRANDE HISTOIRE AFRICAINE

Ibrahima BAH

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