Venu aider son pays à se relever, Houngbo s’est plutôt tristement illustré et spécialisé dans le griotisme hors paire. Chose curieuse, aucun analyste politique n’avait parié sur sa réussite comme chef de gouvernement. Effacé de la scène publique par le trop peu de prérogatives laissées à un premier ministre, depuis le toilettage fait de la constitution par Natchaba et Eyadema le 31 décembre 2002, Houngbo, faute de pouvoir faire ses preuves comme au PNUD, a fini sa course comme un faire-valoir, un simple suppôt, un vulgaire coursier de Faure.
Les coups d’éclats, il les a appris à l’école du RPT. Beaucoup de bruits pour nul résultat !
A son actif, un gâchis financier à Paris où il fait venir aux frais du pauvre contribuable togolais, une trentaine de responsables (ministres, représentants de la Chambre de commerce du Togo, pseudo entrepreneurs) pour ce qu’il dénomma lui même : « Journée économique du Togo ».
Depuis lors, aucun investisseur français sérieux n’a déposé sa valisette au pays de Houngbo pour des affaires, si tenté soit-il qu’il y en existe encore des affaires, si ce n’est ces marchands d’illusions que le pouvoir recrute pour le blanchissement d’argent et la propagande rituelle.
Celui qui promettait de redresser son pays en six mois seulement est devenu le véritable gros imposteur, un menteur fieffé capable de travestir les chiffres d’une économie à l’agonie. Est-il encore nécessaire de rappeler le taux extra-ordinairement extravagant des 6,8% des chômeurs ? Au moment où ce natif de Blitta s’époumonne à trouver des taux de croissance à deux chiffres au même moment son ministre ou ses ministres chargés de l’économie ne sont guère en mesure de donner les chiffres exacts sur la dette intérieure qui est devenue au Togo une sorte de l’expérience des Tonneaux des Danaïdes. On troue par le bas et on remplit par le haut. Mr Houngbo, à combien s’élève la dette intérieure de votre pays ? c’est la seule réponse que les togolais attendent de vous. Au même moment on trouve des taux de croissance à deux chiffres, un taux de chômage qui frise le ridicule et un « zéro futur » comme seul legs à la jeunesse togolaise. C’est vous dire que le régime de Faure et de ses apparatchiks s’apparente bien à du « blaguer-tuer ».
Fort de leur retours au pouvoir par le truchement d’une élection gagnée haut les mains, faute d’une opposition consciente, mieux déjà pervertie et corrompue, Houngbo table même sur 2015 : « il est clair que le quinquennat 2010-2015 doit être celui de la croissance soutenue. Nous avons le devoir de parvenir, d’ici 2015, à au moins 7% de croissance. »
Un patronat, des syndicats acquis aussi à leur cause, le RPT et Houngbo n’ont jamais été inquiétés. Constat triste, ils sont les seuls à sortir les chiffres de la croissance, du chômage, des recettes fiscales et douanières. Le Togo est un pays où l’exemple donné dans la gestion des affaires publiques n’existe et n’a d’égal nul part ailleurs au monde. Trop faure, l’exemple du Togo !
L’économiste Nadim Khalife le résume si bien dans son essai « Pourquoi le Togo va si mal »: « Nous pouvons ainsi constater comment les salariés ont été délibérément sacrifiés dans la politique des revenus depuis 25 ans. Cela s’explique par la toute-puissance de l’Etat qui muselait l’unique syndicat des travailleurs, CNTT jusqu’en 1991, mais cette pratique n’a pas évolué par la suite par manque d’expérience des nouveaux syndicats issus de la Conférence Nationale en 1992. »
Lors de sa dernière sortie, Houngbo rivalisait les pays Scandinaves, l’Allemagne et la Suisse ainsi que le Japon dans sa lutte contre le chômage. De cette lutte qu’il venait de faire pour le Togo, à peine 6,8% de la population était au chômage. Cela laisse rêveur tous les spécialistes de lutte contre le chômage, partout dans le monde.
Cette arrogance d’un serviteur du peuple ne peut que susciter révolte et désapprobation de la jeunesse la plus touchée par la cacophonie mensongère des chiffres que Gilbert Fossoun Houngbo s’est fait maître et seul à en détenir le secret.
Puisque selon vous le Togo est au bout du tunnel ce même peuple vous demande de lui dire de quel bout du tunnel vous le situez.
Camus Ali Lynx.info