Les dernières guerres entre parents consanguins pour le pouvoir en Afrique de l’Ouest remontent à l’époque qui avait opposé le roi Behanzin du Dahomey à son général et parent Agokoli. Il faut remonter à la Rome Antique pour revoir le festival de chars et de lances roquettes que Faure a réunis pour arrêter dans la nuit du 12 avril 2009 un seul homme, son propre frère. Un militaire ironisait « il a voulu une bombe atomique pour tuer un seul homme ».
« Ne pas laisser Faure prendre le pouvoir il n’organisera pas des élections crédibles lançait le malien Alpha Omar Konaré alors secrétaire de l’Union Africaine en 2005». Plus loin, le malien fulmine : «Laisser faire Faure revient à dire que nous assisterons à des révolutions de palais ».
L’Afrique toute entière avait cru à un gag. Aujourd’hui le message du Pr Alpha Omar Konaré est plus qu’une prophétie. Faure qui avait tout à gagner dans le gros mensonge de son quinquennat ne s’est pas fait prier. Le prince de la nation a grandi sous l’ombre du père et ce ne sont pas les plans de guerre qui manquent. Sur le même fil, comme le faisait son père, ses sbires ont d’abord pris l’initiative pour un plan contre Kpatcha. Un pays a été choisi: le Maroc. Le plan achevé, on a alors juste fait un replis stratégique attendant que le pauvre Kpatcha soit à Lomé avec sa famille, de retour de Kara. Comme une trilogie à la Silverster Stallone, Rambo I, Rambo II, Rambo III; on a envoyé les armes achetées par l’argent des pauvres contribuables togolais contre un honorable député élu par les mêmes Togolais. Le plan marteau « d’atteinte à la sûreté de l’Etat » a été alors retenu et peaufiné avec minutie par un procureur zélé appelé Robert Bakaï. Dans la journée du 13, Kpatcha sur RFI reconnaissait que : « Mon frère a voulu me tuer ».Trop gros pour passer entre les filets, le mensonge de Faure, lui rétorquent tous les politiques togolais. Des députés du CAR en passant par ceux de l’UFC , le message a été toujours le même : « On n’arrête pas un député sans au préalable l’avoir vidé de son immunité parlémentaire». Faure ne l’entend pas de la même oreille, mieux la lecture des textes de la République varie selon que l’on est opposant ou partisan. Alors Faure s’est empressé de déverser une pile d’avocats quand son frère ameutait ses avocats pour une conciliation. Selon la version officielle, il faut trancher devant un juge ? Lequel ? Dans un Togo, où Kofi Yamgnane accuse toute la brochette des hommes de droit de travailler de concert avec le pouvoir politique. Alors, avec « l’os Kpatcha » dans la gorge, Faure à misé plus sur la prolongation. Il se raconte dans le cercle restreint du fils de la nation que la libération de Kpatcha peut être fatale à son pouvoir. Faure aurait apparemment choisi de perdre les clés du coffre fort où se trouve la clé pour la libération de Kpatcha. Malade et hypertendu, Kpatcha aurait juré à son tour d’aller devant un tribunal pour la manifestation de la vérité. A l’heure où nous écrivions ces lignes, ordre a été donné de ne laisser personne visiter le prisonnier le plus médiatisé de tous les temps dans l’histoire du Togo.
Que retenir ?
Depuis l’arrestation de Kpatcha, que tous les politiques disent haut et fort voir plus une « machination politique » qu’un coup d’Etat. Faure est le seul à se plaire dans cette situation. En voulant arrêter un seul, il a fini par mettre tout un beau monde en prison, la plupart étant formée de parents de famille et fonctionnaires de l’Etat togolais. Le cynisme de Faure et sa soif du pouvoir l’ont amené, avec cette arrestation de Kpatcha, à militariser son pouvoir. Les réflexes de coup d’Etat permanent ont refait surface avec une hantise monstre dans le palais de la Marina. Il se susurre que amis, journalistes, et hommes d’affaires qui visitaient Kpatcha, et qui servent aujourd’hui de béquilles, ont sablé le champagne pour l’An 1 de l’arrestation de Kpatcha.
Tous les généraux qui ont bénéficié des largesses de Kpatcha ont tous changé de fusils d’épaule. Kpatcha seul contre tout le RPT et Faure saura trouver les forces nécessaires pour tenir dans ces geôles qu’on décrit comme respectant toutes les normes de la triste célèbre prison américaine du Guantanamo. Que va faire Faure de son prisonnier encombrant ? Tous les analystes disent que si Kpatcha ne bénéficiait pas de la grâce présidentielle pour les 50 ans de l’indépendance du Togo, il est à craindre que Faure l’enterre aussi un matin comme il s’apprête d’ailleurs à enterrer tout seul sa marâtre Mme Dagadzi, décédée le 7 mars 2010 à Paris.
Il y a quelques mois quand il venait d’enterrer, tout seul là aussi, son demi grand frère Ernest Gnassingbé, et ce, sans Essolizam, Kpatcha et ainsi que tous les autres Gnassingbé, qui ont appris à prendre la poudre d’Escampettes depuis qu’ils ont connu le vrai visage de Faure.
Anicet Moutouari