Grande France civilisée, France luisante, regarde tes mains !

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Grande France civilisée, France luisante, regarde tes mains ! Regarde tes mains d’hier, regarde tes mains d’aujourd’hui ! Et vois vers où tes sombres pensées secrètes font chemin pour demain ! Jusqu’où comptes-tu aller, France ?

Ah grande France civilisée, regarde les têtes de nos grands scientifiques, de nos grands économistes, et grands ingénieurs et politiques (fleurs de notre puissance) tranchées et reposant en jouets dans les mains de tes fils ! France, regarde, regarde tes mains recouvertes de leur sang !

Grande France civilisée, et après toutes ces émasculations et rivières rouges, tu dis que l’Africain ne vaut et ne peut rien ; que le Nègre est un éternel enfant ne pouvant marcher sans toi. Ah France, tu le chantes et chantes au point que ta chanson trouve des voix favorables parmi des Africains naïfs et traîtres.

Grande France civilisée, regarde tes mains toutes couvertes du sang de nos braves concitoyens africains qui ont dû commettre le grand crime de vouloir nous élever au rang des grands peuples ! France, jusqu’où iras-tu ?

France civilisée luisante, regarde ces puissants et longs, longs fleuves rouges que créent tes bombes, tes bavures et intérêts chez nous ! France civilisée, Pyromane-Pompier, regarde donc ta civilisation parmi les prétendus barbares et sauvages !

 

Grande France civilisée, tu diras : « Mais c’est le passé. Ce sont les erreurs du passé. L’amitié entre l’Afrique et moi est très forte et inébranlable.» Et du coup, même des Africains vous aideront à populariser cette écœurante chanson.

Non, grande France civilisée et luisante ! De quels passé et amitié parles-tu ? De quel passé et amitié parlez-vous ? Toi et tes alliés et nos Africains traîtres, arrêtez ce jeu qui aménage pour plus de crimes vos voies ! France, où vas-tu ?

Grande France civilisée et luisante, sous nos yeux encore coulent et fument les sangs d’Africains portant tes empreintes et celles de nos concitoyens africains qui jouent pour toi contre nous.

France civilisée, tu murmures : « Que vaut une vie du Noir ? Que valent toutes ces âmes africaines ? A quoi bon hésiter de les écraser pour arriver où je veux ? » Oui France, c’est le langage que tu tiens et tes actes le confirment.

Oui, France civilisée luisante, c’est pourquoi tu as joué avec les têtes des nationalistes camerounais et avec la vie de ce peuple jusqu’à nos jours. C’est pourquoi le sang des Algériens ne vaut rien. C’est pourquoi l’Ivoirien, le Congolais et le Malien ne valent rien. C’est pourquoi les libyens ne sont pas des humains.

C’est pourquoi le ciel peut tomber sur tous quand on t’égratigne au Cameroun, t’égratigne au Niger, te griffe au Mali. Mais quand ce sont tes coups, tes bombes, tes complots, tes avantages qui défigurent toute une région d’Afrique, toute une ville, tuent des centaines, des milliers d’Africains, ce n’est pas grave, c’est naturel.

Grande France civilisée, tes alliés occidentaux et africains et toi êtes les taons vidant l’Afrique de ses forces et la laissez malingre. Grains de haine à gauche, assassinats et pillages à droite, conflits par devant, arrestations, prisons et poisons par derrière. France civilisée, où vas-tu ?

Et voilà notre belle et riche Afrique cernée de toutes parts comme un énorme buffle par ses pires ennemis. Et la voilà chosifiée, décriée, ponctionnée, divertie et assistée par ceux-là même qui la mordent depuis longtemps sans intermittence.

France civilisée, combien d’Eléphants-guides nous as-tu volé sans que nous te rendions la pareille ? Et combien d’Eléphanteaux et de Brebis ? Jusques-à quand ?

Mais France, grande France civilisée, France : Nous ne sommes pas des buffles écornés. Chère France, la bonté n’est pas synonyme de stupidité ou de naïveté. France, nous ne sommes pas des vaincus.

Grande France civilisée qui ne vit et survit que par la malice et la terreur, l’Afrique se réveille, l’Afrique se lève. Quand est-ce que tu payeras ta lourde facture ?

France civilisée, l’Afrique se réveille, l’Afrique se lève ; et comme tu restes si gourmande, et comme tu manques de sagesse : tu la paieras cette facture. Oui, tu la paieras. Vous la paierez.

France, quand le Buffle-Afrique enragé qui cherche sa dignité bientôt de ses cornes t’enverra ainsi que tes Alliés dans l’air, vous verrez tous que vous êtes sur un volcan actif assis ; vous verrez que l’Afrique n’est pas une Résignée.

France, nous ne sommes pas des résignés ; nous ne sommes pas des vaincus. Grande France civilisée, France luisante, regarde tes mains ! Que crois-tu ? Où vas-tu ? Tu ne vas nulle part. Oui, nulle part.

Léon Tuam,

18 novembre 2013

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