Gilbert Bawara explose ! l’ANC et le FRAC sont dans un engrenage de la surenchère et de la fuite en avant

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  De tous les politiques, (pouvoir comme opposition), il est le seul à avoir compris la force des médias et leur portée dans une démocratie. Lui, c’est bien Gilbert Bawara, ministre de l’Administration, du Territoire et des Collectivités Locales. Quand nous lui avions demandé cette interview, il venait de terminer d’autres avec des confrères. Sur le tas, le politique acquiesce par la positive. Il sait qu’il doit dire aux Togolais ce qui s’était passé à la primature lors du dialogue inter-togolais qui a vu tous les partis à l’exception de l’UFC à la table. Il sait que le dialogue s’est terminé à queue de poisson et que les Togolais veulent savoir ce qui s’était réellement passé. Il sait que l’opposition et la société civile tour à tour ont donné leur version. Dans cette interview, « le doublon » de Faure parle effectivement de la constance dans le radicalisme et le fondamentalisme des transhumants politiques au sein de l’opposition qui sabordent toute idée de dialogue citoyen : «  Les acteurs qui ont migré d’une formation à une nouvelle ont le radicalisme et le fondamentalisme chevillés au corps ! » martèle t-il. Aussi l’homme politique revient sur l’échec des différents dialogues. « Je n’arrive pas encore à trouver d’explication plausible qui puisse justifier la décision de certains partis politiques parlementaires de contester et boycotter les travaux du CPDC rénové et de torpiller systématiquement toutes les initiatives de dialogue voulues par le gouvernement et qui doivent justement permettre le parachèvement des réformes démocratiques préconisées par l’Accord Politique Global dans un esprit de dialogue et de consensus ». Mais pourquoi ce travail de Sisyphe de la classe politique togolaise ? L’interview vous fait découvrir où va le pouvoir de Faure et les gestes que ce dernier attend de l’opposition. Lecture !

Lynx.info: « Ce régime qui passe tout son temps à crier au dialogue n’a pas envie de dialoguer » lance Me Apevon Dodji. Que s’est –il passer à la table du dialogue pour que l’opposition lance ce crie et quitte les négociations ?

Gilbert Bawara (GB): Depuis qu’il est aux affaires de l’Etat, l’action du président Faure et de ses gouvernements successifs s’inscrit dans un esprit constant de dialogue, d’ouverture et de recherche du compromis. Déjà au lendemain de la disparition du Père de la nation, il préconisait une remise à plat de la loi fondamentale et du cadre électoral dans le cadre d’une transition afin de décrisper et assainir le climat politique. Immédiatement après son élection intervenue dans une atmosphère de contestations et de violences, il proposait, grâce à la facilitation des présidents Obasanjo et Kufuor, la mise en place d’un gouvernement dirigé par une personnalité issue des rangs de l’opposition pour mettre en œuvre des réformes politiques profondes. Malheureusement, l’opposition, engluée dans ses sempiternelles dissensions et incapable de s’entendre sur des orientations, des objectifs et des priorités communs, fit capoter ces différentes initiatives, notamment en inventant une plateforme revendicative totalement en décalage avec le contexte de l’époque. Par ailleurs, alors que la mise en œuvre des 22 engagements s’était enlisé et piétinait depuis avril 2004, le président Faure aura été le principal artisan du dialogue politique inter-togolais et de l’accord politique global de 2006. Depuis lors, il a persévéré dans sa politique de main-tendue et sa volonté d’ouverture et de dialogue. Hélas, ses initiatives se heurtent au refus persistant d’une frange de l’opposition qui s’est emmurée dans une logique d’obstruction et de blocage. Souvenez-vous de la relance des concertations au sein du CPDC rénové et qui avaient été contestées par le CAR et l’ANC. Il en est de même des initiatives infructueuses du premier ministre Houngbo. Depuis août 2012, le premier ministre Ahumey-Zunu a aussi inscrit son action dans la logique du dialogue permanent avec les forces politiques et sociales du pays. Ce n’est donc pas crédible et objectif de dire que le gouvernement n’a pas envie de dialoguer.

Lynx.info: Si une telle volonté anime le gouvernement, pourquoi alors l’échec de la dernière tentative de dialogue ?

Je regrette que le président du CAR qui est connu pour son tempérament d’ouverture et de dialogue ait été obligé, par solidarité, de s’associer à la démarche du Collectif Sauvons le Togo alors que la Coalition arc-en-ciel dont il est le coordonnateur ne semble pas avoir été impliquée dans l’élaboration de cette démarche insolite. Pour ce qui est des circonstances de la scène rocambolesque et lamentable à laquelle l’on a assisté à la primature, je voudrais simplement rappeler la position constante et consistante du gouvernement. Pour nous, à partir du moment où la révision du code électoral et du découpage électoral ainsi que la mise en place de la CENI ont provoqué des marches, des contestations et des protestations et que des propositions de réaménagements et d’améliorations ont été émises par certains partis et regroupements politiques, le gouvernement se doit d’être ouvert et réceptif aux préoccupations et aux idées exprimées. Il se doit surtout de manifester sa disponibilité et sa volonté à entrevoir et à opérer les améliorations souhaitées. Après avoir convenu de ces réaménagements et améliorations et en permettant ainsi au processus électoral de continuer à se dérouler sur des bases saines et consensuelles, les parties prenantes au dialogue peuvent prendre le temps nécessaire pour approfondir les débats sur les questions plus complexes, notamment celles touchant aux réformes constitutionnelles ou liées à l’échéance de 2015. Telle est la quintessence des propos liminaires tenus par le premier ministre et la position défendue par le gouvernement à l’ouverture des concertations du 16 novembre.

Lynx.info : L’opposition accuse le pouvoir de « privilégier » les élections législatives là ou il fallait parler des reformes pour que le Togo sorte définitivement de ses problèmes politiques ….

Nous devons aux Togolais la vérité et la clarté. Oui, le gouvernement assume clairement la priorité absolue qu’il accorde au processus électoral et son souci primordial d’œuvrer en vue de l’amélioration du cadre électoral pour créer les conditions pour des élections législatives et locales  apaisées, transparentes et crédibles. Ceci ne contrarie en rien le fait que le gouvernement soit ouvert à la poursuite des débats sur les autres problèmes. Agir autrement, en insistant sur des préalables et des exigences de pure forme, telle que la mise en place d’un comité préparatoire du dialogue dirigé par un médiateur, constitue une manœuvre dilatoire et de diversion. Ce procédé n’est ni réaliste ni pragmatique. Il nous enliserait dans des pourparlers interminables. De même, vouloir esquiver les élections et se désintéresser de l’opinion des Togolais que l’on ne peut recueillir qu’à travers les urnes ne me semble ni démocratique ni logique et cohérent pour ceux qui proclament mobiliser des foules et agir au nom du peuple ! Les Togolais ont droit au chapitre dans le cadre d’élections honnêtes, équitables et irréprochables.

Lynx.info : Selon vous, qu’est-ce qui motive l’opposition, s’ils n’ont pas de bonnes raisons de se méfier du gouvernement ?

Si le CST et dans une moindre mesure la Coalition, estiment que le débat sur les élections est inopportun et sans pertinence et qu’ils ont fait l’option de la contestation et du pourrissement systématiques en ayant les yeux rivés sur la présidentielle de 2015, hé bien qu’ils disent clairement aux Togolais qu’ils préfèrent une énième transition conduisant à repousser les élections aux calendes grecs et qu’ils l’assument sans faux fuyant. Pour le gouvernement, les élections ne peuvent être différées indéfiniment encore moins escamotées. L’enjeu primordial c’est de convenir des voies et moyens pour renforcer les facteurs de transparence et améliorer les paramètres de crédibilité du processus électoral. De mes expériences de médiations et de missions de bons offices avec les Nations Unies, j’ai appris que les processus de paix et de résolution des crises et des conflits commencent toujours par le règlement des questions faciles avant les questions plus complexes et plus difficiles. S’il existe des problèmes de fonds à régler et que des réformes politiques profondes sont nécessaires, alors il se justifie de prendre le temps nécessaire pour un débat serein et des réflexions plus approfondies. Et ce n’est pas en une séance de concertations que nous pouvons trouver des solutions à tous les problèmes de fond. Dans cet ordre d’idées, il se justifie donc de mettre l’accent sur les questions plus abordables, encore que les élections ne sont pas une question secondaire.

Lynx.info : Mais vous esquivez pratiquement les vrais problèmes et enjeux du Togo ?

Depuis 1991, l’expérience nous apprend que la logique de « tout ou rien » et du « tout et tout de suite » n’a jamais marché. Acceptons d’expérimenter une autre méthode et démarche. L’approche progressive peut sembler ne pas pouvoir procurer des résultats immédiats et satisfaisants au profit des contemporains, mais nous devons aussi faire preuve de vision et de discernement et éviter de compromettre l’avenir. C’est parce qu’un certain état d’esprit avait prévalu dans les années 1990 que nous en sommes encore là aujourd’hui ! Certains auraient agi autrement, sans volonté d’exclusion, en s’écartant des velléités de chasse aux sorcières et sans viser des résultats et des gains politiques immédiats à leur propre profit que le cours des événements aurait été tout autre.

Lynx.info : Vous ne donnez pas raison à l’opposition qui ne vous fait plus confiance pour n’avoir pas mis en application les reformes comme le préconisait l’Accord Politique global (APG) ?

L’opposition aura toujours des excuses et des prétextes pour se dérober au dialogue. Sa tendance radicale d’aujourd’hui est une survivance de sa tendance radicale d’hier. Les acteurs qui ont migré d’une formation à une nouvelle ont le radicalisme et le fondamentalisme chevillés au corps ! Cette constance est un mérite qu’il faut leur reconnaitre. Les contradictions et les dissensions internes au sein de l’opposition ont pour effet son émiettement et le manque d’un leadership affirmé. Ceci constitue un frein au dialogue et aux réformes politiques dans notre pays. L’initiative du 16 novembre a d’ailleurs failli capoter en raison de l’incapacité du CST à s’accorder sur la liste de sa délégation et, partant, l’insistance de ce regroupement à être représenté autour de la table des discussions par chacun de ses démembrements. Avec la myriade de chapelles politiques, il est difficile pour un gouvernement d’avoir face à lui un interlocuteur capable de constance et apte à prendre des engagements irréversibles. Il est donc indispensable d’examiner avec lucidité et discernement les facteurs et les causes profondes à l’origine de l’échec de la conférence nationale et de l’insuccès des différents compromis politiques restés lettres mortes et sans lendemain. Rappelez-vous de l’attitude de certains partis et leaders politiques et qui a eu pour effet de compromettre l’Accord Cadre de Lomé et les travaux du comité paritaire de suivi (CPS). Au lendemain de l’Accord Politique Global l’un des signataires a refusé de participer au gouvernement d’union nationale et cela a été aussi un handicap dans la réalisation des réformes politiques prévues. A ce jour, je n’arrive pas encore à trouver d’explication plausible qui puisse justifier la décision de certains partis politiques parlementaires de contester et boycotter les travaux du CPDC rénové et de torpiller systématiquement toutes les initiatives de dialogue voulues par le gouvernement et qui doivent justement permettre le parachèvement des réformes démocratiques préconisées par l’Accord Politique Global dans un esprit de consensus.

Lynx.info : Vous n’expliquez pas pourquoi vous refusez de mettre en œuvre tous les compromis déjà obtenus dans le cadre du CPDC rénové ou du dialogue de septembre 2012 ?

Le gouvernement n’est ni dans des calculs et des arrière-pensées politiques ni dans le sectarisme et la complaisance. Les compromis précédents ont permis de consacrer des progrès concernant notamment la limitation du nombre de mandats présidentiels ainsi que le mandat des membres de la cour constitutionnelle et les modalités de désignation du président de cette institution constitutionnelle. D’ici 2015, il est possible de parvenir à d’autres compromis en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Ces réformes ne peuvent cependant intervenir effectivement que dans le cadre de la nouvelle assemblée issue des prochaines élections législatives. Dans la configuration politique actuelle il est impossible de réunir la majorité qualifiée requise à l’assemblée nationale pour adopter une réforme constitutionnelle. C’est un constat que chacun peut faire quelque soit ce que l’on en pense. Comme en Côte d’Ivoire où le PDCI et le RDR travaillent ensemble au gouvernement sans former nécessairement une majorité parlementaire unitaire, l’UFC a souscrit à un partenariat politique tout en gardant sa liberté et sa singularité comme partie politique d’opposition. Il n’existe pas actuellement une convergence encore moins une identité de vues entre la majorité parlementaire GMP (Groupe Majorité Parlementaire) et les députés UFC quant à l’opportunité d’une révision constitutionnelle avant les élections législatives. Ceci met en évidence la politique constante d’ouverture voulue par le président Faure qui ne cherche pas à phagocyter ou brimer ses alliés politiques. En définitive, j’en tire comme conclusion qu’il serait illusoire pour certains de continuer à insister sur les réformes constitutionnelles avant les élections législatives. A partir de là chacun doit assumer ses positions et le dire clairement au peuple togolais.

Lynx.info : Pour l’opposant Bassabi Kagbara du PDP c’est la dynamique unitaire qui fait peur au pouvoir. Reconnaissez-vous que les opposants parlent d’une même voix ?

Dès le lendemain de la fameuse rencontre de la primature, M. Kagbara publiait un plan de sortie de crise à travers lequel il préconise un gouvernement de transition ainsi qu’une CENI et des CELI composées essentiellement des représentants de l’ONU, de l’Union africaine et de la CEDEAO. J’imagine que cela a dû susciter des ricanements et des apitoiements dans les milieux autorisés comme le dirait Coluche. Je serais d’ailleurs surpris que ce plan ait été conçu en accord avec les autres partis politiques membres de la Coalition arc-en-ciel dont le PDP est l’un des démembrements. A en juger par ce genre de contradictions, d’incohérences et d’inconséquences marquées au sein du CST et de la Coalition, on ne peut pas dire que l’unité et l’harmonie y règnent. Le gouvernement n’a pas de parti pris dans le processus électoral. Tout ce qui est conforme à l’intérêt du pays et aux soucis réels des populations sera accueilli avec bienveillance. Le gouvernement n’a donc pas ni à minimiser l’un ou l’autre des partis ou regroupements politiques ni à en avoir peur. C’est justement des élections honnêtes, ouvertes et équitables qui permettraient de situer les Togolais et les observateurs sur les rapports de forces.

Lynx.info : Vous parler de la pensée unique que dicte le CST aux autres partis. L’opposition aussi parle de Faure Gnassingbé qui est assis sur un système qui refuse l’alternance. Votre avis ?

Il est aujourd’hui évident que la logique de la contestation et du blocage systématiques a conduit l’ANC et le FRAC dans un engrenage de la surenchère et de la fuite en avant. Etant donné les prétentions à l’hégémonisme que l’ANC exerce sur le CST, les Togolais ne peuvent plus rien attendre de ce regroupement. La question de l’alternance fait partie des débats idéologiques et dogmatiques en ce moment au Togo. Ce débat confine à une sorte de fixation et d’obsession pour certains ! Mais l’alternance doit être avant tout programmatique et se décliner en une vision, une offre politique et un projet alternatifs par rapport à ceux du pouvoir en place. L’alternance peut aussi consister en une méthode novatrice de gouvernance et de conduite des affaires de l’Etat. Elle pourrait aussi se lire en un renouvellement du personnel politique. Sous ces trois angles, je doute que la question de l’alternance puisse concerner le président Faure en premier lieu. Attention à ne pas verser dans des dérives identitaires et à ne pas réveiller et exacerber les démons des clivages et des antagonismes d’un autre âge sous prétexte d’alternance. Si nous adhérons fermement aux règles et aux principes de la démocratie et que nous souscrivons à l’option d’une alternance apaisée et pacifique, alors il appartient au peuple d’en décider dans le cadre d’élections libres, transparentes, loyales et crédibles.

Lynx.info : Vous irez aux élections législatives avec l’UFC si les autres partis de l’opposition ne trouvent pas satisfaction à leurs doléances ?

La question est plutôt de savoir si le gouvernement dispose de moyens légaux pour contraindre un parti politique à aller à des élections. Les libertés démocratiques et le pluralisme sont une réalité irréversible et irrépressible au Togo. Le souci du gouvernement est de veiller à ce que le processus électoral se conforme aux plus hautes normes en matière d’élections libres, démocratiques, transparentes et crédibles et que tous les gages d’un processus inclusif et participatif soient mis en place. C’est le sens des concessions majeures opérées récemment dans le cadre des concertations du 16 novembre lorsque les parties prenantes ont préconisé la représentation de l’ANC par deux membres au sein de la CENI et proposé le renforcement de la participation des partis politiques extraparlementaires au sein des CELI. La quasi-totalité des partis politiques togolais ont donc vocation à prendre part à toutes les phases du processus électoral et à être garant de son bon déroulement. Par ailleurs, le code électoral consacre le principe de la publicité des séances de la CENI et il a été décidé de procéder à une refonte complète du fichier électoral avec délivrance immédiate des cartes d’électeurs biométriques. Les votes spéciaux (votes par procuration, votes par anticipation des forces de défense et de sécurité, votes par dérogation par listes d’omis), qui peuvent être sources de controverses et de contestations, sont régis plus rigoureusement et strictement afin de minimiser les risques de pratiques frauduleuses. Ces votes ont lieu sous l’autorité et la responsabilité exclusive de la CENI, tandis que les urnes transparentes avec scellés numéros figurent désormais parmi le matériel électoral. Les futures élections connaitront un renforcement significatif des observateurs, tandis que la cour constitutionnelle est libre de déployer des délégués auprès des CELI ou des bureaux de vote. Les bulletins de vote sont sécurisés par l’apposition d’un hologramme, une mesure instituée par les Nations Unies dans certains pays. Enfin les procédures de dépouillement, de transmission et de publication des résultats électoraux seront considérablement améliorées et renforcées. Avec tous ces gages et ces conditions qui garantissent les conditions d’élections ouvertes, transparentes, équitables et crédibles, les partis politiques sont libres de se déterminer quand à leur participation à la compétition électorale.

Lynx.info : On reproche beaucoup à Faure Gnassingbé de ne pas s’impliquez personnellement au dénouement de la crise politique togolaise. Comment l’expliquez-vous ?

Le président Faure a toujours eu le souci de laisser toute la latitude à ses premiers ministres et à ses collaborateurs pour se déployer totalement et agir sous son impulsion et son autorité dans le cadre d’une vision et d’une politique d’ouverture, de dialogue et d’apaisement qui est constante. Il n’est pas un président omnipotent. Il assume ses charges avec hauteur de vue et sérénité.

Interview réalisée par Camus Ali Lynx.info

 

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