Les Vénézuéliens qui ne sont pas des extraterrestres non plus, eux, n’avaient pas attendu qu’on déporte leur leader devant une quelconque parodie de Cour Pénale en espérant qu’un prétendu DROIT sera dit en sa faveur. Non, ils ont immédiatement réagi pour sa libération. Quelle idée de sauter de joie d’assister à une justice lorsque celui qui juge est celui-là même qui a capturé le président Gbagbo après avoir fait des milliers et des milliers de morts à la suite d’incessants bombardements. Il a juste troqué ses treillis et matériel militaires contre le charme d’une justice qui, en réalité, n’en est pas une, et contre un Code Pénal et contre des toges de juges et d’avocats. Les Occidentaux ont parfaitement réussi leur coup: faire croire qu’ils rendent justice (au nom de qui?) et de nombreux africains se satisfaisant que du décors en oubliant les rapports de force et la réalité politique qui sous-tendent ce fameux procès tombent les deux pieds joints dans le piège. Apprenons parfois à apprendre chez les autres. Seuls les peuples qui sont prêts à se sacrifier pour leur liberté et surtout pour leur terre s’évitent les humiliations, le déshonneur et les lois dictées par les autres. Ceux qui, en revanche, espèrent pieusement, dans la prière, dans la joie ou dans la retenue due à la désorganisation et à la dispersion, que leurs maîtres par les artifices du droit dont ils sont les seuls prescripteurs et exécuteurs sont à jamais condamnés à la servitude.
Kpogli Komla