Ce même colon demande qu’on lui retire son tout dernier nom politique avant sa déportation, sachant qu’il ne portait plus ses premiers noms politiques. Pour ce faire, il ne veut plus qu’on appelle Laurent GBAGBO Monsieur « le Président » de la République.
La Chronique de ce jour sera la plus courte de toutes nos contributions stratégiques au Combat mais certainement, l’une des plus riches en enseignement. Elle parle du nom, du nom de Laurent GBAGBO. Nous voulons parler du nom Politique de Laurent GBAGBO.
Pourquoi donc Laurent GBAGBO ne veut-il pas perdre son Nom Politique ? Quel est-il donc, ce Nom ?
En politique, chaque acteur a une identité, un nom politique, un nom de politique qui lui donne par la suite, un nom en politique.
Laurent GBAGBO s’est d’abord appelé « Syndicaliste ». Il s’est ensuite appelé « Membre fondateur » du Front Populaire Ivoirien (FPI). Il s’est par la suite appelé « Secrétaire Général » du FPI. Puis il a porté celui de « Président du FPI ». Et après quoi, il est devenu « Président de la République ».
Entre le nom « Syndicaliste » et celui de « Président de la République », Laurent GBAGBO a porté des sobriquets : Chef de l’opposition, Leader de l’Opposition, Chef de file de l’opposition.
Aujourd’hui, Laurent GBAGBO écrit l’histoire nouvelle de l’Afrique noire. Il est assiégé par le colon. Il est déporté et humilié. Injustement, il est tenu en captivité chez le colon. Ce même colon demande qu’on lui retire son tout dernier nom politique avant sa déportation, sachant qu’il ne portait plus ses premiers noms politiques. Pour ce faire, il ne veut plus qu’on appelle Laurent GBAGBO Monsieur « le Président » de la République.
Dès lors, il ne lui reste que des noms honorifiques : ancien Président du FPI, ancien Secrétaire Général du FPI, ancien Leader de l’opposition. Puis il peut se contenter d’un nom assez modeste, le seul d’ailleurs qu’il lui reste : Militant du FPI.
Alors question : au regard des grands enjeux du Combat historique dont Laurent GBAGBO est l’icône actuellement, doit-il se contenter du très modeste nom de Militant du FPI ou bien lui faut-il autre chose, un nom politique qui le maintient dans les dénominations politiques opérationnelles, ces dénominations qui font du leader politique, un acteur actuel et incontournable du jeu politique, un acteur dont la voix et l’opinion comptent, un Chef vers qui le mouvement partisan ou de Résistance tend l’oreille pour recevoir les mots d’ordre ?
Notre opinion est qu’un Chef Politique dont les noms politiques, tous ceux qu’il s’en sert pour mener le Combat actuel, sont précédés du préfixe « Ancien » ou simplement réduits à leur plus simple expression en portant le nom de « Militant », eh bien ce Chef-là a cessé d’être un leader, une tête de file autour de qui s’organise un Combat politique.
L’approche la bonne, celle qui fait vivre le Leader, le porte au sommet des défis historiques et le présente comme le symbole de tout une Lutte, c’est celle qui consiste à donner au Leader, à celui qui est aux prises avec l’ennemi, au front, sur le théâtre des opérations, un nom politique vivant, un nom politique actuel, un nom politique opérationnel, un nom politique à la dimension de l’idéal qu’il incarne.
Et comme tout combat politique se mène avec un appareil politique, il faut absolument que le Leader politique qui concentre dans sa chair et dans son âme, les meurtrissures du Combat actuel, porte le plus haut des noms politiques de son instrument de Combat. Si donc ce nom est « Président », qu’il le porte. S’il est « Guide Suprême », qu’il le porte. S’il est « Secrétaire Général », eh bien qu’il le porte.
Enfin ! Soyons raisonnables ! Il y a des règles de l’art auxquelles il ne faut jamais déroger. Sinon, on cesse d’être…Et le Combat se perd d’avance.
A Très Bientôt.
Hassane Magued.
La Révolution Permanente.