C’était sans doute un signe, le Stade Geoffroy Guichard n’était pas plein, loin de là (environ 25 000 spectateurs), pour ce premier France-Nigeria de l’histoire alors qu’il était archi-comble lors de la dernière visite des Bleus chez les Verts, en juin 2006, contre la Chine. L’urgence n’était il est vrai pas la même entre les deux sélections car les Super Eagles joueront dès dimanche un match déjà capital à Abuja contre le Kenya alors que les Bleus auront encore l’occasion de se roder vendredi face à la Turquie avant d’aborder les rendez-vous cruciaux de la fin d’été et du début d’automne. Reste que les Français ont du souci à se faire car leur prestation n’a guère convaincu.
Ike Uche intenable
Aligné en position de neuf et demi en soutien de Nicolas Anelka, Karim Benzema se créait la première demie-occasion du match sous les sifflets du public stéphanois qui l’a pris en grippe depuis un certain Saint-Etienne-Lyon (3e). Puis, c’est Loïc Rémy qui tirait au but sur un service de Ribéry (5e), toujours aussi actif dans son rôle d’électron libre. Sur un coup franc du joueur du Bayern Munich, Benzema était tout près de marquer de la tête (18e), mais le Nigeria avait déjà pris de l’assurance comme sur un centre-tir de Peter Odemwingie qui inquiétait une première fois Steve Mandanda.
L’ex-Lillois était omniprésent sur le flanc droit et l’on voyait aussi beaucoup Kalu et Ikechukwu Uche, les deux frères qui évoluent dans le championnat espagnol, le premier à Almeria, le second à Getafe. Lancé par son aîné, Ikechukwu était bien près de tromper Mandanda mal sorti à sa rencontre (22e). Heureusement pour le gardien de l’OM, Julien Escudé venait à la rescousse pour sauver sur sa ligne, la balle touchant au passage la barre transversale.
Sur une contre-attaque Franck Ribéry servait bien Anelka dans la profondeur mais le tir de l’attaquant de Chelsea était détourné par Vincent Enyaema (27e). Puis, les deux hommes combinaient à nouveau avec, cette fois, Ribéry à la conclusion mais Enyaema s’interposait à nouveau (32e).Geoffroy-Guichard se réveillait enfin mais c’est le Nigeria qui allait ouvrir la marque. Ikechukwu Uche arrivait lancé dans la surface, il effaçait Escudé avant de frapper. Mandanda détournait le tir mais le ballon lui rebondissait dans le dos et Joseph Akpala n’avait aucune peine à marquer dans la cage désertée (32e). Désormais, les Bleus étaient à la peine et Odemwingie mettait encore Mandanda à contribution de même qu’ « Ike » Uche, bien près de doubler la mise d’une frappe à ras de terre juste avant la mi-temps.
Le Sénégal n’est plus seul
Au retour des vestiaires, André-Pierre Gignac, Yoann Gourcuff et Jérémy Toulalan entraient respectivement à la place d’Anelka, de Benzema et d’Alou Diarra. Gignac se signalait d’emblée par un débordement et un centre pour Ribéry, mais ce dernier butait sur le gardien (52e). Puis, Gourcuff tirait au lieu de centrer après une contre-attaque (61e), mais c’est bien Akpala qui manquait d’un rien la balle du 2-0, sur une nouvelle percée du plus jeune des frères Uche.
Le temps passait mais les Bleus manquaient décidément trop de percussion pour que l’on entrevoie un possibleme renversement de situation, même si un tir de Loïc Rémy était repoussé par le poteau (88e), l’une des très rares occasions françaises dans une deuxième mi-temps bien morne. Des « Domenech démission » et des « Allez les Verts » (les couleurs du Nigeria, mais aussi de Saint-Etienne, Ndr) résonnaient dans les tribunes et les Bleus quittaient la pelouse sous les sifflets. Il est vrai que la France ne s’était inclinée qu’une seule fois dans son histoire face à une sélection africaine. C’était contre le Sénégal lors de la Coupe du monde 2002, un bien mauvais souvenir…