Fini le folklore, les choses sérieuses commencent pour l’opposition !

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Dès les résultats  des législatives de 2007 connus, j’ai demandé, insisté, supplié les leaders de l’opposition, de remobiliser les militants, pour les remercier d’avoir voté pour nous, puis, leur donner rendez-vous en 2012, en leur disant de se préparer en conséquence. La grande reproche que les électeurs et les électrices nous ont faite en 2007 (toutes formations politiques confondues), est de ne venir les voir qu’une fois tous les 5 ans, quand il y a des élections!

« C’est ça, on vous reverra seulement dans cinq ans, pour de nouvelles élections ! ».

Et c’est ce qui se produit toujours ! Les leaders politiques attendent la période de la campagne électorale, pour se présenter devant les électeurs… Le pouvoir, lui, est omniprésent, (par les Préfets, sous -préfets, maires non élus…) et il est en contact permanent avec les populations, par des  campagnes de sensibilisation, des séminaires, des causeries, des installations de micro finances, des inaugurations de centres de santé, d’écoles, de projets d’hydraulique villageoise, des fêtes traditionnelles… C’est cela les avantages du pouvoir ; mais rien n’empêche l’opposition d’organiser aussi des séminaires, des campagnes de sensibilisation sur tel ou tel sujet, par des sections locales des partis, avec la présence effective des chefs de partis ; d’organiser des tournois de football, des pique-niques, des fêtes foraines, des conférences débats sur tel ou tel sujet, animées par des leaders politiques… Qu’est-ce qui empêche un leader politique d’assister, avec son bureau, à la fête traditionnelle d’Agbogbozan, de  Ovazou, de Djawuwuzan, de Hogbezan, de Gadao, de Odon-tsu, de D’pontr, de Habye, de Kamaka, de Etezan, de Simtou-Djadjagou, de Evala et Akpéma, de Kurubi, de Adzinukuzan, de Hogbezan, ou de Tingbam-Pab ? Invités par le Pouvoir pour assister à la fête du 27 Avril, jour de l’Indépendance de notre pays, tous les opposants déclinent l’offre, comme si, être assis avec les dignitaires du pouvoir, est un crime ! Demain, quand l’opposition sera au pouvoir, les représentants de l’actuel pouvoir vont-ils, eux aussi, boycotter ces cérémonies ?

La fête de l’Indépendance n’est pas une fête d’un pouvoir, mais de tous les togolais et toutes les togolaises, et il en sera ainsi pour des siècles et des siècles…

Pour gagner des élections, il fau sillonner tout le pays, villes par villes, localités par localités, villages par villages (si possible), et avoir ses représentants dans tous les bureaux de vote, pour superviser les résultats et le déroulement du scrutin. ! Aux législatives de 2007, il y avait 6300 bureaux de votes dans tout le pays. En raison de deux membres de l’opposition au moins pour chaque bureau de vote, cela nous fait déjà 12.600 délégués  sur toute l’étendue du territoire national !

Mais n’importe qui ne peut pas être délégué d’un parti politique dans un bureau de vote ! Sinon, il accepte 10.000F ou 20.000 F et ferme les yeux en signant le procès verbal des résultats ! Il est, par ailleurs plus intelligent d’envoyer des délégués originaires du Sud, pour aller superviser le scrutin dans le Septentrion, et vice versa, pour éviter des « copinages » dommageables. Par exemple, si des délégués de la CDPA, du CAR, de l’ANC des bureaux de vote de BARKOISSI sont tous originaires de cette localité, comme ils vivent tous là-bas, ils peuvent être tentés par la corruption ou vont avoir peur de « représailles » de la pat d’autres frères de la région , membres d’autres partis politiques, parce qu’après le scrutin, ils restent toujours dans la localité, avec les mêmes problèmes du milieu ! Idem, si ce sont pour un bureau de vote KOUVE…

Combien cela coûtera aux partis de l’opposition, de déployer 6000 à 8000 délégués des bureaux de vote du Sud au Nord (voyage, nourriture, soins médicaux, perdiems) ? Est-ce que des jeunes qui marchent tous les samedi (à l’appel du FRAC) ou tous les mois (à l’appel du CST) accepteront-il d’aller être délégués de bureaux de vote à BANDALI, MOAK, GALANGACHI, KABANGOU, BAMBORADJI, KOUATIE, KISSABOUI, BEKOUROUBE, GANGAN, BOMBOUA ? PEWA, KADIANBARA, KOUE, KOKOLO, ADJA KPODJI etc. ?

 Les électeurs coûtent cher et on n’a pas besoin de sortir de Sciences PO pour comprendre cela. C’est pourquoi, nous n’avons jamais cessé de dénoncer les marches insensées du FRAC ; et si nous totalisons tout ce que le FRAC et le CST ont dépensé, depuis qu’ils ont commencé leurs « amusement » et leurs folklores, cela fait beaucoup, beaucoup d’argent ! Et si cet argent était réservé pour préparer des élections ?

Plus dramatique est la situation des animateurs du FRAC et du CST, inculpés ou interpellés, dans l’affaire des incendies des marchés de KARA et LOME. Il leur faudrait de l’argent, pour les frais d’avocat et les procès ! Et toute cette situation est créée avec la création du CST, par Mr Zeus AJAVON  et ses amis avocats. Je lui avais dit, le 9 Juin 2012, lors d’un débat télévisé sur RTDS, que « l’insurrection » n’est pas la manière la plus simple et la plus civilisée  pour prendre le pouvoir, pas plus que la prise de pouvoir par la nue. Me Zeus AJAVON a mal lu notre Constitution, avec ses amis, et ils sont allés même jusqu’à déclarer le président Faure GNASSINGBE, « illégitime » !

Pourtant, j’avais bien dit à FABRE, que ses marches du FRAC, n’aboutiront jamais à rien, parce qu’une COUR CONSTITUTIONNELLE ne se dédit jamais, et cela est valable  pour toutes les démocraties du monde !

Tous les partis politiques et associations appellent, aujourd’hui, les populations à participer au recensement électoral. Tant mieux, car c’est maintenant que certains ont compris, qu’un Etat comme le Togo, doit organiser des élections tous les cinq ans, « advienne que pourra » ! « Dialogue franc et sincère », « CENI paritaire », et patati et patata… Quel temps perdu par cette opposition, qui s’ensable, se contredit, avance et recule, puis recule encore, tandis qu’en face, on s’active, on affûte les stratégies de reconquête du pouvoir…

Il suffisait d’avoir des verrous juridiques clairs à notre LOI FONDAMENTALE, pour qu’on ne soit pas  à courir après des dialogues chimériques. J’avais donné l’exemple de BARAK OBAMA, qui, à la fin de son second et dernier mandat, ne peut pas « prolonger son mandat de 3 ans », comme MAMADOU TANJA l’a fait au Niger, parce qu’il sera destitué, et les membres de la COUR SUPRÊME qui cautionneraient cette grossière forfaiture, iront en prison pour 60 ans, à moins qu’ils ne soient condamnés à trois fois la prison à vie !

En tous les cas, les choses sérieuses ont commencé, et il faut prendre le train en marche, comme chaque fois que nous avons des élections dans notre pays ! L’opposition n’est jamais prête et ne sera peut être jamais prête…

Peut être le sera-t-elle un jour, si on instaure une union sacrée de l’opposition, quand les « folkloreurs » d’aujourd’hui, auront cédé leur place à de vrais leaders politiques, soucieux du sort  et du bien-être de nos populations…

Dr David IHOU, Ancien ministre de la Santé et de la Population, Consultant en Géopolitique et Stratégie Sécuritaire)

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