Vous l’avez remarqué. Faure est devenu le trotteur en Afrique depuis quelques temps. Si dans les faits ces voyages n’apportent rien aux Togolais, dans le fond, ces voyages apportent beaucoup à la France et aux Etats-Unis. La nouvelle géopolitique fait du Togo une nouvelle base pour « casser » les autres pays africains au même titre que la république de Djibouti. Un pays comme l’Ouganda qui est embourbé dans les pires problèmes et sans aucune industrie de transformation martèle d’une manière très sibylline ce nouveau rôle du Togo par la voix de son président : « De par sa situation géographique, il dispose d’une position privilégiée en Afrique de l’Ouest dont peuvent largement tirer profit les entreprise ougandaises ». Lesquelles entreprises ? Yowéri Musseveni aurait été plus sincère en parlant des armes et des munitions qui transiteront par le Togo pour freiner les élans démocratiques de beaucoup de pays africains, ce serait plus juste ! Alors il faut trouver les nouvelles pupilles au service des patrons du corps expéditionnaire qui s’abat depuis le début de cette année sans que les Africains n’ouvrent grandement les yeux en prenant leur responsabilité devant cette croisade coloniale. Découvert par la France, et présenter à Obama comme un pantin, et un « garçon à tout faire », les services secrets anglo-saxons ont commencé aussi par lui faire les yeux doux. Courtisé par le géant nigérian et adulé par beaucoup de réseaux françafricains et franc-maçons, la survie du pouvoir de Faure passe aussi par ce nouveau rôle. Et il semble l’avoir compris. Son père défunt avait la capacité de visiter Nicolas Ceausescu, Reagan et Mitterrand à la fois pour maintenir son pouvoir debout et sans qu’aucun ne trouve à dire. Et pour rappeler au ministre des Affaires étrangères, Elliot Ohin, qu’il n’a aucun rôle à jouer autour de ce nouveau pacte « franco-anglo-saxon », il part pour une tournée de 72 heures à Kampala plutôt avec son ministre de l’agriculture. A y croire que les entreprises dont parle le président ougandais sont toutes agricoles ? On sait comment l’Ouganda a servi de base arrière aux Américains dans la destruction totale du Congo-Kinshasa. On sait comment ce pays héberge les pires criminels de guerre en Afrique centrale au profit des Etats-Unis. Le reste, il appartient aux Togolais de réfléchir sur cette soudaine amitié entre un vieux dictateur et un jeune dictateur. En définitive, si politiquement, Faure a le droit de faire une visite d’Etat en Ouganda, sur le point des valeurs, le Togo ne partage rien avec l’Ouganda. Il aurait été plus judicieux de poser la question à Faure dès son retour au pays.
Malheureusement, au Togo, le Président voyage aux frais du contribuable mais n’est pas obligé de faire une déclaration à l’aéroport pour dire à son peuple les motivations sur un quelconque voyage et les retombées pour son pays. Bien plus, quand les Togolais se meurent, son rôle de « petit traitre » en Afrique prend une dimension internationale. Bienvenue dans la « Faurandie » !
Camus Ali Lynx.info