Togo. Faure : Le parrain de l’impunité !

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Quiconque dresse un lit confortable à l’impunité et u déni de droit ne devrait pas être surpris des dégâts que ceux-ci vont causer. Sous sa gestion, les ministres, DG et autres cadres indélicats peuvent dormir tranquilles. Il ne sait pas sanctionner ou taper du poing sur la table. Faure, puisque c’est de lui qu’il s’agit, craint de sanctionner. Au moment où l’unanimité est faite autour de la sanction comme effet de dissuasion, le prince président se complaît dans les limogeages et affectations dites punitives. Une diversion qui ne trompe personne. Un ministre commet des gaffes, Faure prend connaissance de son dossier et le limoge sans autre forme de procès.

 

Le premier a gouté à la douce foudre du prince est l’ex argentier Payadowa Boukpessi. Des informations avaient fait état à l’époque de ce que celui-ci avait débloqué une forte somme à la demande et au profit du demi-frère Kpatcha sans en aviser le chef. Le ministre fautif Boukpessi Payadowa avait été purement et simplement limogé de son poste pour faute grave. Sans être inquiété, il s’était retrouvé à l’hémicycle sous les couleurs du parti au pouvoir. Or, au moment où il puisait pour Kpatcha, Payadowa Boukpessi ne s’était pas oublié. Idem pour le ministre Komlan Kadjé des Travaux publics qui avait été prié de céder son portefeuille pour une affaire d’intérêts personnels prononcés. Sans oublier l’éphémère ministre des Mines El Hadj Taïrou Bagbiégué. Le Gourma des savanes était accusé d’avoir confondu dans l’affaire des phosphates carbonatés, les intérêts stratégiques du pays aux siens et à ceux de ses soutiens. La boîte noire Barry Moussa Barqué, conseiller spécial de Faure et parrain de l’ex ministre Bagbiégué et de son collègue encore en  poste Dammipi Noupokou en sait quelque chose. Allez y savoir pour quelle raison, les natifs d’une même région se succèdent à ce poste stratégique depuis le débarquement du professeur Léopold Gnininvi. C’est ça aussi le Togo. Bienvenue dans le réseau et le club fermé de l’impunité et de l’opacité où personne, sauf ceux introduits au sein du système, ne sait au juste de quoi sont reprochés tous les ministres virés sèchement un de ces quatre matins du gouvernement. Pendant que l’on parle impunité, qui inquiète l’inamovible Koffi Kadanga Walla et son adjoint Bariki à la tête de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) ? Deux retraités qui gèrent les cotisations de nos parents comme bon leur semble et se tapent de bidons missions à l’extérieur pour leurs affaires ? Bariki lui a retrouvé sa jeunesse une fois à la retraite abandonnant sa première et tendre épouse à son domicile de Totsi à quelques encablures de la demeure de l’international Shéyi Adébayor au profit d’une créature fraîche à qui il a offert aussi un toit. Que c’est doux d’être retraité et d’être maintenu au poste jusqu’à ce que mort s’en suive ! Sur ce plan, le sieur Assih Banafey Rémy en charge de la gestion de la société EDITOGO éditrice du quotidien Togo Presse ne nous démentirait pas. Même si cette société est au bord de l’effondrement et croule sous le poids des créances avec un découvert de plusieurs dizaines de millions à l’Union Togolaise des Banques (UTB), Assih n’a que faire. Il a déjà pris soin de se mettre à l’abri du besoin. Le docteur David Ekoudé Ihou y verrait une preuve de jalousie. Que ce médecin se rassure. Personne n’envie ces voleurs et pilleurs qui trompent qu’ils sont là pour éviter le naufrage alors qu’il n’en est rien. Ils croient naïvement que sans eux, les entreprises qu’ils ont en charge vont s’écrouler comme des châteaux de cartes. D’ailleurs, si tel était le cas, à la CNSS par exemple, une dame dont nous taisons le nom, n’allait pas déserter complètement son poste pour courir s’occuper de sa machine communément appelée ordinateur sis à Bè, machine qu’elle a reçue de la Loterie Nationale Togolaise (LONATO).  L’indélicate dame qui est censée être à son poste régulièrement, n’y va pas. Elle a tout simplement choisi de gérer elle-même les jeux de pronostic sur son ordinateur de la LONATO au lieu de recruter une autre personne pour le faire. Elle est payée à la CNSS pour un service qu’elle n’accomplit pas. Or, elle ne veut pas aussi démissionner de la CNNS pour qu’on recrute une autre personne à sa place. Ce n’est pas du tout normal. Elle bénéficie ainsi du climat ambiant de l’impunité dans le pays. Des individus qui trichent l’Etat comme elle, il y en a plein dans la fonction publique. Ils feront l’objet d’un article dans nos prochaines mises en ligne.

Toujours dans le registre de l’impunité et de la justice sélective, le seul dans le système à avoir payé cash ses « fautes sur commande» est l’honorable Kpatcha Gnassingbé. Pour l’embastiller tranquillement et éviter une levée de boucliers, ils ont tout fait pour lui coller l’argument juridiquement béton armé appelé « flagrant délit ». Jusqu’à la seconde où vous lisez ces lignes, le Lynx n’a vu trace de ce que le prince et ses amis ont qualifié de « flagrant délit » pour pouvoir envoyer vite et bien Kpatcha et ses coaccusés au gnouf. Où se trouve le flagrant délit quand on n’a pas pris Kpatcha et ses coaccusés la main dans le sac ou dans une posture d’individus prêts pour l’attaque ou l’assaut final sur le domicile de son frère de président ? Et puis, une tentative de coup d’Etat est-elle suffisante pour être qualifiée de flagrant délit ? Une affaire qui nous rappelle comme si c’était hier matin les déclarations dignes de celles d’un enfant du général deux étoiles Titikpina Mohamed Atcha. Celui qui à l’époque appelé à la barre, s’était permis de reprocher à son jeune frère commandant Atti de n’avoir pas construit un poulailler dans son village à Tchamba. Nous ne savons pas si le fait de ne pas se rendre dans son village d’origine et de n’y avoir pas construit un petit poulailler est aussi synonyme de flagrant délit ? Les juristes peuvent éclairer notre lanterne en attendant. Passons pour retrouver Faure et son règne de l’impunité et de la justice sélective. Depuis 2005 à ce jour, aucun ministre, DG, directeur central d’administration publique n’a payé pour ses gaffes. Non, le prince ne connaît pas la sanction au sens premier du terme. Il ne fait que limoger les indélicats ou les affecter à un autre poste. Mais au même moment, il ne fait grand-chose pour protéger les petits voleurs de pintades, poules et petits escrocs du coin qui sont mis au cachot comme un jeu d’enfant. Les juges montent sur leurs ergots et déploient tous leurs savoirs dans ce cas et deviennent muets comme des carpes de l’océan Atlantique lorsqu’il s’agit des hauts fonctionnaires, DG et autres grosses pointures. Ceci étant, si ça continue ainsi, que va-t-il arriver en fin de compte ?

Taffa Biassi/ Pâ Tamba Lynx.info

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