Notre pays doit renoncer sans délai à cette politique désastreuse que préconise le FMI
Quelques semaines après la publication du rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur le Togo, le président du Parti du renouveau et de la rédemption (PRR), Nicolas Lawson, revient sur le document et critique l’analyse sur l’économie togolaise faite par cette institution internationale. Lecture !
Il n’y a qu’une mission publique qui vaille, c’est celle de proposer et de faire triompher des solutions de progrès inspirées par le respect des hommes. La déclaration finale de la mission de 2015 du FMI sur les consultations avec le gouvernement togolais au titre de l’article IV est tout simplement de la confusion et un mépris de cette mission particulière de toute élite humaniste. Les diagnostics sont approximatifs ou erronés et les recommandations sont destructrices.
Il n’est pas possible qu’un pays connaisse une réelle croissance économique moyenne de 5,4% pendant 3 ans et que son budget présente un déficit structurel constant pendant cette période. Il n’est pas non plus rationnel (sauf en Afrique) que ce pays connaisse une forte croissance de sa production agricole et investisse 500 milliards de FCFA dans l’extension de son port ; 120 milliards de FCFA dans la construction de son nouvel aéroport ; 95 milliards de FCFA dans la réalisation de grandes infrastructures routières ; 120 milliards de FCFA dans le projet électrique de CONTOUR GLOBAL ; 130 milliards de FCFA dans la construction de l’usine de clinker de Tokpli ; 100 milliards de FCFA dans le projet de marbre de Pagala, etc. ; par des endettements mais que son budget de 2014 baisse de plus de 110 milliards de FCFA par rapport à celui de 2013 et que ce dernier baisse à 815,6 milliards de FCFA par rapport au 832,7 milliards de FCFA de 2013.
Il est tout simplement insupportable de lire dans cette déclaration que la masse salariale estimée à 18,6% du budget n’est pas maîtrisée alors que les dispositions de l’UEMOA autorisent un plafond de 35%. Comment peut-on affirmer que les produits pétroliers sont subventionnés et entraînent l’aggravation des déficits intérieurs primaires et l’accumulation de la dette alors que leurs prix sont les plus élevés par rapports à ceux des voisins béninois et ghanéens ? Comment peut-on continuer à prêter de l’argent à un Etat aussi inefficace, dont 28 milliards de FCFA, juste pour réhabiliter l’hôtel du 2 Février ? Le déguisement de dettes surévaluées ou insolvables en actifs est une escroquerie.
Le FMI pousse délibérément le gouvernement togolais à une politique économique d’austérité funeste et à l’aggravation de la misère dans le pays, qui vont conduire à une explosion sociale. Les peuples européens ont commencé à lutter contre cet ordre néo-libéral et mondialiste, qui nourrit le pillage financier des nations et profite essentiellement à l’oligarchie financière supranationale. Cette politique ne crée que des désordres, la paupérisation des sociétés et des guerres asymétriques. Par le passé, Franklin Delano Roosevelt et Charles De Gaulle lui avaient porté des coups décisifs. Mais c’est une pieuvre qui survit et se reproduit grâce à la corruption et à la complicité des dirigeants politiques, ainsi qu’à la passivité des populations abêties et avilies par des médias à la solde des prédateurs.
Notre pays doit renoncer sans délai à cette politique désastreuse que préconise le FMI. Malheureusement, le gouvernement togolais n’a ni la capacité ni la volonté d’élaborer tout seul une politique économique et sociale pouvant aider à l’éradication de la pauvreté et d’affirmation de notre souveraineté nationale. Manifestement, il ne voit pas que les défis sont tout aussi bien infrastructurels que politiques, sociaux, démographiques et environnementaux. Il essaie au contraire d’anesthésier l’opinion en agitant les quelques infrastructures construites par un endettement massif et une prétendue conférence de l’UA à Lomé sur la sécurité maritime. Il instrumentalise les émotions et les ignorances et favorise la minorité qui s’accapare impunément des ressources du pays. Le PRR dit non au déluge de la misère et à l’austérité économique et sociale qui nous menacent dangereusement. Il faudra mettre en place rapidement un véritable gouvernement de salut public en vue d’établir dans le pays un ordre juste de solidarité, de bien-être social et de formation d’un capital humain digne de notre réelle destinée.
Les recommandations du FMI sont fondées sur de la masturbation intellectuelle et sur du vent. Leur modèle de la gouvernance apparaît de plus en plus inhumain et ne conduit qu’à la faillite. Nous sommes au troisième plan avec la Grèce mais sans aucune assurance d’un succès. Une prise de conscience doit naître partout pour pouvoir remettre l’homme au centre de toutes les préoccupations et non la finance ou seulement les investissements par les endettements dans les infrastructures apparemment improductifs.
Affamés de justice et de vérité, nous demandons au PRR une vraie protection économique et sociale de la population. Il est possible d’augmenter immédiatement les salaires de 30% dès la rentrée scolaire par un rectificatif budgétaire. Nous en avons assez de la faillite de l’Etat et de la cour du roi Pétaud. Mobilisons-nous pour faire changer le cours actuel des choses. Que DIEU nous protège et nous aide à nous libérer du fétichisme qui crétinise notre peuple et nous abuse.
Nicolas LAWSON
Président du PRR