Le prince n’est pas con ! Il sait le bout qu’il faut tenir pour vaincre son opposition : l’armée. Il sait que, dans une Afrique en pleine mutation, il n’y a plus de trop de place pour tyranneaux corrompus, pour enfants gâtés de la république. Ainsi donc, au moment où l’opposition togolaise se divise en petits morceaux créant des entités disparates prêtes à trahir au moment venu, le kabyè ne se fait pas prier. Ses opposants, il connait leur degré de moralité. Paresseux pour convaincre le peuple qu’il est le meilleur, il sait comment raccourcir les sentiers en politique. Comme toujours, il est allé du côté où se trouve le pouvoir, son pouvoir. La force brute, il sait s’en servir là où, la politique vient à lui manquer de crédit, de légitimité. Comme toujours, le prince a bien compris qu’il reste le dernier « Mohican » à extirper sur la côte ouest africaine. Portant depuis douze années le fétide képi de doyen des chefs d’Etat au sud du Sahara avec seulement cinquante ans d’âge, les choses semblent se refermer sur sa dictature ubuesque. Les Togolais sont fatigués du long règne des « Gnassingbé » et il le sait. Un diplomate en poste à Bruxelles nous confiait à Lynx.info que, Faure Gnassingbé s’échauffait pour rempiler en 2020 et que, ce qui lui donnait la frayeur est le soulèvement total du peuple togolais. Comme pour dire, s’il s’agissait de cette opposition archaïque avec des chefs aux antipodes de la lutte, de la libération du peuple, le prince de la Marina [Ndlr, palais présidentielle] aura de beaux jours devant lui. Dans la crise gambienne, l’armée a eu le génie de ne pas s’inviter dans des problèmes entre politiciens. L’armée togolaise créée par un kabyè et dirigée par les kabyè entendra-t-elle un jour raison que, le monde change et qu’elle a plus intérêt à sortir des clichés du tribalisme et du népotisme ? Pour le reste, Faure Gnassingbé lui, semble être encore arcbouter sur les anciens vestiges. Un air de l’époque stalinienne qui ne dit pas son nom semble s’être emparé de son pouvoir. Vêtu de blanc il est allé à Sarakawa le 24 janvier visiter des amas de fer rouillés du vieux « Fokker » qui rappelle l’époque des bruits de bottes de son père dictateur.
En 2005, une certaine presse Occidentale et surtout Jeune Afrique payées pour la cause nous disait alors que, le prince nageait dans des flaques de sang de ses concitoyens pour capter le pouvoir qu’il était jeune, et qu’il fallait lui accorder une chance. Nous y sommes avec sa tyrannie douce qui tue ! Du haut de sa tête qui ne pousse que des cheveux blancs, il a plutôt des réactions d’un président du troisième âge. Pour terminer par lâcher cette phrase qui en dit long de la suite qu’il donnera de son long règne, qui a fini par devenir pour les Togolais une fatalité : « Je vous connais et je sais que vous ne me décevrez pas » lance-t-il aux militaires du camp militaire de Témedja près d’Atakpamé. Vous l’avez bien compris. Il n’invite pas l’armée togolaise à ne pas décevoir le peuple togolais mais à ne pas lui décevoir lui, Faure Gnassingbé, fils du dictateur Eyadema Gnassingbé. Ambiance !
Camus Ali Lynx.info
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