Six ans après la crise postélectorale, l’armée ivoirienne ne correspond toujours pas aux standards d’une force moderne, selon un rapport de l’Assemblée nationale pour l’instant confidentiel.
Le projet de rapport de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la Côte d’Ivoire, présidé par le député Philippe Cochet, a été examiné en réunion de Commission des affaires étrangères, le 15 février. Dans ce document que l’Opinion s’est procuré avant sa divulgation, les parlementaires français se montrent très inquiets à propos des dernières mutineries dans l’armée ivoirienne et le retour en force des ex-rebelles aux postes stratégiques de direction des forces de défense.
«Les militaires français confirment que cette armée n’est toujours pas dans des standards corrects, indique le rapport. Les mutineries de janvier 2017 ont montré que le problème n’était pas simplement celui des compétences, mais qu’il était structurel, et requérait une prise en main rapide, sous peine de menacer la stabilité du pays ».
Presque six ans après la fin de la crise post-électorale, le président Ouattara, porté au pouvoir par les ex-rebelles, n’est pas parvenu à reconstruire une armée loyaliste, ni à réconcilier les frères d’armes. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Avec l’aide de conseillers militaires français, le chef de l’État avait réussi à réduire progressivement l’influence des ex-rebelles en les éloignant de leur région d’origine ou en les envoyant à l’étranger. Ils ont profité des récentes mutineries pour revenir au centre du dispositif sécuritaire.
Plusieurs com’zones (pour commandants de zone, les ex-chefs rebelles qui s’étaient partagé le septentrion ivoirien) sont allés négocier avec les mutins. Le chef de l’État les a nommés ensuite à des postes stratégiques. Ils contrôlent les unités d’élite les mieux équipées et formées. Wattao est devenu commandant de la Garde républicaine.
L’Opinion.fr
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