Au lendemain de la mutinerie, le président Alassane Ouattara avait mis fin aux fonctions du chef d’état-major de l’armée, le général Soumaila Bakayoko. Le limogeage de ce proche de Soro Guillaume, qui dirigea les troupes de la rébellion, pouvait semblé anodin, mais il prend un tout autre sens avec la formation du nouveau gouvernement ivoirien.
En effet, la nouvelle équipe a vu la mise à l’écart des ministres qui comptent parmi les fidèles compagnons du présient du parlement. Ils sont quatre au total : Affoussiata Bamba, ex-ministre de la Communication, qui fut la porte-parole de la rébellion, Moussa Dosso, ex-ministre de l’Emploi et des affaires sociales, considéré comme l’argentier de la rébellion, André Dacoury Tabley, ex-ministre des Eaux et forêts et adjoint de Guillaume Soro à la tête de la rébellion, et, enfin Paul Koffi Foffi, ex-ministre de la formation professionnelle, qui fut le directeur de cabinet de Soro du temps où il était Premier ministre.
Cette mise à l’étroit de l’homme pourrait bien trouver son origine dans les derniers événements qui ont secoué le pays. Selon certaines sources, la coalition au pouvoir avait décidé d’écarter Guillaume Soro de la présidence du parlement au profit d’un cadre du PDCI cette fois. Et ce serait pour exprimer sa désapprobation qu’il aurait actionner ses soutiens au sein des ex-combattants de la rébellion intégrés à l’armée pour les inciter à une mutinerie autour de primes de guerre.
Vrai ou faux? Toujours est-il que c’est ce dimanche, alors que les mutins avaient été convaincus de regagner les casernes et que le pays tout entier était encore sous le choc de cette crise, que Soro annonçait sa candidature à la présidence du parlement sur les réseaux sociaux. Le jour même, il effectue le tour des partis politiques présents au parlement pour faire campagne. A-t-il voulu ainsi forcer la main au président Ouattara? La question reste posée.
Pour lui, après avoir vu échapper le poste de vice-président, la présidence de l’Assemblée nationale apparaissait comme l’unique bouée sur laquelle pouvait s’agripper Soro pour espérer jouer un rôle de premier plan dans le paysage politique ivoirien dans la perspective de ses ambitions présidentielles.
Mais, en écartant tous ses soutiens aussi bien militaires que politiques au sein du governement, Soro se retrouve cette fois esseulé, sans ses fidèles lieutenants. Toutefois, connaissant l’homme, qualifié de teigneux par ses proches, le président du Parlement fera tout pour survivre et continuer à occuper les plus hautes fonctions de l’Etat, rien que pour échapper à d’éventuelles poursuites pour un homme qui traine de nombreuses casseroles.
Afrique.le360.ma
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