Le président Sarkozy et l’Union Européenne viennent de faire connaitre leur position sur l’élection présidentielle togolaise du 4 Mars de la manière que l’on sait ! En entérinant purement et simplement la énième parodie d’élection dans ce pays qui se livre a un gangstérisme hideux depuis près d’un demi siècle, ces deux autorités ont passé par pertes et profits tant d’années de lutte et de sacrifices du peuple togolais qui ne revendique que son droit à la liberté et à la dignité confisquées par un clan sans scrupule.
Non seulement, cette attitude est totalement incompréhensible au regard du contexte prévalant dans ce pays sévèrement meurtri, mais elle revêt un caractère d’ inamitié et de provocation vis-à-vis du peuple togolais en lutte et de tous les opprimes du continent.
Les peuples d’Europe et/ou leurs représentants s doivent exiger des explications de ces deux autorités dont le soutien à cette dictature innommable ne sera pas sans conséquences.
Pourtant, les autorités française et européenne n’ignorent pas les circonstances de l’arrivée au pouvoir de cet apprenti dictateur. Elles n’ignorent pas non plus les graves irrégularités qui ont émaillé le processus électoral lesquelles ont été dénoncées par les observateurs européens. Elles ignorent encore moins que cette élection s’est déroulée dans un climat dominé par les traumatismes et la psychose née des massacres de 2005 et que la communauté internationale n’a toujours pas juge bon de poursuivre devant le tribunal pénal international. Elles n’ignorent pas davantage le sort réservé par le pouvoir illégitime de Lomé aux 22 engagements souscrits devant elles !
Pour des raisons qui leur appartiennent, elles n’ont pas cru devoir enquêter sur la mise hors de circuit du système satellitaire finance par l’union et destine à garantir la transmission et l’intégrité des résultats du scrutin. Les résultats de cette enquête auraient permis de situer les responsabilités et de sauver les processus ultérieurs d’une part et de restaurer la confiance de l’électeur dans l’engagement de l’union d’autre part.
Enfin, les multiples violations du code électoral dont ses propres observateurs ont été les témoins privilégies n’ont, semble-t-il pas fait naître le moindre doute chez ces respectables autorités de l’Union Européenne ni chez le président Sarkozy quant a la régularité d’un tel scrutin. Elles ont préféré laisser le peuple togolais à son propre sort et à la merci de ses bourreaux qui ne demandaient pas mieux ! Ailleurs, les Etats-Unis ont exige la reprise de tout le processus pour bien moins que cela !
D’où la question : l’Europe, veut-elle pour l’Afrique une démocratie de qualité ou une démocratie au rabais pilotée par des individus sans foi ni loi et qui ne croient qu’en la force ?
Qu’il est loin le temps où le Dr Bernard Kouchner se faisait le chantre du droit à l’ingérence en faveur des peuples opprimes ! Qui se soucie encore du sort des militants arrêtes depuis le 4 Mars pour délit d’opinion ?
La question de l’utilité du programme d’appui européen se pose désormais a tout processus quel qu’il soit ! Doit-il servir à faire le jeu du régime en place ? Les esprits encore perplexes s’interrogent : Par exemple, quel est le seuil tolérable d’irrégularités, de violences et de violations pour qu’un scrutin soit considèré comme régulier par l’union européenne ? Quelles mesures ou sanctions l’autorité européenne envisage-t-elle contre les « usurpateurs » de Lomé a la suite des manipulations auxquelles elles se sont livrées sur les installations techniques financées par l’union ?
Ces questions sont autant de nuages qui s’accumulent sur la crédibilité et la viabilité du programme d’appui au processus électoral au Togo comme ailleurs. Il appartient à l’union européenne de prendre ses responsabilités et a la nouvelle Opposition togolaise de la mettre au pied du mur. C’est, entre autres, à l’aune de ces questions cruciales que se mesurera aussi la détermination du président Jean-Pierre Fabre et de son gouvernement soutenu par le peuple dans toutes ses composantes
Max Dorcinville