Edito. Comme si Faure Gnassingbé ne savait pas que l’ « islamisme » se nourrit des frustrations ! [ Par Camus Ali]

0

Et vlan ! Ce qui ne devrait surtout pas arriver semble désormais être arrivé et prend forme au Togo. Au plaisir des « djihadistes » embusqués dans le sahel ouest africain qui attendent l’occasion rêvée. Sous nos yeux. En pleine république laïque où religions et ethnies confondues vivent, et se côtoient depuis des millénaires. Pourtant, et avec un peu de raison, de jugeote mieux d’anticipation, une certaine élite qui dirige depuis cinquante ans le Togo se devait de le prévoir. « Tout pouvoir humain est un  composé de patience et de temps. Les gens puissants veulent et veillent» selon les mots d‘Honoré de Balzac. Dans un monde de plus en plus en proie à toutes les dérives, on pensait que, la smala autour de Faure Gnassingbé allait arpenter les marches –pieds du palais où trône le prince qui nous ai né un 05.02.2005. Juste, pour lui souffler aux oreilles que, le pays ne serait plus gérable sans reformes. Ici, et tout de suite les reformes notre prince aimé ! Au lieu de ces doux mots pour inciter voire titiller les méninges du président que, tous décrivent comme paresseux, voire cynique de prendre la gravité du drame dans son pays. Que nenni ! Ceux qui l’ont conseillé de fusiller plus de quatre cents de ces sujets un matin de 2005, semble l’avoir donné un quitus de continuer advitae nam dans la brutalité. C’est connu. Quand une tyrannie à des décennies d’âges, elle mange ses propres enfants, matraque ses enfants rebelles et a comme repère : « l’ethnie », le « clan ». Quand nous avions approché par téléphone trois, de ces mille et un conseillers autour du prince, la chansonnette, mieux le refrain semble être le même et pour tous : « C’est œil pour œil et dent pour dent». Bien que, tout semble s’écrouler sous leurs pieds, ils sont droits dans leurs bottes. Chaque illuminé semble ne plus voir sous ses pieds. Mieux, ils enfoncent tous en chœur le clou. D’autres dénonçant la montée des violences du preux Tem, Tikpi Atchadam. Le hic dans leur argumentaire, est qu’ils prennent bien soins de ne pas voire les causes pour ne parler que des conséquences. Ce que nous avions constaté à Lynx.info, et qui, prend toutes les formes d’une arrogance d’un mauvais goût est que, eux à Unir [Parti crée par Faure Gnassingbé, NDLR], ils sont dans la bonne voie. Dans leur compréhension du drame togolais, C’est le peuple qui ne les comprend pas, voire est ingrat sinon très ingrat. On a beau retourner la question aux mille conseillers de Faure pour savoir combien de temps, ils tiendront encore quand, les pans entiers de toute une nation tombent les uns après les autres ? La réponse toute simple devient comme une provocation à leurs yeux : « Vous verrez qui démissionnera avec le temps et le premier ». Allusion faite aux marches à la plage de l’opposant Jean-Pierre Fabre qui ont fini dans un fiasco total. Ici, les « Fauristes » sont dans une logique. Au mieux ce serait l’occasion de décapiter l’opposition par le chantage, l’achat des opposants et la prison. Au pire, ce serait la course aux balles réelles pour les premiers et aux jets de pierre pour les seconds. Frustrations, injustices, misère, chômage voilà tous les indices qui mènent à ce que sous le titre du site de la propagande www.republicoftogo.com on nomme « Interpellation à Sokodé d’un imam radicalisé».

Arrêté un pauvre monsieur de confession musulmane sous le prétexte qu’il aurait distillé des appels à la violence et à la haine lors de la prêche de vendredi ne fait pas sérieux. Si nous comprenons bien, c’est le pauvre imam, Djobo Mohamed Alassane qui aurait aussi téléguidé depuis son cachot les militaires cagoulés à aller dans le quartier Agoè incendier le siège du PNP ? Jean Kissi (cadre du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) dans un débat avec le ministre Gilbert Bawara du parti UNIR au micro de nos confrères d’Africa 24 en 2010 disait que, la caractéristique du pouvoir de Faure repose sur la paresse physique comme intellectuelle. Aujourd’hui nous y sommes ! Il suffit de voir leur manière de traiter des problèmes de société à la hussarde pour s’en rendre compte. Il suffit de voir comment des affidés prennent d’assauts les médias nationaux comme internationaux pour expliquer la bonne foi de leur champion pour être convaincu que, rien ne les ébranlera si le peuple togolais ne prend pas son destin en main en les chassant par la force brute. Tour à tour les tueurs d’hier avec licence de tuer sont devenus des laudateurs de paix, des inciviques connus comme tels dans le monde entier sont devenus sous nos yeux des citoyens modernes, liges et respectueux des lois de la république. On croit rêver ! Un ministre du pouvoir a même écrit à la rédaction de votre journal en taxant l’opposition d’être violente, cynique. Dans le fond, et dans le tréfonds de son âme, il voit les millions que dis-je, les milliards, le luxe insolent passer entre ses mains, si par mégarde un changement venait à prendre forme au Togo. Président ou doyen des chefs d’Etat de la CEDEAO (ramassez, ce que vous voulez chers Lynxionautes), Faure Gnassingbé semble désormais ne vouloir qu’une chose : « une présidence à vie ». Son père a écrasé dans le sang et les larmes la première génération des années 1990. Le fils pourra-t-il à son tour écraser celle qui est née avec le cellulaire, Facebook, Twitter WhatsApp… ? Le temps est le tombeau des princes disaient les sages grecs. Faure Gnassingbé sait-il que, son tombeau est proche, sinon très proche ?

Camus Ali
Lynx.info

{fcomment}
 

Partager

Laisser une réponse