Dites-leur
Dites-leur que nous avons séché nos larmes pour attendre le temps
Le temps qui échappe à la malice humaine
Le temps qui délivre les peuples de leurs méchants dirigeants.
Nos pleurs ne servent à rien : les prédateurs n´ont jamais eu de cœur.
Dites-leur
Dites-leur que les orphelins ne font plus de cauchemars
Dans leurs rêves voltigent déjà des colombes de l´espérance
Et sur leurs lèvres éclatent peu à peu le sourire
Comme des tournesols à la montée du soleil.
Dites-leur
Dites-leur qu´on ne s´impose pas au peuple par la force des armes
Ni par le mensonge
Ni par les billets de banque
Tous moyens illogiques, un jour, auront un prix à payer.
Dites-leur
Dites-leur qu´on n´encage pas la Vérité
Qu´on ne peut non plus détruire la pensée avec le fusil
Nul ne peut dompter les vagues de l´océan qui roulent, roulent
Car il n´y a vraiment pas d´homme -Dieu sur terre.
Dites-leur
Dites-leur que l´heure est proche
Que bientôt les roseaux côtoieront les chênes
Les bouts de canons seront bouchés de roses
Les barbelés aux frontières maculés de sang
Feront place à des rangées d´œillets
Comme pour saluer la levée des jours nouveaux.
Dites-leur
Dites aux tyrans que l´ouragan emportera les baobabs
Lorsque le temps imposera son temps.
Brême, Allemagne, 2009
Ali Akondoh