Devenir un pays émergent en 2020 avec l’aide des autres pays . Parole de Ouattara !

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La République de Nanan avance à pas pesant vers 2020. Elle avance avec beaucoup de peines car elle est fouettée par une dictature caniculaire ; pire que celle de Nanan. La marche de la République de Nanan est triste comme la marche de Victor Hugo vers sa défunte fille Léopoldine Hugo. Elle n’a ni bouche pour crier, ni poing à lever en signe de protestation. Son tortionnaire l’a lié. Mais la cause est noble car ce tortionnaire lui a fait comprendre que si elle renonce à elle-même, en 2020, elle deviendra un pays émergent. C’est-à-dire que dans moins de huit ans, la République de Nanan sera comme l’inde, le Brésil, l’Afrique du sud et pourquoi pas la chine ? Ceux qui salivent à l’idée d’entendre que notre pays deviendra émergent en 2020 n’ont aucunement tort. En fait, l’analphabétisme à une telle force dans cet espace que même les lettrés se laissent facilement convaincre par les arnaqueurs. Nanan nous disait qu’il existe deux types d’intelligence : celle de l’école et celle de la vie courante. Malheureusement, aucune de ces deux intelligences n’aident les fascinés à crier à l’escroquerie morale. Dommage !

 

Dans cette histoire de pays émergent, une seule chose rassure. En effet, les porteurs du projet sont ceux qui, pendant plus d’une décennie, ont immergé la République de Nanan. Pris depuis peu par une sorte de conscience précaire, ils veulent faire un massage cardiaque à leur proie. Cependant, une réalité détruit les intentions des tortionnaires. Le fait est qu’une sorcière se débarrasse difficilement de son pouvoir par ailleurs supérieur à ses propres capacités. Il faut donc une action divine vigoureuse. Elle devra bien entendu accepter sa propre délivrance. Or dans la république de Nanan, les tortionnaires disent qu’ils ont conclu un bail emphytéotique avec le pouvoir. Ils sont là pour au moins 99 ans. Pour atteindre une telle longévité, il faut tout simplement être sorcier où partager les vertus de Sogolon Kédjou, la méchante marâtre de Soundjata Keïta. Cela rend donc impossible toute délivrance. En conclusion, la sorcière demeurera une sorcière. Toutes nos excuses au Professeur Boa Tiémélé Ramsès.

C’est donc avec des tortionnaires viscéralement méchants, incapables de renoncer à leurs péchés que la loque appelée République de Nanan atteindra 2020. Ils savent que l’émergence repose sur des critères. Pourtant, ils ont abandonné ces critères au bord du chemin. Où est donc la démocratie ? Elle gît là, non loin des pieds de la République sous la salive et l’urine des tortionnaires. Ils ont sécrété une justice aux ordres, liée jusqu’à la moelle épinière donc incapable de dire le droit sans lorgner du côté du chef des tortionnaires. C’est de là que viennent les ordres. La partialité de la justice est telle qu’elle assiste à la nomination des seigneurs de guerre (grands tueurs) qui deviennent successivement commandants de zones, chefs de police militaire puis préfet. Cela se fait aux yeux et à la barbe de grands intellectuels qui claironnaient hier et qui aujourd’hui sont devenus tous aphones dans des conseils constitutionnels politiques, des partis suiveurs, des ONG se nourrissant des restes des tortionnaires.

Comment devenir émergeant si la liberté est maltraitée au point de disparaître sous le coup de bâton des tortionnaires? Qui parle? Qui conteste? Qui s’oppose ? Personne. Or être un pays émergent c’est aussi libérer l’espace politique, donner la parole au peuple afin que par ses contributions ou critiques, il participe au développement du pays. Nos tortionnaires préfèrent conduire la République de Nanan avec une seule jambe d’ailleurs atteinte de cancer.

Notre République de Nanan marche vers 2020 avec dans son baluchon, une administration corrompue jusqu’aux os. Au trésor public, c’est la loi des 10%. Dans la passation des marchés, le gré à gré est un principe sacro-saint. Vous voulez devenir un instituteur, passez à la caisse, la modique somme de 400 000 F CFA n’est rien. Vous voulez devenir gendarme ou policier, laissez-vous pénétrer des valeurs du rattrapage ethnique et Dieu vous bénira. Vous voulez vous inscrire au collège? Présentez-vous à la caisse de l’entreprise d’un Ministre tortionnaire pour réussir votre année scolaire. Vous voulez aller à l’Université ? Commencez d’abord par débourser l’argent en classe de terminale dans des réseaux d’inscription qui relèvent le goût de la corruption. Quel document administratif comptez-vous obtenir? L’agent vous dira simplement que la corruption a certes été décriée par les tortionnaires mais elle mène encore et toujours une vie paisible. En un mot, elle a pris de la graisse.

Mais au-delà de tout il nous faut une république solide pour brandir le trophée de gloire en 2020. Or il se trouve que chaque mois, notre République à ses séances d’attaques jamais rendues impossibles par la super armée tribale des tortionnaires. Elle se laisse laminer par des hommes invisibles sur le terrain. A la vérité, les tortionnaires sont incompétents. Ils n’ont aucune politique lucide de sécurisation des biens et des personnes. Ils ne maitrisent rien à part la torture d’innocents citoyens. Tout s’étiole entre leurs mains coupables. Et avec cette prouesse ils chantent que les investisseurs les courtisent. Ah bon ! Qui sont ces investisseurs qui aiment jeter leur argent dans le vent ? L’on n’investit que là où la sécurité et la justice sont exemplaires. Or chez Nanan, la sécurité est zéro et la justice est zéro! Certainement que lorsque la République se pointera au portail de 2020, elle n’aura ni pieds, ni bras car il y a de fortes chances que l’armée tribale la livre aux invisibles.

Nous sommes arrêtés au bord de la route et regardons cette République boiter. Les railleries des enfants nous font penser qu’il n’y a pas dans cette République des hommes capables de créer une union sacrée autour d’elle. Elle va donc malheureuse avec la musique du rattrapage ethnique, de l’insécurité, de la corruption, de l’injustice. A cette allure, au lieu d’être un pays émergent, elle deviendra un pays immergé en 2020.

Pauvre de nous.

Les Pamphlets d’Alain Bouikalo

 

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