Les manifestations organisées depuis août 2017 sous l’égide de la Coalition des 14 pour exiger le retour à la constitution de 1992 et le départ immédiat de Faure Gnassingbé sont finalement étoufées dans l’impasse d’un 27ème dialogue.
Le document signé par les deux parties le 18 février en guise de règlement intérieur du dialogue a statué que les négociations commenceront le 19 février et qu’elles dureront environ dix (10) jours.
Mais dès la fin de la séance du 23 février, le dialogue fut ajourné sine die. Raison de cet ajournement inattendu ? Le facilitateur aurait un programme de tournées à faire dans les capitales européennes.
Autant on ne sait pas si ces tournées étaient prévues avant l’ouverture du dialogue, ou si elles ont une quelconque relation avec la situation politique togolaise, autant on ignore à quelle date elles prendront fin pour permettre au facilitateur de revenir à Lomé relancer le processus du dialogue.
On sait par contre trois choses :
1- Les manifestations, notamment les marches organisées par les 14 seront suspendues durant toute la période du dialogue, comme on peut le lire dans le communiqué publié par les facilitateurs le 2 février 2018.
2- Sur les préalables, le régime n’aurait pas respecté son engagement. Pour les 14, des membres de l’opposition croupissent encore dans des prisons, pour avoir participé aux marches.
3- Sur la question du retour à la constitution de 1992, le régime et son parti auraient été inébranlables : d’accord pour le retour à cette constitution ; mais pas question de demander le départ de Faure, ni immédiatement avant la fin de son mandat, ni plus tard en 2020.
Il faut, ont-ils laissé savoir une fois encore avec fermeté, remettre les compteurs à zéro en 2020 à la fin de ce troisième mandat en cours, pour le laisser poser encore sa candidature aux présidentielles de 2020, comme s’il n’avait pas fait déjà trois mandats successifs, et qu’il n’avait donc jamais été Président au Togo.
Même le facilitateur a dû probablement trouver dans cette intransigeance du régime et de son parti, une forte dose de mauvaise foi et un mépris souverain pour la masse des opposants togolais, puisqu’il est, lui, Président d’un Etat où l’on ne badine pas avec les principes démocratiques.
La séance de ce deuxième jour des négociations et l’ajournement inattendu du dialogue laissent clairement présager que ce 27ème dialogue aussi ne résoudra pas le problème politique togolais. On devrait s’y attendre.
Pour la CDPA-BT, ceux qui croient et ceux qui laissent croire aux autres que l’Opposition togolaise va pouvoir résoudre son problème à travers ce 27ème dialogue devraient réfléchir par deux fois. Il est réconfortant de savoir qu’ils sont de moins en moins nombreux !
Rappelons que ce problème de l’Opposition n’est pas de trouver encore avec le régime un accord bancal, qui continuerait à maintenir le statu quo au profit des tenants du pouvoir dictatorial.
Le problème politique de l’Opposition est d’arriver à mettre fin au régime de dictature, pour rendre possible l’instauration d’un système politique démocratique capable de faire progresser les conditions d’existence de la masse de la population.
Lomé le 28 février 2018
Pour le Bureau Exécutif National,
Le Premier Secrétaire.
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