L’heure n’est plus aux longues réflexions et analyses. Nous sommes dans la phase des actes concrets.
Nous les avons tous vus, nous les avons tous entendus. Nous les avons tous subis. Nous les avons tous étudiés. Nous avons tous analysé leurs objectifs, leurs méthodes, leurs différents scénarios qui tous aboutissent aux mêmes résultats, depuis plus de 40 ans : ceux que vous connaissez.
Les avez-vous vus tous, vêtus de blanc ? En blanc pour défiler dans nos rues, aux yeux et à la barbe de ceux dont ils bafouent le droit et la dignité. En blanc pour souiller notre histoire de leurs actes ignobles, piétiner, salir la mémoire des héros morts pour la patrie. En blanc pour nous défier. Quel blanc ? Le blanc de Podogan ! Oui, Podogan, l’insatiable, un des personnages de La Tortue qui chante qui n’hésite pas à définir ainsi sa conception spécieuse de l’innocence : „ L’innocent, c’est qui ? Ce n’est pas celui qui n’a rien fait de mal.
Mais, c’est celui qui, même ayant commis les plus grands crimes du monde, est suffisamment habile, ou possède suffisamment d’influence, d’argent et de relations pour s’en sortir toujours les mains pures. Moi, j’ai toujours été innocent et je le serai toujours“ . Puis il menace :“Je serai impitoyable…et innocent ensuite“ . C’est comme s’ils nous disaient :“ Nous possédons la ruse, l’argent nécessaire, les forces armées, la Ceni, la Cour Constitutionnelle et suffisamment d’amis et d’influences à l’extérieur pour être impitoyables envers les populations togolaises, les malmener comme bon nous semble…et être innocents ensuite“.
Donc en blanc pour nous narguer. Mais, là, en se mettant en blanc, ils ne trompent qu’eux-mêmes : ce qui se cache sous ce blanc, nous le connaissons tous : c’est le sang, bien rouge de milliers de Togolais versé sur l’autel du pouvoir d’un clan. Ce sont les actes crapuleux, bien ténébreux perpétrés par cette bande de gangsters, ce sont les magouilles, les vols d’urnes, de documents précieux compromettants pour eux, pouvant révéler aux yeux du monde entier leur vraie nature de régime gangster. Ce qui se cache sous ce blanc, c’est la pourriture nauséabonde de leurs moeurs politiques.
C’est aussi le blanc de Ponce Pilate, de l’hypocrisie de la Communauté Internationale qui s’en lave les mains, pire, qui est prête à applaudir, à féliciter tous les Podogan, avides de pouvoir et d’argent, qui savent se rendre innocents après avoir commis les plus grands crimes du monde. À moins que ce soit le blanc du linceul d’hommes et de femmes dont la conscience est morte, qui ont perdu toute notion de valeur humaine. „ Tombeaux blanchis !“ le Christ l’a si bien dit. Ils disent que les résultats sont définitifs. Nous avons à leur répondre qu’ils ne peuvent pas indéfiniment se moquer de nous, insulter notre intelligence. Impunément nous voler, nous massacrer, puis nous narguer. Etat voyou, sans foi, ni loi, ils ne méritent pas le respect dû à un Etat de droit, et nous devons trouver les moyens appropriés, nous aussi désormais, pour les combattre, même à la limite de la légalité, puisque eux, les premiers se sont mis en marge de la légalité.
Nous n’avons qu’une attitude à adopter à leur égard : leur faire échec par tous les moyens possibles et partout, aussi bien au pays qu’à l’étranger. Nous n’avons qu’un but : les renverser pour construire la nation togolaise. L’affaire, soyons-en conscients, est d’abord celle des Togolais. Qui que nous soyons, oublions tout, sauf que nous sommes tous Togolais, que nous aimons le Togo, que nous avons le devoir de laisser aux générations futures un autre Togo que celui des gangsters. Oublions nos querelles, nos divisions, nos régions. Et, même si nous demeurons membres de nos partis, de nos associations, oublions le culte de nos particularismes. C’est dans cet esprit que nous pouvons aborder la nouvelle situation créée par la proclamation des faux résultats du scrutin du 4 mars par la prétendue Cour Constitutionnelle.
Sénouvo Agbota ZINSOU