Parce que le chemin qui mène la Côte d’Ivoire à la réconciliation est, certes semé d’embuches, mais pas aussi long qu’il ne le parait. Parce que le danger qui la guette est encore permanent et imminent. Parce qu’il n’y a plus de temps à perdre… Certes, la libération de quelques 14 prisonniers de la haine, est un timide début. Mais il reste insignifiant. Et cela ne ravira personne septième ciel.
On le sait tous. La réconciliation est à portée de main. Il suffit de le vouloir. Sincèrement et courageusement. Il s’agit de se hisser, au-dessus de son propre égo, mais aussi, au-dessus des mêlées partisanes et des intérêts égoïstes. C’est le défi auquel devrait normalement s’attendre un président normal. Hélas. Pour Alassane Ouattara, les dés sont pipés depuis le début. Ils l’ont été, pour un seul but : son accession au pouvoir. Le voilà donc, mains et pieds liés, tiraillé de tous parts. Le voilà à courir ça et là, à se plier aux injonctions de ses soutiens, à subir les pressions de son propre camp, à traficoter dans le dos des ivoiriens. Et quand finalement arrive le moment d’agir, de poser des actes salutaires, le voilà à surprendre plus d’un avec de timides libérations de prisonniers politiques et à vouloir ainsi s’attirer des honneurs et des gloires imméritées.
Sur quels critères crédibles ces prisonniers ont-ils été libérés ? Peut-on encore douter – qu’en Côte d’Ivoire – il existe une justice qui ne soit pas pilotée dans l’ombre par le régime en place? Nous voilà éclairés. La justice ivoirienne est une tortue. Qui accélère le pas. Quand le régime en place, daigne bien lui mettre le feu à l’arrière-train.
Ils sont sortis de prison. Provisoirement. Ils ont été célébrés par les siens. Ils ont retrouvé leurs familles respectives. Certes sous d’autres cieux. Des extrémistes grincheux ont dû certainement en pester. Pour autant. Le ciel est-t-il tombé sur la Côte d’Ivoire ? Bien au contraire. Nombreux ivoiriens, épris de paix, dans leur for intérieur, ont ressenti ce que tout démocrate aurait ressenti. Même à titre provisoire : de la satisfaction… fut-elle, partielle.
Car, ce n’est pas assez. Et nul ne l’ignore. Il faudra bien aller au-dé-là des intentions, au-delà des pas timides. Il faudra se décider à aller résolument vers la normalisation de la vie socio-politique, à créer et à libérer un véritable espace de jeu politique, à tourner le dos à la justice sélective, au rattrapage ethnique, aux violations massives des droits de l’homme, à la confiscation des libertés publiques, individuelles et collectives… Il faut aller plus loin dans les actes. Pendant qu’il est encore temps. La Côte d’Ivoire en a besoin. Les ivoiriens en ont besoin.
Face à de telles attentes ; face à ce qui apparait comme essentiel pour la survie de la nation ivoirienne, peut-on se hasarder à compter – ne serait-ce que – sur la bonne foi du régime en place ?
La récente libération d’Affi N’guessan, d’Aboudramane Sangaré, de Lida Kouassi, de Koua Justin, de Michel Gbagbo…, prisonniers d’une dictature féroce, enseigne, qu’il faudra continuer la lutte de Libération des fils et filles de l’Afrique, des griffes de l’oppresseur occidental et de ses suppôts africains, indignes et vendus. Il faudra, à tous les panafricanistes, à tous les résistants et patriotes africains, continuer cette lutte, avec le même courage et la même foi. C’est à ce prix-là – et à aucun autre – Qu’ils libèreront le continent noir de ses parasites. C’est à ce prix-là, qu’ils obtiendront la libération de tous les prisonniers politiques. En attendant, la Côte d’Ivoire n’est pas encore sortie de l’auberge. Or, il le faut. Absolument. Pour ne pas qu’elle sombre totalement, dans la déperdition.
Avec ces quelques prisonniers politiques, libérés – même – provisoirement, il y a des raisons de croire que demain s’annonce radieux et plein d’espérances pour la Côte d’Ivoire et pour les ivoiriens. Parce qu’ils auront retenu, que seuls leurs sacrifices et leurs efforts finissent toujours par payer. Aussi, gagneront-ils à poursuivre dans cette voie, à Aller jusqu’au bout de leurs efforts. Sans jamais y renoncer.
Marc Micaèl La Riposte