Dramane Ouattara et les 40 rebelles ou si vous le voulez, Alibaba et les 40 voleurs, ça pourrait être un bel intitulé pour la cérémonie de formation d’un ancien nouveau conglomérat de rebelles baptisé gouvernement.
Mais, on le sait tous ; ce n’est donc pas un événement à attirer notre attention. Ça aurait pu être ainsi, si de très graves révélations ne sous-tendaient pas cette triste mise en scène digne d’un rituel de changement de chef de loge maçonnique.
Alors, parlons-en.
Les théoriciens de l’analyse politique diraient, Ouattara vient de faire du neuf avec du vieux. Ce serait une approche trop banale.
C’est pourquoi il faut relever sans attendre, que annoncer à grande pompe un nouveau gouvernement et revenir sur la table avec l’ancien, assaisonné d’un premier ministre faire-valoir, cela démontre à l’évidence une chose : Ouattara ne dispose pas de ressources humaines qualifiées et ministrables.
Cette vérité primaire cache bien d’autres, que voici. Le RDR est un ramassis d’analphabètes. Le RDR est formé par un conglomérat de militants mercenaires. Sa base militante et son électorat ne sont pas ivoiriens. Le RDR fonctionne comme une fête foraine. Ses rassemblements sont alimentés en forains indépendants, attirés par les rétributions en sacs de riz ou billets de banque et par les promesses de distribution de cartes d’identité ivoirienne ou de terres du foncier rural. Le RDR est un parti fantoche essentiellement animé par des foules instables et itinérantes, avec un minuscule électorat composé de paysans et braconniers traditionnels du Nord de la Côte d’Ivoire représentant moins de 8% de l’électorat ivoirien.
Deuxième révélation fondamentale sortie de la formation de ce gouvernement de vauriens et de méchants, Ouattara confirme qu’il est passé maître dans l’art de protéger les criminels de sang et les voleurs à col blanc. Illustration : Anne Oulotto est trempée dans une sale affaire de pots de vin et de passation de marché de dupe en attribuant des marchés d’enlèvement de déchets ménagers solides estimés à plusieurs milliards, à un groupement de sociétés formé par une entreprise française dissoute et une société appartenant aux frères Bictogo formée deux mois avant la fin de la procédure de sélection. Mais Ouattara confirme cette femme corrompue et attachée aux pots de vin comme à un talisman tout simplement parce que cette célibataire endurcie est réputée, selon les mauvaises langues, pour la générosité de sa jupe qui lui faut d’être une femme au « grand cœur » indispensable pour animer l’équipe rebelle.
Troisième révélation et non des moindres : Ouattara fait la promotion de la médiocrité. Kandia Camara ne sait pas conjuguer, même le verbe « manger » au présent de l’indicatif. Mais elle est ministre de l’Education nationale. Après avoir choqué plus d’une fois les participants aux sommets de l’UNESCO, en passant par les Ivoiriens qu’elle continue d’abreuver en mauvais français, cette Mamie Casse Cou du mauvais français, est confirmée ministre. A celle-ci, il faut ajouter des cancres comme Konaté Sidiki, un alcoolique notoire que Bédié lui-même ivrogne expérimenté, déteste tout de même, à cause sa mauvaise haleine, car en plus d’être d’une inutilité technique manifeste, il n’est même pas capable de se laver les dents. Et que dire d’Adama Bictogo, d’Hamed Bakayoko, loubard et voleur depuis le Lycée et plusieurs fois entendu et mis aux arrêts pour vandalisme et vol en association, alors qu’il était encore sur les bancs de l’école.
Et enfin, cette autre révélation là. Ouattara récupère enfin sa chose : la rébellion armée. Koné Zakaria le disait déjà lors d’une réunion de mise au point avec les parents d’Ibrahim Coulibaly alias Sergent Chef IB au plus fort des dissensions entre les chefs rebelles du MPCI. Enfin il ose. C’est Ouattara le chef de la rébellion. C’est lui qui a tout conçu avec Blaise Compaoré et la France puis financé la rébellion. Alors, à tout seigneur, tout honneur, Ouattara occupe enfin le fauteuil de Chef de la rébellion armée qui sévit depuis 2002 avec à son compteur plus de 20 000 civils tués. Donc c’est fait. Ministre de la défense en remplacement de Soro Guillaume, Ouattara confirme la règle selon laquelle, « on mieux servi que par soi-même ».
Mais que retenez-vous de fondamental, en mettant toutes ces révélations ensemble ? Une seule chose : Ouattara fait du surplace.
Un ancien « gouvernement » reconduit. Les mêmes vauriens et cancres. La même dynamique de promotion de la médiocrité. La même volonté affichée de protéger les voleurs et les criminels. Le même attachement à sa vocation de rebelle qui ne croit qu’au pouvoir de la violence et des armes. La même détermination à s’enfoncer plus bas dans l’enfer génocidaire ivoirien en tant que commanditaire suprême des massacres de civils. Et à la fin, le même échec patent, la même paupérisation des ménages, le même pillage des ressources de la Côte d’Ivoire, toujours à la tête d’une clique de 40 voleurs bien rodés maintenant.
La stagnation, l’incapacité d’innover, l’unique alternative de ne faire que du sur place, en faisant du nouveau avec de l’ancien sans vraiment faire du nouveau, c’est ce qu’on appelle être en fin de parcours. En langage FRCI, on dit » Sra banan, ça vé di route è finie ».
Or, il ne peut plus faire marche arrière. Donc que lui reste-t-il à faire ? Fumer son dernier cigare et attendre le porteur du Sabre qui vient de sortir de la forêt et qui marche vers lui, d’un pas décidé, d’une allure de fier et digne guerrier, pour trancher la tête de l’antéchrist.
A Très bientôt.
Hassane Magued