Côte d’Ivoire. Les Lignes bougent !

0

  Les évènements politiques, se succèdent à un rythme endiablé. C’est certain. Il souffle un vent curieux sur la Côte d’Ivoire. Dans ce pays, chaque jour a son lot de péripéties politiques, les unes toutes aussi décisives que les autres. Quand le conclave du PDCI à Yamoussoukro remet en question la loyauté des alliés, le débat sur la nationalité, lui, met en exergue les graves divergences qui existent entre eux ; la déclaration officielle de la candidature du secrétaire général, Djédjé Mady, au poste de président du parti, la menace de dissidence de certains députés qui lui sont proches, achèvent de convaincre que de profonds bouleversements se préparent dans le paysage politique ivoirien. Au cœur de la tourmente, un parti occupe la scène médiatique: le PDCI RDA. Ce parti semble bien pris dans un tourbillon qui menace, jusqu’à sa cohésion. Mais le destin de ce parti, n’est-il pas aussi lié à celui de bien d’autres ? Le RDR d’Alassane Ouattara ne peut le nier.

Les lignes bougent. C’est une réalité. La question est donc : comment interpréter cette série d’évènements marquants ? Ou encore : quelle lecture peut-on en faire ? Il est temps de se saisir de la question. Cela est nécessaire. Si l’on veut être au nombre des témoins privilégiés de l’histoire de ce pays. Pour pouvoir, le moment venu, juger ou décider en toute lucidité et objectivité. S’il est vrai que nous sommes – en ce moment – à un tournant décisif de ce pays, 2015 en sera l’épilogue.

Conquérir le pouvoir en 2015

Congrès, risques d’implosion, alliances à rompre, d’autres à tisser, probablement. Le paysage politique ivoirien accuse un véritable coup d’accélérateur. Les soubresauts d’aujourd’hui, n’ont d’autre sens que préparer 2015. Nous sommes bien en politique. Et ici rien ne saurait être gratuit. Tout se fait en fonction de l’objectif à atteindre. 2015 est la date prévue pour les élections présidentielles en Côte d’Ivoire. 2015 c’est la bataille pour la conquête du pouvoir. 2015 est là. Plutôt que prévu. La sagesse dit : « Qui veut aller loin prépare sa monture ». Tous les partis politiques ivoiriens en sont conscients.

Au-delà de la conquête du pouvoir, qui s’annonce certes palpitant, 2015 revêt aussi un tout autre sens.

Répondre au besoin de changement

Tous ces bouleversements à l’horizon, témoignent d’un besoin réel et profond de changement en Côte d’Ivoire ; un besoin de rompre avec le cycle infernal de haines et de division, de crises militaro-politiques, de rebellions ; une profonde aspiration à faire enfin le deuil des pratiques occultes d’aventuriers politiques mus par leurs seuls intérêts, et de surcroit, soumis corps et âme aux forces prédatrices, ennemis de l’Afrique. Les années qui passent ont laissé un gout d’inachevé. C’est donc un besoin d’expression, de démocratie véritable. Il s’agit donc d’en finir avec le passé et de se tourner résolument vers l’avenir. Non pas de sorte à continuer en trainant les mêmes plaies, mais à rompre avec ce qui a cours actuellement. C’est-à-dire, le rattrapage ethnique, les violations des droits de l’homme, la violence, la loi du plus fort, le non-respect des lois, l’incitation à la division, le tribalisme, le dénie des libertés…, la dictature en somme. Là où il y a un manque, il y a un besoin. Un besoin de s’identifier en tant que nation ivoirienne et de se positionner en tant que tel dans le concert des nations.

Ainsi donc, si les lignes bougent dans le paysage politique en Côte d’Ivoire, c’est qu’il y a un besoin bien réel. Et ce besoin se situe bien au-delà des élections de 2015. Certes, les éternels négateurs, ces sorciers de la politique, n’ont pas encore dit leur dernier mot. Tapis dans l’ombre, ils voudront coûte que coûte briser ce bel élan. Le chantage politique et l’achat de consciences, ont été, de tout temps, leurs seules armes. Ils n’y renonceront pas. Peut-être même, triompheront-ils. Malgré tout, les lignes bougent. C’est déjà cela le plus important. Une nouvelle chance que le destin offre à la Côte d’Ivoire, aux ivoiriens. Sauront-ils la saisir ? Tel est l’enjeu de ces lignes qui bougent.

Marc Micaèl La Riposte

 

 

Partager

Laisser une réponse