Doit-on encore en douter ? Alassane Ouattara s’est arrogé le pouvoir d’état en Côte d’Ivoire pour s’installer dans le despotisme, le tribalisme et dans l’anarchie… Sa haine viscérale contre Laurent Gbagbo, ses collaborateurs et tout ce qui incarne ce dernier est sans commune mesure. Elle se traduit dans les faits par des arrestations arbitraires, des licenciements abusifs, des mandats d’arrêt intempestifs, le maintient en exil, la rétrogradation dans l’administration civil et militaire de tous ceux qui ont, un tant soi peu, affichés leurs affinités avec le régime de Laurent Gbagbo. Même des monuments n’ont pas échappé à cette phobie de Ouattara contre l’ex-régime.
Face à tous ces agissements, dont la liste n’est pas exhaustive, sachons rester lucide pour analyser sans passion ni hystérie ce qui se trame dans cette Côte d’Ivoire postélectorale. Comment expliquer que ce pouvoir depuis son arrivée aux affaires ne fait que souffler le chaud et le froid ? Réconciliation et paix chantés le jour, mandats d’arrêts, arrestations, emprisonnements, assassinats et menaces la nuit… Qui veut-on distraire ? Certainement pas les ivoiriens qui ont très vite compris qu’après huit mois d’exercice du pouvoir, ce régime Ouattariste n’a apporté qu’indignation, désordre et insécurité à la Côte d’Ivoire.
Diagnostic d’un régime aux antipodes de la démocratie et de l’Etat de droit.
Après avoir mis fin arbitrairement au mandat de l’Assemblée Nationale, Alassane Ouattara, règne désormais en maître absolu. En exploitant des situations nées de la guerre par des pratiques les unes aussi cyniques que les autres, son véritable programme de gouvernement apparait alors au grand jour :
Une insécurité qui fait l’affaire du régime en place
Le mentor du RDR semble bien tirer profit de la présence de la soldatesque composite baptisée FRCI depuis son accession au pouvoir. Ces assassins acquis à sa cause écument le territoire ivoirien y semant terreur et désolation, sous son regard bienveillant. On se demande bien ce qu’est devenue l’opération d’encasernement des combattants FRCI annoncée par les nouvelles autorités. Tous ces hommes armés, recrutés par Ouattara arpentent les villes, villages et hameaux du pays en toute impunité. Forçant de fait la population à vivre dans une psychose permanente. C’est ainsi que Ouattara entend dénuer le peuple ivoirien de son droit légitime à dire non aux agissements de son pouvoir. Sinon comment comprendre qu’au lieu de mettre hors d’état de nuire ces FRCI criminels, les tenants actuels du pouvoir préfèrent plutôt recommander aux victimes de taire les nombreux crimes perpétrés par les protégés Ouattara ?
Des combines qui sentent à mille lieues l’épuration au sein des forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire
Le règne de l’insécurité est corsé par la volonté des nouvelles autorités, qui par des pratiques fourbes, entendent neutraliser les ex-FDS (forces de défense et de sécurité). En fait, sous le régime Ouattara, ces derniers ne sont là que pour ornementer le décor se voyant placés sous-ordre des FRCI analphabètes. Ces militaires, policiers, gendarmes… restés loyaux au Président Laurent Gbagbo durant toute la durée de son pouvoir, sont aujourd’hui désarmés et réduits à la misère. En ce moment, la dernière trouvaille de Ouattara c’est de les affecter aussi massivement que possible, selon des critères tribalistes, dans le tristement célèbre goulag ivoirien, au nord de la Côte d’Ivoire.
L’administration publique et les sociétés d’Etat ‘’assainies’’
L’administration publique et les sociétés d’Etat ne sont pas exemptes des pratiques mafieuses de Ouattara. Depuis sa prise du pouvoir ‘’ la Solution’’ ne cesse de récompenser ses hommes de main, ses alliés et ses frères du nord en les nommant en lieu et place de ceux qui ne figurent pas au nombre de ses suiveurs, pratiquement relégués au service archives. Une lecture attentive de ces nominations fait apparaître la part belle faite aux ressortissants du nord…
L’armée française comme gri-gri du régime Ouattara
Ne soyons pas étonné que malgré tous les grincements de dent qui se font entendre, même au sein de sa propre famille politique, Ouattara affiche mépris et suffisance, sûr de son gri-gri qui n’est rien d’autre que l’armée française. La pseudo-assurance du pouvoir Ouattara s’explique, bien entendu, par la présence de l’armée française et de l’ONUCI. N’ayant pas plus confiance aux FDS qu’aux FRCI, sa propre armée, Alassane Ouattara s’est aussitôt mis sous protectorat français, pour parer à toute éventualité. Comme nous pouvons le constater, la démocratie selon lui repose sur la force des armes. Tant qu’il joui du soutien de la France donc de l’armée française, le filleul de Sarkozy pense pouvoir ‘’dormir tranquille’’. Aussi, c’est en suivant à la lettre les recommandations de l’Elysée devant lesquelles la Constitution ivoirienne fait piètre figure, que Ouattara trouve toute sa quiétude. Avec les nombreux ‘’conseillers français’’ qui occupent désormais les bureaux de la présidence, les ministres du gouvernement de façade de Ouattara, ne sont plus que des ‘’oui-bwana’’ (oui patron en lingala). En retour, la facture de cette ‘’agence de sécurité’’ (armée française) grandeur nature, aux petits soins de Ouattara et de son régime, ne pourra que laisser un gout salé dans la bouche des ivoiriens. Elle se traduit essentiellement par les contrats juteux à attribuer en exclusivité aux hommes d’affaires français. Comme quoi, rien n’est gratuit avec la France car ces nombreux français qui ont parcouru des milliers de kilomètres pour arriver en Côte d’Ivoire ne sont pas venus pour admirer la lagune ébrié.
Ainsi, de ce qui précède, on peut voir comment ce pouvoir Ouattariste manœuvre pour asseoir sa dictature dans cette Côte d’Ivoire déjà fragilisée par plusieurs années de crise socio-politique. Les raisons de tels agissements s’expliquent notamment:
Par une peur bleue des manifestations populaires, car malgré les apparences, les ‘’vainqueurs’’ d’aujourd’hui demeurent conscients de la popularité manifeste de leurs adversaires de l’opposition qui est loin de s’être émoussée.
Par le désir de vengeance: pour avoir mordu la poussière dans l’arène politique ivoirienne durant toutes ces années face au fin tacticien et professionnel de la politique de la trempe de Laurent Gbagbo, le RHDP de Ouattara et de Konan Bédié veut en faire payer le prix fort à celui-ci et à son parti.
Par des tentatives visant à dissimuler les travers d’un régime despotique, illégal et inique qui a plongé ce pays dans une ère d’insécurité sans précédent. Des tares maquillées en travaux de salubrité et de relance économique qui ne sont rien d’autre que des usines de fabrication de milliers de chômeurs et de distribution de misère à tous les carrefours de nos villes et villages. Après huit mois, de tâtonnement et de recherches désespérées de financements, les promesses électorales fabuleuses du sieur ‘’la Solution’’ s’inscrivent désormais au paragraphe des faits divers.
Par des actions visant à exposer l’opposition notamment le FPI à la vindicte populaire en faisant passer les membres et les sympathisants de ce parti pour des va-t-en-guerre. Il suffit de quelques déclarations d’un membre du FPI pour que le régime frileux de Ouattara donne l’alerte d’un coup d’état en préparation. Le rêve entretenu par les caciques du RHDP est en effet d’avoir en face d’eux et selon leurs propres termes : « une opposition responsable qui ne pas lie son destin à celui de Gbagbo ». Entendez par opposition ‘’responsable’’, une opposition qui fasse profil bas, apporte sa caution au pouvoir illégitime et dictatorial de Ouattara et accepte les miettes du gâteau empoisonné offert par la France à Alassane Ouattara.
Alors comment continuer de parler de paix et de réconciliation alors que leurs actes affirment le contraire de ce qu’ils prêchent ? Que dire, sinon que ce discours sonne creux et que le disque de la ‘’réconciliation nationale’’ est plus que jamais rayé. Cependant Ouattara semble dérouler tranquillement sûr de sa victoire, faisant la pluie et le beau temps, se pavanant à travers le monde et se disant fiers d’avoir réduit l’opposition à néant sans son leader charismatique Laurent Gbagbo, emprisonné à Korhogo et dont les bruits courent qu’il serait en route pour la CPI.
Dans un tel contexte, à tous ceux qui rêvent d’une Côte d’Ivoire véritablement indépendante, hors de portée des griffes des prédateurs occidentaux et prospère, nous disons : Il ne s’agira pas de disperser et de dépenser inutilement nos forces dans la violence gratuite, mais face à la dictature, il nous faut opposer la résistance. La résistance du peuple ivoirien nourrit aux mamelles de la force de nos arguments. De sorte que ce peuple ait le dernier mot, car aucune armée si puissante soit-elle ne peut arrêter un peuple prêt et résolu à s’opposer à l’imposture.
Il s’agira de dénoncer, de dévoiler sans relâche et de rétablir la vérité des faits partout où Ouattara et ses alliés tentent de la travestir. Il s’agira dans l’immédiat de démontrer au citoyen ivoirien qu’il est juste et bon pour lui et pour son pays de ne point donner de caution à la mascarade électorale actuellement en préparation et qui vise à donner plus de coudées franches à Ouattara dans son projet d’avilissement la Côte d’Ivoire. C’est à cela qu’il faudra s’atteler sans jamais faiblir, car seuls: « la conviction, la détermination, le courage, les principes, finissent toujours par triompher ».
Marc Micael