Alassane Ouattara donne d’une main et récupère de l’autre. Le 29 Juillet 2020 dans le compte rendu du Conseil des ministres, Sidi Tiémoko Touré, porte-parole du gouvernement(?) Ouattara déclare. ‘Notre Chancellerie à Bruxelles, nous a informés de la réception d’une requête de passeport par monsieur Laurent Gbagbo et le dossier est en cours de Traitement.’ Il poursuit. ‘C’est un Ivoirien comme tout autre, il recevra ces documents après la procédure de traitement.’
Gbagbo retiré de la liste électorale
Tout le monde, du moins les naïfs, croyaient que pour une fois, Ouattara avait acquis un brin de moral et d’honnêteté. C’était méconnaître qu’‘un chien ne change pas sa manière de s’asseoir.’ Dans la mesure où deux jours plus tard, alors que le Président Gbagbo était dans ‘l’attente de la remise de son passeport, c’est avec stupéfaction, [qu’il] a appris qu’en lieu et place de la délivrance de son passeport, il se voyait retirer le droit de vote.’ informa Me Habiba Touré, Avocat du Président Gbagbo. Son communiqué produit à Paris le 31 Juillet 2020 précise que son client ‘a toujours figuré sur la liste électorale, comme en atteste la capture d’écran du site en ligne de la Commission Electorale Indépendante (CEI).’
Erreur ou calculs politiques? La CEI 2020 en soustrayant le Président Gbagbo de la liste électorale, marche sur les traces de Beugré Robert Mambe, cadre du PDCI-RDA et membre du RHDP, qui avait introduit frauduleusement plus de 415 000 électeurs dans la liste électorale en 2010. Chassé de la présidence de la CEI le 12 Février 2010, il est remplacé le 25 Février par Youssouf Bakayoko, toujours du PDCI-RDA. Au service de Ouattara, il proclame de faux résultats électoraux hors délais dans une chambre d’hôtel. Inconscience politique qui a déclenché en 2010 une guerre avec plus de 15 000 morts.
Guerre imminente
Outre le danger d’une guerre imminente, Ouattara voudrait avoir le boulevard libre pour sa réélection lors de l’hypothétique élection présidentielle de 2020. Bien que beaucoup s’interroge s’il y prendra part. Dans cet ordre de pensée, quelques titres de publications du 27 au 30 Juillet 2020 font croire que ‘Alassane Ouattara laisse planer le doute’ ou qu’il ‘maintient le suspense’ sur sa candidature. Certains se fondent sur le fait que ‘Alassane Ouattara devant les Instances du RHDP’ a dit. ‘Laissez-moi le temps du recueillement’ pour imaginer que ce dernier ne se représentera plus.
D’autres encore s’appuient sur ses propos du 5 Janvier 2017 lorsqu’il annonçait sa retraite politique définitive. Ensuite sa déclaration le 5 Mars 2020, devant le Congrès à Yamoussoukro, de passer la main à une ‘jeune génération.’ Suivie une semaine plus tard, le 12 Mars, par le choix de Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP.
Ouattara a encore menti
Mais ‘Ouattara est un menteur.’ Entre le 5 Janvier 2017 et le 5 Mars 2020, Ouattara avait déclaré qu’il attendrait fin Juillet 2020 pour dire si oui ou non il briguera un 3è mandat. Pour une fois il tient parole. Son dossier de candidature aurait été déposé le 22 Juillet 2020. Pendant ce temps, le PDCI-RDA qui a tenu une convention éclatée du 22 au 26 Juillet 2020 et a élu Henri Konan Bédié pour le représenter à la présidentielle de 2020 peine à recueillir le nombre de signatures suffisantes pour introduire son dossier.
Par contre le FPI qui, lors de la réunion extraordinaire de son ‘Secrétariat Général le 25 Juillet 2020 à Abidjan, a désigné à l’unanimité son Président Laurent Gbagbo, comme candidat unique du parti à l’élection présidentielle de 2020’ a déjà récolté les signatures exigées. Gbagbo devient alors un adversaire redoutable pour Ouattara qui obtient tout—femme, nationalité, présidence, élus—par la tricherie. Pour le sortir de la compétition, il a ordonné à sa CEI de le retirer de la liste électorale. Initiative malhonnête que ‘le FPI considère [comme une]situation qui est de nature à fonder le doute sur la sincérité de la liste électorale, au regard des conditions calamiteuses dans lesquelles le récent enrôlement des électeurs a été réalisé, légitime la revendication de l’opposition politique relative à l’audit de la liste électorale de 2020.’ Ecrit Assoa Adou, Secrétaire Général du FPI, dans un communiqué publié le 31 Juillet 2020 à Abidjan.
La CEI expose ses lacunes
Si l’on considère ce retrait du nom du Président Gbagbo comme un ‘oubli’ ou une ‘erreur,’ alors, ‘ce dysfonctionnement pourrait concerner des centaines de milliers d’autres Ivoiriens anonymes.’ Ce qui pourrait causer un gros préjudice à la présidentielle à venir. L’esprit-Gbagbo donne ‘la preuve’ par ‘la CEI elle-même de l’échec de la révision de la liste électorale qui doit être impérativement reprise dans la transparence et de façon consensuelle’ avant Octobre 2020. Une nécessité recommandée par Assoa Adou.
La Constitution interdit à Ouattara un 3è mandat. Mais son problème c’est Gbagbo. Malheureusement, plus il veut régler le problème de Gbagbo dans la haine, il s’expose. Et expose sa peur de Woody.
Feumba Samen