Vous avez dit réconciliation ? Ne cherchez plus, c’est l’autre nom de Charles Banny. Vous avez aussi dit protagonistes de la crise ivoirienne ? Ne cherchez plus, demandez à Charles Banny. Et si vous ne savez pas où trouver les tentacules de Dramane OUATTARA, n’allez pas voir les Anges ; Monsieur Banny vous répondra. Parce qu’il est une synthèse de tout ça.
La raison
Monsieur Banny est membre du RHDP, le groupement politique sans fondement juridique, créé par Dramane OUATTARA et Konan BEDIE pour aller contre Laurent GBAGBO. Ce mouvement a deux branches : l’une politique et l’autre, armée. Monsieur Banny est de ceux sur qui Dramane OUATTARA a bien pu compter lors du second Tour des élections ivoiriennes.
Qui ne se souvient pas de la belle et troublante voix de Charles Banny en concert Live dans un duo d’enfer avec la Chanteuse ivoirienne, Antoinette Konan, au Stade de Bouaké ? Celui-là, pour ce qui m’a été expliqué, a chanté en langue Baoulé, pour clamer haut et fort, que « chacun a son ami et le sien, c’est Dramane OUATTARA. » Si je me trompe, c’est que mon traducteur m’a induit légèrement en erreur et je prie les frères Baoulé de donner la bonne traduction de la chanson de Banny, nouvelle traduction qui ne sera pas tout à fait différente de celle qu’on m’a déjà donnée.
Ce Banny dont je vous parle, en sa qualité de Haut cadre du RHDP, a su garder le silence devant les massacres dont les Guérés et les jeunes ivoiriens jugés pro-GBAGBO ont été l’objet. Aujourd’hui, il assiste sans dire mot, à la chevauchée meurtrière de l’armée pro-OUATTARA baptisée FRCI. Il se tait aussi lorsque Dramane OUATTARA et son administration privent des familles de revenus en gelant leurs avoirs. Il n’est pas gêné de savoir que certains Ivoiriens sont jetés en prison sous de fallacieux prétextes et que des milliers d’autres vivent en exil. Il est fier de savoir qu’il tirera d’énormes dividendes politiques de la chasse à l’homme, décrétée contre les cadres ivoiriens jugés pro-GBAGBO ; car une fois neutralisés, le FPI ne constituera plus un obstacle à ses propres ambitions politiques. Mieux Banny s’en fout du sort de Laurent GBAGBO.
Banny ne cherche pas à réconcilier
Cet homme n’est que l’une des pièces de la vaste comédie sociale organisée par OUATTARA pour abuser de la bonne foi des Ivoiriens. Il est ici dans le rôle du farceur, de l’endormeur, du manipulateur. Il sait que le commun des Ivoiriens, non habitué à vivre autant de cruautés, comme celles commises par OUATTTARA et ses hommes, a besoin de paix. Et que cette paix passe par une réconciliation des Ivoiriens entre eux-mêmes et, entre eux et les étrangers utilisés comme fonds de commerce politique par OUATTARA.
Alors Banny claironne le mot réconciliation. Il s’efforce d’occuper l’attention des Ivoiriens, de les distraire pour donner du temps à OUATTARA d’en « finir » avec GBAGBO Laurent et les cadres de la Majorité Présidentielle. Pendant ce temps, OUATTARA distribue les coups, provoque des rancoeurs, encourage les crimes de sang par des promotions et décorations de personnes reconnues par les organisations internationales comme responsables de crimes contre l’humanité, cristallise la division des Ivoiriens et prépare par conséquent, sa propre fin.
Banny se croit très futé. Il joue à la fois avec les Ivoiriens et avec OUATTARA. L’enjeu, c’est qu’il en tire le dividende politique après l’autodestruction de OUATTARA. En effet, quiconque peut faire un peu d’analyse comprend que OUATTARA s’est engagé dans une voie de perdition.
Le massacre de civils devenu un sport national, le rançonnage, les intimidations, les arrestations arbitraires, les agressions armées, le viol de jeunes filles, l’humiliation de hauts cadres par les bastonnades quotidiennes et l’emprisonnement injuste, les assassinats devenus journaliers, ne créent aucun climat de réconciliation. Banny le sait. Mais il en a besoin. Parce que sans cela, les pro-GBAGBO reprendront trop vite le contrôle de la situation. Donc il ne dénonce pas. Il n’interpelle pas. Il en rie. Et il attend que la riposte citoyenne qui a commencé, emporte OUATTARA pour lui ouvrir de nouveaux horizons politiques.
Vous le savez mieux que moi, celui qui cherche la réconciliation après un conflit, ne donne pas de nouveaux coups. Celui qui veut réconcilier, interdit à chacun des protagonistes de porter de nouveaux coups. Mais Banny est un des protagonistes. Il est du côté de OUATTARA. Il laisse donc OUATTARA donner de nouveaux coups. Chaque jour un peu plus violents, plus humiliants, plus appauvrissants pour tous les Ivoiriens. Pendant ce temps, Banny soigne l’image de OUATTARA à l’International en créant l’apparence de conduire un programme de réconciliation. Alors ouvrez les yeux ! Banny n’est qu’un endormeur, un acteur conduisant un des volets de la stratégie d’épuration politique de OUATTARA et de la France.
Il faut arrêter Banny
Personne ne sait qui Banny réconcilie. A la limite, il se moque des victimes de OUATTARA et de sa bande armée. Il aide à manipuler la vérité sur le drame des Ivoiriens. Cet homme est un danger pour la réconciliation vraie. Il n’est qu’un opportuniste qui veut tirer des profits politiques de cette farce grotesque de réconciliation. Il faut lui dire d’arrêter de se moquer des Ivoiriens. Il faut lui demander d’assumer son engagement en toutes responsabilités aux côtés de OUATTARA.
Un protagoniste ne peut être un réconciliateur. Pour réconcilier honnêtement, il faut évoluer dans la vérité. Pour réconcilier, il faut éviter de faire des calculs mesquins. Pour réconcilier, il faut être neutre. Or, Banny n’est pas neutre dans la crise ivoirienne. Il a un parti pris. Il est un des protagonistes de la guerre en Côte d’Ivoire. Il a des comptes à régler avec Laurent GBAGBO et certains de ses camarades de lutte qui lui auraient mené la vie dure du temps où il avait été imposé à Laurent GBAGBO comme Premier Ministre. La comédie sociale n’a que trop duré !
C’est pourquoi il faut dire à Banny d’arrêter de se moquer de la douleur des Ivoiriens et d’assumer son engament aux côtés de Dramane OUATTARA. Ce n’est qu’une question de responsabilité. Parce qu’il devra s’expliquer et expliquer son jeu trouble, quand la réconciliation vraie verra le jour.
A très bientôt.
Hassane Magued