Habillé en tenue militaire, Guillaume SORO dit les raisons de la rébellion et exige la démission de Laurent Gbagbo
Dans l’ancien fief des Forces Nouvelles devenu la capitale de la paix, Bouaké, il n’existe plus de signe de la rébellion du 19 septembre 2002.
Le siège du secrétariat général des Forces Nouvelles a fait place à l’institut de la formation des agents de la santé (INFAS) du ministère de la santé publique et de la lutte contre le Sida qui avait laissé la place à la rébellion. Il en est de même pour la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) dont le siège avait été occupé par l’État- Major des Forces Nouvelles, bras armé de la rébellion. Plus de signe de la rébellion: les véhicules estampillés ANACONDA, GEUPARD.circulant à vive allure dans les quartiers sont devenus des souvenirs lointains. Les habitants de Bouaké vaquent à leurs différentes occupations. La ville est animée. A la gare routière, demander à avoir des réactions par rapport à l’interpellation de l’ancien commandant de zone, Shérif Ousmane de la compagnie Guépard est un exercice difficile. L’évènement est passé inaperçu dans l’ancien fief des Forces Nouvelles. Ceux qui tentent de répondre, se montrent d’abord étonnés avant de déclarer qu’il n’y a plus de contacts entre eux. Chacun se cherche. A part l’animateur du sénat, réplique des agoras des refondateurs à Abidjan, Kamagaté Ousmane alias Empereur qui tente de donner son point de vue. Interrogé, il répond que « les temps ont changé ». Et d’ajouter « C’est Guillaume SORO qui est visé dans tout cela ». Selon lui, le procès sera long, s’il y a procès. « Les généraux MANGOU et KASSARATE doivent être entendus aussi ». Si c’était pendant la rébellion, il y aurait des marches de protestation. Mais ils nous ont oubliés depuis la fin de la crise. Au corridor sud, à la rentrée de Bouaké en venant de la capitale politique et administrative, Yamoussoukro, Djakaridia alias Djakis, un ancien soldat des Forces Nouvelles affirme qu’il a appris la nouvelle mais il n’a pas pu vérifier l’information parce qu’ils (des responsables militaires de la rébellion) nous ont oubliés. La gente féminine qui était toujours active est devenue muette et supporte maintenant l’équipe municipale de Bouaké. L’interpellation de Shérif Ousmane est passée inaperçue dans son ancien fief où il était adulé. Ainsi va la vie.
Shérif Ousmane et Tuo Fozié apparaissent à Bouaké
Dans la nuit du mercredi 18 septembre au jeudi 19 septembre 2002, la Côte d’Ivoire, ce pays- phare de la sous-région ouest- africaine, se réveillait sous les coups de feu et d’armes lourdes. Les causes sont connues : discrimination entre les enfants du pays, exacerbation de la haine, de l’injustice et divers autres maux entre les habitants de ce beau pays. Bouaké, Korhogo, Odienné, Man, Touba, Séguéla.sont désormais sous la direction du MPCI, MPIGO et MJP qui deviendront plus tard Forces Nouvelles. Spontanément les populations adhèrent à la rébellion et la soutiennent corps et âmes. Des manifestations hostiles au pouvoir de Laurent Gbagbo sont organisées ; c’est ainsi que le 25 septembre 2002 la première marche de protestation contre le pouvoir est organisée à Bouaké à l’occasion de l’arrivée des militaires français et suit le lendemain une seconde marche de protestation. Désormais Bouaké est considérée comme la capitale de la rébellion dont le siège est installé à l’INFAS (Institut national de la formation des agents de la santé) : le Secrétariat général des forces Nouvelles.
Guillaume Soro se dévoile !
Shérif Ousmane et Tuo Fozié sont les premiers rebelles militaires à apparaitre dans la ville de Bouaké et être connus du grand public. Au 3ème Bataillon se trouvait le commandant Tounkara que nous avons rencontré par l’intermédiaire de Bob Lass. Le 14 octobre 2002 Shérif Ousmane anime la première conférence de presse devant des journalistes envoyés spéciaux venus d’Europe et trois journalistes ivoiriens ( deux de Frat-Mat et l’auteur de cet article) à la préfecture de police de Bouaké. Shérif Ousmane avec sa paire de lunettes noires se présente comme sergent et annonce entre autres points l’arrêt des pourparlers, la démission de Laurent Gbagbo et l’arrivée de cinq cents soldats angolais à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan pour aider le régime de Laurent Gbagbo. Tuo Fozié était à côté en train de surveiller. Le sergent Shérif Ousmane a annoncé que le secrétaire général du MPCI n’est autre que Guillaume Soro, ancien secrétaire général de la FESCI et dont il a communiqué le contact satellitaire. Après son exposé suivent les questions dont les miennes agacent l’adjugent Tuo Fozié à telle enseigne qu’il me demande qui suis-je ! Le 27 octobre 2002 entre en scène Guillaume Soro secrétaire général du MPCI entouré de l’adjugent Tuo Fozié et le sergent Shérif Ousmane au rond-point de Bouaké en face de la préfecture de police pour animer le troisième meeting dont les premiers ont été animés par Shérif Ousmane. Habillé en tenue militaire, Guillaume SORO dit les raisons de la rébellion et exige la démission de Laurent Gbagbo. Shérif Ousmane avait sa compagnie appelée Guépard. Calme et discret, Shérif Ousmane était avare en parole donc communiquait très peu. Son interpellation ressemble à une mise en garde de Guillaume Soro qui a déclaré qu’il est serin comme les militaires interrogés.
Ben Kassamba
Lebanco.net