Il y a des documentaires qui devraient être inscrits aux programmes scolaires en Afrique. « Tuez-les tous », de Raphaël Glucksmann sur le génocide rwandais fait partie de ceux-là. Tout comme la glaçante enquête de Xavier Muntz: « Boko Haram: Les origines du mal ». Ô peuples africains, pourquoi nous infligeons-nous cela ?
Les recettes pour mettre fin aux cauchemars qui rythment notre quotidien existent, et elles ne sont pas très compliquées: une justice sociale qu’une réforme foncière, la suppression des monopoles protégés et la liberté économique amèneront; la fin de l’impunité par la mise en place d’un système judiciaire indépendant et fort; une capacité de nuisance des hommes politiques et animateurs de l’Etat limitée par un régime parlementaire; un investissement prioritaire dans l’enseignement, la santé, la recherche et le développement amplifié par une gestion rigoureuse de la dépense publique et l’exemplarité des gouvernants…
A LIDER, nous proposons depuis cinq ans un programme construit autour de ces idéaux, qui nécessite surtout de la volonté politique pour être réalisé. Nous expliquons nos idées, détaillons la méthodologie de leur mise en œuvre, précisons les moyens, élaborons des projets de lois…
Nous sommes convaincus que des personnes instruites, éduquées, en bonne santé, responsabilisées parce que propriétaires privés d’une part du patrimoine national, qui vivent décemment dans un environnement stable, qui se sentent et se savent respectées individuellement et collectivement, seront moins réceptives aux manipulations obscures – locales ou extérieures –, au service de la division, de la guerre, de la pauvreté, qui instrumentalisent – pour leurs inavouables intérêts personnels et claniques –, la religion, la région, la tribu, l’ethnie, la politique afin de maintenir la peur, la terreur et les inégalités partout en Afrique.
Alors, c’est vrai. Tant de fois, les espoirs des peuples ont été déçus. Par des hommes et des femmes qui promettaient le changement, mais qui, une fois au pouvoir, se sont comportés comme ceux qu’ils critiquaient hier. Et certaines fois, même bien pire, comme Alassane Dramane Ouattara le montre en Côte d’Ivoire aujourd’hui. Mais à côté de cela, il y a aussi eu Rawlings, Sankara, Mandela et aujourd’hui Magufuli en Tanzanie. Un bon indicateur pour éviter les mauvaises surprises consiste à observer ceux que nous élisons lorsqu’ils sont dans l’opposition : sont-ils humbles, exemplaires, accessibles, constants dans leurs idées, leurs convictions, leurs actions…
Osons nous donner la chance de vivre paisiblement et convenablement, chez nous, en Afrique. Osons faire les bons choix. Osons prendre dans nos mains notre pouvoir en tant que peuple. Ensemble, nous réussirons.
Abidjan, le 13 novembre 2016
Prof. Mamadou Koulibaly
Président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER)
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