Une autre audace du genre, si c’était vrai, après la Maybach qui aura coûté, semble-t-il plus d’un milliard de nos francs pendant que les 70% environ de la population croupissent dans la misère. Le Gal Gnassingbé Eyadèma, le père du fils avait régné pendant 38 ans, laissant certes, à son peuple comme héritage collectif, la misère, mais il n’avait jamais eu besoin d’un pareil luxe pour être président de la République. Nous voudrions bien le voir avant d’y croire. La présidentielle de 2010 ’est dans environ trois mois et demi. Et chacun saura si, dans l’entendement de Faure Gnassingbé, on vient au pouvoir en tant que « jeune ou leader nouveau, esprit nouveau », pour exhiber son dandysme et un luxe outrageux, se contentant de regarder son peuple du haut vers le bas.
Si c’est le cas, dans un peu moins de quatre mois, le peuple partira à la découverte du vrai Faure qu’il ne connaissait que peu et comprendra que Faure Essozimna Gnassingbé, le fils du père, n’est pas venu au pouvoir pour refaire une santé au Togo, mais pour se faire une santé à lui. En attendant, tout en espérant que ces rumeurs sur des véhicules de commande griffés «FEG» soient fausses, il y a lieu de se poser la question de savoir où sont passés ces véhicules de luxe qui avaient servi à sa campagne il y a seulement quatre ans et demi pour qu’on en commande encore en ce moment. En effet, depuis quelques semaines, courent des bruits selon lesquels des véhicules de luxe commandés spécialement par le président Faure et griffés de ses initiales FEG (Faure Essozimna Gnassingbé) auraient été commandés en vue de la campagne présidentielle de février 2010. Toutefois, on ignore si cette commande a déjà été livrée, on ignore le nombre, le prix unitaire ainsi que la marque. Une chose est sûre, c’est des fortunes que va engloutir une telle initiative, si l’information est avérée. De toutes les façons, c’est tante Mazalou qui avait l’habitude de dire à l’une de ses filles que « les grossesses ne descendent jamais; elles montent et ne se dissimulent pas au regard ». Donc, les Togolais n’ont qu’à ouvrir grandement les yeux pour se rendre compte, si la rumeur qui circule depuis septembre et dont nous nous permettons aujourd’hui de faire cas, sont fondées ou non.
Si le chef de l’Etat a pu mettre à contribution le chanteur congolais Koffi Olomidé pour composer un morceau spécial à lui dédié dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle de l’année prochaine, en quoi lui serait-il difficile de débourser plusieurs millions de francs CFA, pourquoi pas milliards, pour des véhicules de campagne sur commande spéciale? Les Togolais n’ont pas oublié qu’il y a environ un an, alors qu’au bout de trois ans, il peinait encore à les convaincre de sa capacité de réalisation de ses fameux « vingt plus », ce que les Togolais n’ont pas tardé à découvrir comme une promesse de soulard, « le leader nouveau, esprit nouveau » n’avait pas hésité à se taper une seule voiture au prix du milliard de francs CFA, en bon héritier du trône royal et pendant que la populace dont il est à la tête, quant à elle, peine à se payer les trois repas par jour. Pour ce qui concerne les investissements dans la précampagne et dans la campagne en vue pour la présidentielle de 2010, il y a lieu de s’étonner de tous ces mouvements de fonds auxquels les Togolais assistent depuis plus d’un an déjà. Dans la journée du mardi 3 novembre, l’ONG NAFA, une création de Sabine, la mère de Faure Gnassingbé, s’est signalée dans la région des Savanes par la distribution de fonds aux femmes de Dapaong contre le retrait de leurs cartes d’électeurs qui, leur avait-on fallacieusement laissé entendre, leur seront retournées dès qu’elles auront fini de rembourser. L’astuce sous-tendant ce projet de prêt aux femmes en vue d’activités génératrices de revenu consiste en des achats de consciences. Ces cartes devront être utilisées à des fins de fraudes électorales. Un chef d’Etat qui est conscient d’avoir rendu service à son peuple a-t-il besoin de séduire les populations à quelques mois des élections par des achats de consciences telles qu’on en observe depuis quelques mois déjà sur l’ensemble du territoire? Nous ne le pensons pas. Mais, qu’est-ce que la mère du chef de l’Etat a-t-elle à voir dans ce business ?
Les Togolais sont-ils donc dirigés par Maman et son fils ? Le bilan des 5 années de mandat à lui tout seul suffit à déterminer les électeurs sur leur choix. Il n’est pas besoin de se réveiller dans la précipitation et vouloir séduire les populations par des opérations d’achat s de consciences dans les mois précédant un scrutin et qui ne donnent d’ailleurs pas une bonne impression de celui qui en est l’auteur. Si l’on a bien conduit son pays avec un bilan positif, le peuple togolais n’est pas con, pour aller voter un candidat autre que celui qui termine sont mandat bientôt. Par ses opérations déplacées, le président Faure semble reconnaître qu’il a un bilan qui ne milite guère en faveur de sa réélection. Le bon président de la République, c’est bien celui-là qui sait se rapprocher de son peuple dès le premier jour de sa prise de fonction en s’identifiant à lui et non celui-là qui vit dans un luxe extravagant, allant jusqu’à oublier qu’il a un devoir vis-à-vis d’une base, d’une population; et qui pendant 4 ans sur 5 que compte son mandat, aura ignoré royalement qu’il y a un peuple qui doit vivre, s’alimenter, se soigner, se vêtir et s’auto-suffire. De toutes les façons, ceux qui ont toujours misé sur les fraudes, comptent toujours sur leurs méthodes. Mais il y a des surprises imprévisibles dans la vie des hommes ! Les Togolais n’ont pas encore parlé.
A.S.